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Sarah compte les kilomètres. Elle hésite encore à croire l’hypothèse de Raph et Sylvain, parce que ça parait trop facile, que ce type ait emmené Cassie chez les De Forest. Mais si elle n’y croit pas, alors à quoi se raccroche-t-elle ?
Elle jette un coup d’œil à son voisin. Muscles tendus, mâchoires crispées, le regard ardoise de Raph tire désormais vers l’orage. Sarah est lucide. Si elle craint pour la vie de son amie au point d’en avoir du mal à déglutir, Raph joue celle des deux femmes qu’il aime le plus au monde. Pire, il jongle avec la culpabilité de n’avoir rien vu.
Mais personne n’a rien vu. Sarah a transmis à son père les noms de leurs clients, contacts, passé en revue avec Cassie les cibles potentielles, la santé mentale de leur entourage, les pieds dans l’intrigue et pourtant suffisamment de recul pour réfléchir. Elle n’a pas envisagé l’option. Pas une seule seconde, convaincue dès le départ du cas perdu d’Emilie De Forest, satisfaite par l’explication du deuil ou de la hargne naturelle, repoussée par les talons et la mine revêche.
Elle remue sur son siège, les nerfs tendus à craquer, et abaisse le miroir du pare-soleil. Si Raph est resserré comme un poing autour de son angoisse, Sylvain, derrière lui, jette des éclairs. Même ses cheveux semblent moins frisés que d’habitude. Penché en avant comme prêt à bondir, il occupe les deux tiers de la banquette arrière, épaules carrées et front bas.
A ses côtés, Mag, sans relâche, lisse ses mèches chocolat puis les coince et recoince derrière ses oreilles, collée contre Sylvain dans une posture si intime que Sarah trépignerait de joie, n’eussent été les circonstances. Elle se contente d’un soupir.
Achevant son tour d’inspection, elle reçoit un coup au cœur. Sa brunette, appuyée contre la vitre. Les yeux plongés dans les siens par le biais du miroir, débordants d’inquiétude, d’amour et de tout un tas d’autres choses qui pansent légèrement les sens à vif de Sarah. Je t’aime, article-t-elle au miroir avant de le refermer.
La voiture tourne enfin dans la rue de Raph. Sarah pose une main sur la portière, le cœur dans la gorge.
Elle jette un coup d’œil à son voisin. Muscles tendus, mâchoires crispées, le regard ardoise de Raph tire désormais vers l’orage. Sarah est lucide. Si elle craint pour la vie de son amie au point d’en avoir du mal à déglutir, Raph joue celle des deux femmes qu’il aime le plus au monde. Pire, il jongle avec la culpabilité de n’avoir rien vu.
Mais personne n’a rien vu. Sarah a transmis à son père les noms de leurs clients, contacts, passé en revue avec Cassie les cibles potentielles, la santé mentale de leur entourage, les pieds dans l’intrigue et pourtant suffisamment de recul pour réfléchir. Elle n’a pas envisagé l’option. Pas une seule seconde, convaincue dès le départ du cas perdu d’Emilie De Forest, satisfaite par l’explication du deuil ou de la hargne naturelle, repoussée par les talons et la mine revêche.
Elle remue sur son siège, les nerfs tendus à craquer, et abaisse le miroir du pare-soleil. Si Raph est resserré comme un poing autour de son angoisse, Sylvain, derrière lui, jette des éclairs. Même ses cheveux semblent moins frisés que d’habitude. Penché en avant comme prêt à bondir, il occupe les deux tiers de la banquette arrière, épaules carrées et front bas.
A ses côtés, Mag, sans relâche, lisse ses mèches chocolat puis les coince et recoince derrière ses oreilles, collée contre Sylvain dans une posture si intime que Sarah trépignerait de joie, n’eussent été les circonstances. Elle se contente d’un soupir.
Achevant son tour d’inspection, elle reçoit un coup au cœur. Sa brunette, appuyée contre la vitre. Les yeux plongés dans les siens par le biais du miroir, débordants d’inquiétude, d’amour et de tout un tas d’autres choses qui pansent légèrement les sens à vif de Sarah. Je t’aime, article-t-elle au miroir avant de le refermer.
La voiture tourne enfin dans la rue de Raph. Sarah pose une main sur la portière, le cœur dans la gorge.
