En France, littérature grand public signifie roman de gare, et ce n’est pas un compliment. Le livre doit être drame, remise en question et questionnement métaphysique, le livre doit perturber, choquer, remuer. En France, on valorise le foie gras et on méprise la chips, donc autant te le dire tout de go, Lecteur/trice fidèle ou de passage qui a lu ou envisage de lire le fruit de mes velléités littéraires : j’aime les chips.
Et puis tout de même, le grand public, c’est lui qui les achète en masse, les livres. Et le grand public, quand il achève une journée de merde dans un job de merde, il n’a peut-être pas envie de se cogner les tribulations d’une orpheline cocaïnomane en prison, si ? Moi, non. Le monde est trop moche pour avoir envie de le lire. Vive la « feel good littérature », cette littérature grand public n’ayant d’autre prétention que de tirer rire et sourire. Happy end sans drama ne veut pas dire moindre qualité, à ma connaissance, même si je te l’accorde, Lecteur/trice, il existe un paquet de daubes dans la littérature grand public. Tout comme dans la littérature soutenue, le cinéma d’auteur ou tout art de haut niveau. Un livre-chips, c’est du plaisir, de l'oubli, et c'est déjà beaucoup. Ce n’est pas le texte qui libère les peuples et change le monde, mais c’est celui qui t’aide à avancer, toi. C’est le petit coup de pouce quand tu bloques, la tape dans le dos quand tu hésites. C’est l’ami qui t’écoute plutôt que le prof qui te fait la leçon. C’est l'ouvrage qui quand tu le refermes, te donne envie d’aller sonner chez ta voisine casse-bonbons, celle qui se douche tous les matins à cinq heures en beuglant sous la tuyauterie, pour lui savonner le dos. Il y a des livres qui rendent heureux, tout simplement. Un de ces jours, je te préparerai une liste de mon top five et si tu as des propositions de lecture à me faire, je les accueille avec plaisir! En attendant, je prie le petit Jésus des auteurs* pour qu’il me rende capable de t’en écrire un comme ça avant de mourir, Lecteur/trice. Juste pour toi. * Le petit Jésus des auteurs intellectuels s’appelle Jacques-Henri-Fulbert, il est fasciné par les drames et la glauquitude de la nature humaine. Le mien, celui des auteurs grand public, c’est Juju, il aime rire et faire des câlins, si possible les deux en même temps. Il est moins grandiloquent, mais beaucoup plus cool.
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Mars 2018
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