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 Image: CC BY-SA 3.0 RepliCarter

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C’était une Rhagoletis cerasi. Une mouche à cerise, vulgairement parlant. Ce qui déjà n’avait pas grand sens, vu que les cerisiers à Las Vegas, hein… autant faire pousser un Hibiscus en pleine toundra. Mais c’était pourtant une Rhagoletis cerasi jaillie d’elle ne sait quelle cerise, Bernard était formel. Bernard, c’est son laryngologue. Un chic type.

Si Céline avait dû, un jour, parier sur le fait qu’un animal changerait sa vie, elle aurait plutôt penché du côté des cygnes. Ou des colombes, des tourterelles, un truc ailé un peu gracieux, voire en dernier recours une biche ou un faon. Et si, vraiment, elle avait dû choisir parmi les insectes, à la limite, elle aurait dit une libellule. Ou un papillon. Mais une mouche ? Passe encore que ce soit une mouche à cerise perdue sur la route du fruit, et non une avec un but nettement moins poétique. Vous voyez, quoi. Mais c’était bien une mouche, une petite mouche égarée parce que franchement, si déjà une mouche à Las Vegas arrivait comme un gnou dans la soupe, une mouche à cerise au Caesars Palace de Las Vegas, c’était carrément le pape chez Madame Claude.

Et il y avait quoi, au Caesars Palace, à votre avis ? Céline. Ben oui. Céline dans sa robe à paillettes, poussant la chansonnette pour quelques milliers de touristes, se demandant bien ce qui lui était passé par la tête le jour où elle avait rempilé pour hurler cinq soirs par semaine dans un décor de carton-pâte. Oui, bon. Elle vous l’accorde, le nombre de zéros sur le contrat a pesé dans la balance. Un peu. A peine plus lourd qu’une mouche à cerise. Elle s’est surtout dit qu’elle pourrait s’occuper un peu mieux de son harem, Nelson, Eddy, René-Charles et René senior. Qu’avec un peu de chance, elle arriverait même à convaincre les jumeaux d’aller chez le coiffeur, maintenant que le grand était revenu à la raison.

Ça, c’était la théorie, puisque non seulement les jumeaux arborent fièrement une crinière à la Pocahontas, mais surtout, elle s’enquille répétitions sur concerts. Sans compter qu’avoir Britney Spears pour voisine de loge, ce n’était pas prévu dans le contrat. Alors comment vous dire que même si sa mouche à cerise, elle l’a un poil dans le nez, au fond, Céline se dit que c’est un mal pour un bien. Parce que son René, il file un mauvais coton, en ce moment. La retraite, les poils blancs et la peau qui tombe, pour ne citer qu’eux, ça lui a collé un sacré coup sur la calvitie. Ajoutez à ça la paire de Pocahontas et le grand qui découvre le pouvoir de son portefeuille sur la gent féminine, imaginez un peu ce que ce pauvre René endure, seul dans une grande maison avec les nounous, la cuisinière, la femme de ménage et les assistants.

Alors voilà, elle en était là, Céline, perchée sur ses Louboutin, attaquant vaillamment sa denière chanson et expliquant à son public que the heart will go on, quand Berta – c’est comme ça qu’elle a décidé d’appeler sa mouche à cerise/passager clandestin/sauveuse sacrifiée – a décidé que décidément, du public, elle ne voyait pas bien. Soit ça, soit les vibratos de Céline lui ont fait vibrer la corde sensible. Toujours est-il qu’elle a décidé d’explorer le phénomène de plus près, et quand Céline vous dit plus près, elle veut dire droit sur la muqueuse.

Et oui. Berta y est allée au culot, elle s’est faufilée un chemin vers les cordes vocales, ce que Céline, bouche ouverte sur sa note, n’a pas senti venir. Elle aurait pu l’avaler, lui direz-vous. Elle vous répondra qu’aussi peu ragoûtante soit l’idée, elle a bien essayé, histoire de faire disparaître les papillonnements sur ses cordes vocales.

C’est que sa ritournelle virait à la pub pour Strepsils, avec force toussotements maladroitement couverts par son guitariste. Le brave. Se rendant compte qu’il y avait mouche sous glotte, il s’est gentiment interposé entre une Céline larmoyante et un public aveugle le temps qu’elle tente de cracher son larynx. Sans succès, autant vous le dire, la chose est bien accrochée. Au moins autant que Berta, engluée sur les cordes vocales les plus célèbres de la planète .Ce fut sans doute la seule fois de sa carrière que Céline a quitté un show en galopant sur ses talons.

Bernard, qui connaissait suffisamment sa pouliche pour savoir que quitter la scène de cette manière revenait pour elle à se faire hara-kiri avec le Gi Joe de Nelson, est accouru aussi vite que lui permettaient ses mocassins en croco. Et c’est à la pince qu’il a retiré cette pauvre Berta du larynx de Céline, qui a bien failli en vomir sa frisée du midi. Si Berta a survécu ? Paix à son âme. Trop de stress, ou trop de salive, la pauvre a rendu l’âme au bout de la pince de Bernard.

Sans doute, oui, que Céline devrait lui en vouloir, au vu des dégâts occasionnés par les assauts désespérés de la mouche à cerise pour se désengluer d’une muqueuse déjà sacrément irritée. Sauf que du coup, Céline un certificat médical. Et ça, c’est dans le contrat, elle a le droit de se mettre en grève tant qu’elle a un certificat médical. Elle a le droit de rester chez elle à regarder les nounous courir après Pocahontas 1 et 2, elle a le droit de câliner René qui n’en demandait finalement pas tant, et elle n’a pas le droit de parler quand René-Charles lui demande de lui prêter sa voiture. Oui, il a douze ans, mais c’est une logique qu’un préado à la testostérone explosive ne comprend pas.

Céline se dit donc que vraiment, sa mouche à cerise lui a rendu un fier service. Elle se dit que même avec un fier service, elle n’ira jamais expliquer à son public le pourquoi du comment de son inflammation du larynx et que si Bernard veut changer de couleur de mocassins, il ne vendra pas la mèche. Elle se dit aussi que les voies du destin sont aussi impénétrables que l’after party d’un défilé Chanel et que dans le doute, au cas où quelqu’un, là-haut, aurait envoyé Berta pour libérer Céline, elle se doit de lui rendre hommage. Voilà pourquoi aujourd’hui, Céline va enterrer dans le jardin, avec les honneurs dus à son rang, une Rhagoletis cerasi.

Mamzette xx

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