20
Sylvain repose son portable, perturbé. Il appelle toujours Mag à cette heure-là. Comment en sont-ils arrivés à se téléphoner presque tous les soirs alors qu’elle repousse ses avances depuis des mois, il n’en a pas la moindre idée, mais il s’accroche. Il est dingue de cette gonzesse. Bon, il est dingue de toutes les gonzesses pas trop mal carrossées, c’est vrai. Même les mal carrossées, d’ailleurs. Il aime les femmes. Mais cette femme-là, c’est… bah. Pour elle, il envisagerait même la monogamie.
Sa bière à la main, il hésite un instant, les yeux sur l’horloge de la télé. Il n’a même plus envie d’appeler la comptable. Dont la carrosserie est irréprochable, mais qui crie vraiment trop fort au pieu. De quoi Cassie a-t-elle l’intention de parler à Mag, Lionel, Val et Maryann ? Elle n’a jamais fait un truc pareil. Les réunir sans explications, en faisant appeler Sarah, en plus !
Il vide sa bière avec un grognement, puis tire son paquet de tabac de sa poche. Et d’abord, de quoi peut-elle bien vouloir leur parler dont il ne soit pas, lui, au courant ? Depuis le temps qu’il les connait –quinze ans pour Sarah, sept pour Cassie– il estime avoir deux-trois prérogatives. Comme être informé en premier. Il a toujours respecté les cachotteries de Cassie, elle est comme ça, d’accord, il l’accepte. Tant qu’elle ne raconte pas à quelqu’un d’autre que Sarah ce qu’elle ne lui raconte pas, à lui.
Sarah lui a ordonné d’être « patient, pour changer », et « d’arrêter d’emmerder le monde ». Il jure en allumant sa roulée. Bande d’ingrates. Il essaye seulement de protéger celles qu’il considère comme ses frangines, lui, c’est tout, c’est son job. Bonheur, honneur et tout le toutim. Et s’il est peut-être un peu lourd parfois, il n’est pas totalement débile, ni insensible. On peut faire des blagues salaces et avoir un cœur gros comme le cul de Maryann.
Or il voit bien que sa Cassie, en ce moment, elle tire une tronche de six pieds de long. Lui, ça le rend malade, il n’a bu que trois bières aujourd’hui. Alors il la surveille de près, tout comme il surveille de près le bellâtre du deuxième étage avec lequel elle s’envoie en l’air. Plutôt cool, le mecton, et pas radin sur le contenu de son frigo, mais foi de Sylvain Barrot, qu’il lui abîme un cheveu et il lui fera cracher ses couilles.
Sa bière à la main, il hésite un instant, les yeux sur l’horloge de la télé. Il n’a même plus envie d’appeler la comptable. Dont la carrosserie est irréprochable, mais qui crie vraiment trop fort au pieu. De quoi Cassie a-t-elle l’intention de parler à Mag, Lionel, Val et Maryann ? Elle n’a jamais fait un truc pareil. Les réunir sans explications, en faisant appeler Sarah, en plus !
Il vide sa bière avec un grognement, puis tire son paquet de tabac de sa poche. Et d’abord, de quoi peut-elle bien vouloir leur parler dont il ne soit pas, lui, au courant ? Depuis le temps qu’il les connait –quinze ans pour Sarah, sept pour Cassie– il estime avoir deux-trois prérogatives. Comme être informé en premier. Il a toujours respecté les cachotteries de Cassie, elle est comme ça, d’accord, il l’accepte. Tant qu’elle ne raconte pas à quelqu’un d’autre que Sarah ce qu’elle ne lui raconte pas, à lui.
Sarah lui a ordonné d’être « patient, pour changer », et « d’arrêter d’emmerder le monde ». Il jure en allumant sa roulée. Bande d’ingrates. Il essaye seulement de protéger celles qu’il considère comme ses frangines, lui, c’est tout, c’est son job. Bonheur, honneur et tout le toutim. Et s’il est peut-être un peu lourd parfois, il n’est pas totalement débile, ni insensible. On peut faire des blagues salaces et avoir un cœur gros comme le cul de Maryann.
Or il voit bien que sa Cassie, en ce moment, elle tire une tronche de six pieds de long. Lui, ça le rend malade, il n’a bu que trois bières aujourd’hui. Alors il la surveille de près, tout comme il surveille de près le bellâtre du deuxième étage avec lequel elle s’envoie en l’air. Plutôt cool, le mecton, et pas radin sur le contenu de son frigo, mais foi de Sylvain Barrot, qu’il lui abîme un cheveu et il lui fera cracher ses couilles.