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J 9 . H 16



        Ne jamais, jamais dire que la situation ne peut plus empirer. Le dire revient à supplier le destin pour une dose supplémentaire de poisse, et pour le coup, Hardy est un poil fâché contre Laurel. Est-ce-qu’ils avaient vraiment besoin d’une dose supplémentaire de poisse ? Est-ce-qu’ils méritaient ÇA, en plus ? Est-ce-qu’ils n’en ont pas déjà assez enduré, hein, Laurel ?
        Tandis qu’Hardy s’agite de douleur et de rage, Laurel reste immobile, concentré sur sa respiration. C’est sans doute ce qui fera la différence, d’ailleurs, se dira Hardy bien plus tard.
        Ce matin, alors qu’il était occupé à attendre la mort, la rouquine a débarqué. Le sbire de l’homme aux mains froides, compliments aux lèvres et étincelle dans l’œil, les a débarrassé des fils bleus tous durs qui leur cerclaient le nez et Hardy s’est dit, enfin, ça y est, on respire, et pendant quelques minutes, il en a même oublié qu’il avait abandonné tout espoir. 
        Oui. Sauf que voilà. Tant qu’elle était échouée sur le dos, tout allait bien. Alors cette cruche de Propriétaire a décidé de se lever, elle a décidé de marcher, greluche inconsciente, elle les enfermés et est partie en vadrouille.
1.2kg en moins, qu’elle a beuglé au point de les faire tressaillir sous les épaisseurs de tissus blancs, bon sang, ça change la vie ! Et eux, là-dessous, à chaque pas qu’elle faisait, sentaient bien que ça pétait de tous les côtés.
        Deux semaines que ça bossait à colmater, consolider ou recoudre, deux semaines de coups de marteau et de fer à souder, deux semaines avec une équipe d’ouvriers à plein temps et tout ça pour quoi ? Pour se rendre compte que cette flemmasse de peau n’avait pas fait son boulot. Sans les échafaudages, ça ne valait plus une cacahuète, que dalle, du papier à cigarette, un infirme sans béquille, un livre sans reliure, un…
        Laurel lui enjoint de se calmer, il ne fait qu’aggraver la situation. Hardy lui répond que la situation ne peut pas être plus grave pour se reprendre aussitôt, mortifié. Il l’a dit, cette fois c’est lui qui l’a dit ! Et c’est déjà trop tard, le châtiment s’abat. 
        Laurel aura beau lui objecter que ses paroles n’ont rien à voir, qu’il s’est simplement trop agité, que s’il avait gardé son calme, il n’en aurait eu qu’une, que s’il se décidait à apprendre la méditation, la vie serait plus facile, Hardy n’en aura cure.
        Il saura bien, lui, pourquoi il a récolté deux brèches au lieu d’une. La poisse. Le destin. Il est maudit, c’est tout, conclura-t-il avec amertume. Que la peau lâche sans les fils bleus parce que l’autre andouille décide d’aller se promener, c’est une chose. Incompétence + précipitation + bêtise, Hardy n’y est pour rien. Mais que Laurel récolte une fissure toute fine alors que lui se voit infliger deux ravins, dont un à l’endroit exact, à l’unique endroit exact même, où les raccordements nerveux sont achevés, là, c’est de l’acharnement. Poisse, destin, maudit et tout le toutim.
        Alors forcément, ça n’arrangera pas l’humeur d’Hardy. Qui forcément, s’en prendra aux malheureux ouvriers ayant décidé de finir les branchements sans vérifier la solidité de l’enveloppe et forcément, se fera remettre à sa place par la direction.
        Forcément, quand la rouquine leur chantonnera d’une voix guillerette que c’est pas grave ça ma cocotte, ça arrive, vous avez la peau fine aussi, et puis c’est là que les cicatrices se rejoignent mais vous en faites pas c’est juste l’histoire de quelques semaines, forcément, Hardy n’aura plus que deux solutions : 1) bouder 2) reprendre son attente contrariée de la mort.

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