Cher Lecteur/trice, je t’avais parlé d’un post qui déchire. Ce sur quoi tu t’en doutes bien, je me suis grandement avancée, puisque je ne sais pas du tout, finalement, ce qu’est un post qui déchire. Après tout, c’est toi le juge, non ? Alors j’ai réfléchi. Si si. Qu’on ne dise pas que je n’y mets pas du mien, parce que ça m’a épuisée, de penser aussi fort. Et je me suis dit bon ma cocotte, tu leur as pondu une miette de meringue lundi, va falloir faire péter le cupcake géant, raconte-leur des trucs, là, comme ça, par exemple comment être une gentille fille obéissante peut aboutir à une adulte en pleine schizophrénie entre Bisounours et langue de p***. Voilà. Il n’existe que deux moyens efficaces, pour moi, de faire pénitence : sauter l’apéro ou raconter ma vie. Et vu qu’on est vendredi et que je préfèrerais me rouler dans la fange plutôt que de me voir sucrer mon Oasis, je me suis résolue à te balancer mes traumatismes originels, sans aucune pudeur ni retenue. Enfin, pour moi. Sache que pudeur est mon deuxième prénom et retenue mon surnom, donc que quand je te dis ça, ça ne veut pas dire que je vais te dérouler mon journal intime ou te parler de la couleur de ma culotte. Que nenni. Pour ça, je serai toujours prête à stipuler sur la tienne, jamais la mienne. Allez, c’est parti mon kiki. Vois-tu, Lecteur/trice, bien avant de me teindre les cheveux en rouge (c’est niet pour la couleur de culotte, mais les cheveux c’est permis), j’avais dans la vie un but capital, une mission essentielle vers laquelle tendait tout mon être et qui, selon moi, en allait de l’équilibre cosmique de la planète : me fondre dans la masse. C’est donc avec beaucoup d’application que je répondais gentiment, poliment, suivais les instructions et adoptais, soyons lucide, un rôle de fayotte du premier rang qui m’a valu un harem du feu de dieu dès le CM1. Oui, c’est ironique. Sauf que voilà. Life is a bitch, je te le répète suffisamment, mais je crois qu’on ne se penche pas assez sur le côté fourbe de la bitch. Parce que j’ai eu beau lustrer ma peau de mouton avec application, je me suis toujours traînée un vernis de rébellion d’arrière-boutique. Attends, je t’explique.
Inutile de te dire, cher Lecteur/trice, qu’à ce stade j’ai fini par comprendre, comme toujours très en retard, que mes rêves de fusion avec le bitume resteraient lettre morte, à moins d’accepter l’idée du bidon de kérosène et de l’allumette. Ça me parlait moyennement. Et puis finalement, j’aimais bien le roux, et d’ailleurs puisque personne ne voulait comprendre que j’étais une gentille fille polie, j’allais arrêter d’être une gentille fille polie. J'allais être rebelle. J’ai donc exploré le potager capillaire dans son intégralité, du carotte à la tomate en passant par l’aubergine, je me suis coupée les cheveux à la Monica dans Friends, j’ai banni le noir de mon dressing et me suis lancée dans une exploration poussée du clash colorimétrique.
Je te rassure tout de suite, Lecteur/trice, bien que là encore très en retard, mes deux neurones ont fini par se réconcilier et par produire une descendance. J’ai découvert le juste milieu et le fuck it bucket. Et je me suis dit qu’après tout, je pouvais bien être une gentille fille polie au cheveux rouges et port de tête hautain (impossible de m’en débarrasser, c’est terrible), avec un caractère de porcelet hystérique planqué sous un vernis de civilité. Ni vraiment rebelle, ni vraiment mouton, avec des bottes à clous un jour et des baskets roses le lendemain. Une fille normale, quoi.
10 Commentaires
Je pense que tu sais déjà que j'ai adoré cet article, inutile de le dire...même si j'étais bloquée longtemps sur la couleur de ta culotte ,que j'ai dû déduire toute seule comme une grande, qui est donc ...pas noire...Et la lecture de ton article fait de plus effet que j'écoutais en même temps "under pressure" de Queen (détails qui n'intéresse personne mais comme on en est au racontage de life...). Bref, pour ma part, je vogue entre le mouton que je suis très souvent et la rebelle qui s'exprime et révolte de temps en temps...
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Mamzette
26/9/2014 09:58:28
Je ne confirmerai ni n'infirmerai rien quant à la couleur de ma culotte... Ceci dit, je tiens à préciser que mon aversion du noir et autres gris ou beiges a pris fin quand mes neurones se sont réconciliés, parce que quand même, certains jours, le noir est un poil plus flatteur que le rose fluo. Surtout quand tu as pris quelques kilos, et que tu mélanges le rose fluo avec des pois rouge, des chaussures vertes et un collant bleu. Ah, la jeunesse...
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Bah voilà, c'est ça, un article qui déchire ;)
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Mamzette
26/9/2014 10:00:59
Ah mais dis-toi que c'est une bonne chose, ça t'a évité d'être une frustrée de la frange... moi j'ai réparé l'affront en optant pour la frange à 25 ans. Sauf que c'est comme els cheveux courts, ça ne me va pas du tout. Et que comme pour les cheveux courts, il me faut des années pour m'en rendre compte... Toi au moins, tu as peu de chance, même frustrée de la couette, de compenser le manque aujourd'hui. Encore que.
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28/9/2014 08:07:30
et la fille "normale" que tu es on la kiiiiiiiiiiiiiiiffe!
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Mamzette
28/9/2014 17:56:06
Un cargo de bonnes ondes en pleine face, tu me plais, toi :D
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28/9/2014 13:52:26
mon appareil dentaire et moi, on faisait profil bas au collège!.Pas de vagues, et mes meilleures années! la rebellion est venue plus tard....
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Mamzette
28/9/2014 17:57:31
Des détails! Des détails! Et je te rassure, j'i moi aussi expérimenté le potentiel séducteur de l'appareil dentaire, à une époque où les bagues dentaires blanches n'existaient pas. C'était Robocop pour tout le monde, oui madame.
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Mamzette
29/9/2014 09:34:55
Géant? Mazette, mais tu me gâtes, ce sera carotte pour moi avec une cerise sur la pointe.Je n'ai jamais non plus compris le pourquoi du comment de l'humiliation de l'estrade. Debout devant tout le monde en plein âge ingrat, à réciter bêtement un truc que tu peux très bien réciter à ta place? Fuck, tu prêches une convaincue.
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