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Les joues ruisselantes de larmes, Emilie De Forest se gare dans un crissement de pneus. Elle monopolise deux places de parking, ce dont elle se moque bien. Son monde vient de basculer. Raph l’a rejetée.
Honte ! Il a osé dire qu’elle lui faisait honte ! Elle, sa sœur, son sang, sa moitié ! Elle coupe le contact. Elle se sent seule. Sa colère est retombée, ne subsiste que la douleur, lancinante, dévorante, et les mots rebondissant sans fin dans sa tête.
Elle se penche sur le volant, enserrant ses tempes des deux mains. Tout est la faute de cette fille. Elle l’a ensorcelé, hypnotisé, corrompu. Elle lui a volé son frère.
Mais comment lui expliquer ? Elle ne peut pas prononcer les mots, ne peut pas formuler ses craintes, le risque est trop grand. Elle a de l’ennemi une conscience aigüe.
Cette fille est le Mal. Sans pouvoir le justifier, elle l’éprouve jusqu’au fond de ses tripes. C’est une certitude mais sans aucune preuve tangible. Raph n’est sensible qu’aux preuves tangibles.
Avec un soupir de désespoir, elle se redresse et se masse les tempes. Si seulement ses pensées n’étaient pas si confuses, ces derniers temps, peut-être arriverait-elle à faire entendre raison à Raph. Mais la nébuleuse sous son front est telle qu’elle a parfois du mal à s’entendre parler. Le vide ne se comble que lorsqu’elle est avec Lui.
Elle se penche contre la vitre et jette un regard exalté à la fenêtre illuminée, tout en haut. Il l’attend. Deux jours en tête à tête, deux jours de répit, loin du vacarme, des drames et de la douleur. Il comprendra. Il pourra l’aider, Lui.
Honte ! Il a osé dire qu’elle lui faisait honte ! Elle, sa sœur, son sang, sa moitié ! Elle coupe le contact. Elle se sent seule. Sa colère est retombée, ne subsiste que la douleur, lancinante, dévorante, et les mots rebondissant sans fin dans sa tête.
Elle se penche sur le volant, enserrant ses tempes des deux mains. Tout est la faute de cette fille. Elle l’a ensorcelé, hypnotisé, corrompu. Elle lui a volé son frère.
Mais comment lui expliquer ? Elle ne peut pas prononcer les mots, ne peut pas formuler ses craintes, le risque est trop grand. Elle a de l’ennemi une conscience aigüe.
Cette fille est le Mal. Sans pouvoir le justifier, elle l’éprouve jusqu’au fond de ses tripes. C’est une certitude mais sans aucune preuve tangible. Raph n’est sensible qu’aux preuves tangibles.
Avec un soupir de désespoir, elle se redresse et se masse les tempes. Si seulement ses pensées n’étaient pas si confuses, ces derniers temps, peut-être arriverait-elle à faire entendre raison à Raph. Mais la nébuleuse sous son front est telle qu’elle a parfois du mal à s’entendre parler. Le vide ne se comble que lorsqu’elle est avec Lui.
Elle se penche contre la vitre et jette un regard exalté à la fenêtre illuminée, tout en haut. Il l’attend. Deux jours en tête à tête, deux jours de répit, loin du vacarme, des drames et de la douleur. Il comprendra. Il pourra l’aider, Lui.