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J-0 . H-0



        Le cauchemar commence, il est trop tard, et il ne peut rien y faire. Il a échoué. Il n’a plus qu’à subir. Pétrifié, tapi contre Laurel au chaud dans leur cage, Hardy voudrait pleurer d’impuissance. Il plisse le nez, se concentre, mais non, rien, pas même une infime goutte de lait. Il n’a pas les équipements nécessaires, ne les aura pas avant la Grande Reproduction et après aujourd’hui, ne les aura vraisemblablement jamais. 
        Ce matin, elle les a longuement dévisagés dans la glace. Elle leur a parlé, les a touchés, rassurés avec une tendresse inédite. Hardy a failli se laisser avoir par la sincérité du trémolo. Puis elle les a écrasés des deux mains pour voir ce que ça donnerait, et l’instant de grâce est passé. 
        Laurel tente de le rassurer, mais Hardy le connait trop. Même lui n’en mène pas large. Depuis qu’ils sont entrés dans cet endroit, la direction cérébrale a du mal à rassembler les troupes, bonnes résolutions ou pas, tout le monde est nerveux. Le conseil sensitif trouve l’odeur bizarre, la commission digestive proteste contre le jeûne imposé et la délégation cardiaque s’affole à chaque virage, pompant à toute allure. Elle n’a encore rien vu. Au dernier virage, l’enfer se déploie.
        La cage disparaît, on les jette sous une douche à l’eau dure, on les badigeonne sans ménagement d’une infâme mixture orange avant de les rincer à l’eau froide, on les sèche brutalement dans un drap rêche, on les saucissonne dans un atroce tissu bleu. Hardy panique.
L’homme aux mains froides débarque. Le monstre, le criminel, l’assassin s’approche, bien visible à travers le tissu bleu, intonation joviale et pas lourd. Hardy se crispe, incapable de réfléchir. Le tissu bleu s’envole. L’homme aux mains froides dégaine un feutre. Il ne va pas… il ne va tout de même pas… si, il va.
        Les yeux dans le nez d’Hardy, il le tague. Il le profane. Il lui dessine dessus, le soulève, passe la pointe du feutre dans ses replis les plus intimes, et Hardy s’en étouffe d’indignation. Jamais, de vie de sein, et il en a pourtant vu des vertes et des pas mûres, on ne lui a fait subir pareil affront. 
        Laurel marmonne qu’il faut en passer par là, que c’est normal. Qu’il faut bien un patron pour coudre une forme harmonieuse. La métaphore de la couture, voilà qui ne rassure pas franchement Hardy. Il renifle, hésitant entre mépris et désespoir. Si le feutre est indélébile, il, il… nom d’un lobe, qu’est-ce-que ça peut faire que le feutre soit indélébile, on va les découper, les charcuter, les… non ! Il doit trouver une solution. Vite, quelque chose, n’importe quoi pour faire cesser cette ineptie, ce…
        Ça bouge, ça s’allonge, ça roule. De nouvelles voix. Le conseil sensitif tressaille, les veines déclenchent le plan d’urgence. On les poignarde. Du calme, hurle la direction cérébrale, tâchant de reprendre le contrôle de ses troupes paniquées. Du calme, répète Laurel.
Vite, Hardy, vite, réfléchis, trouve une idée. Si seulement il pouvait provoquer un malaise ! Aucune chance, malheureusement. Depuis sa dernière plaidoirie, tout le monde l’ignore. Ça sent mauvais, des gémissements résonnent et de là où il gît, d’affreuses lumières blanches l’éblouissent en continu.
        Ça roule à nouveau, il fait subitement très froid. Hardy se crispe. Encore d’autres voix, mais pas celle de l’homme aux mains froides. Hardy se presse contre le tissu bleu et se prend à espérer. Le miracle tant attendu est peut-être… arrête, ordonne Laurel. 
        Ensuite… ensuite, le chaos. Une inondation d’origine inconnue déferle dans la malheureuse veine poignardée. Le syndicat nerveux perd le contrôle, la direction cérébrale évoque une anesthésie, le doublon oculaire confirme, tout le monde s’en tape. Ça hurle de partout. Apparemment, ça fait mal. Ça brûle. La délégation cardiaque s’emballe, la Propriétaire crie, souffre, et juste avant de basculer dans les ténèbres, Hardy se dit que c’est bien fait.

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