Cher Lecteur/trice, c’est avec beaucoup de tristesse que je t’annonce le passage de vie à trépas de mon dernier clavier. Une bête de compétition, sans fil et silencieux, beau comme un dieu sous le velouté de ses touches rétroéclairées. Le pauvre était compétent, mais fragile. Et laisse-moi t’annoncer, des fois que tu l’ignores, la vérité suivante : l’électronique résiste beaucoup mieux au thé qu’au jus d’orange. Gigi (mon clavier, paix à son âme) a fièrement survécu à sa première inondation d’Earl Grey sans broncher. À la deuxième aussi. Mais l’inondation orangée fut la goutte d’eau qui fait sauter la touche, et Gigi, en dépit de tentatives de réanimation désespérées, a tiré sa révérence. On se souviendra de toi, Gigi, même une fois que Lolo, ton remplaçant, sera livré. Eh, tu notes, Lecteur/trice ? Dix lignes sur la mort de mon clavier. Ouaip. Si ce n’est pas de la digression de pro, je veux bien manger ma casquette rose. Alors bref, hein, c’est pas tout ça, mais on est lundi, on a passé la semaine dernière se liquéfier bravement sous les assauts d’une météo qui avait, apparemment, décidé de se payer du terrien toasté, et à moins de subir la chose au bord d’une piscine, l’ambiance n’était vivable que le soir à partir de 20h, une fois l’apéro servi. Ceci étant dit, tout prétexte pour avancer/prolonger l’apéro a tendance à obtenir mon aval, mais ma volonté de ne vivre que d’apéros dinatoires n’a pas rencontré le succès escompté. Bref. Tout ça m’amène (note encore la subtilité de la transition) à penser vacances, soleil, tout ça, vu que j’ai fait la fiérote en partant avant tout le monde, et que je suis bien moins maligne maintenant que c’est fini alors que tous les autres se font la malle. On ne peut pas tout avoir, comme on dit. Pour compenser, je t’ai préparé un guidet de survie de l'été. Oui, un guidet, une petit guide, quoi. Non, le mot n’est pas encore officiellement dans le Petit Robert, mais ce n’est qu’une question de temps, c’est prévu juste après wikipédier. Si ça te plait, vu que j'ai fait version courte histoire de ne pas court-circuiter ton temps de glandage en ce lundi de juillet, je te ferai la suite une prochaine fois. Comment assurer comme un(e) bête en étéTranspirer avec élégance
Le scénario : il fait 40°C et tu as beau déployer tout l’art de la méthode Coué, tu sens bien que tu transpires comme un bœuf, et pas un bœuf top model. La solution : au choix, plonger sous le robinet pour la jouer tee-shirt mouillé et planquer les auréoles, ou arracher le tee-shirt pour la jouer topless et planquer les auréoles. Dans les deux cas, emballer du lourd. Ou être quelqu’un de normal et attendre la mort dans une flaque de sueur. Bien choisir ses couleurs Le scénario : après une semaine de tentative de meurtre par notre cher soleil, tu as pris des couleurs. Du coup, toutes tes habitudes stylistiques en prennent un coup dans l’aile, entre les teintes qui te font pencher du côté olivâtre de la force et celles qui te poussent dans la famille des écrevisses. La solution : là encore, le naturisme représente une planche de salut certaine, tout comme la robe en plexi transparent. À défaut, foncer sur le blanc, c’est du sans faute tant que ne se profilent ni string noir et ni plâtrée de spaghettis. Ou être quelqu’un de normal et avoir un teint de lavasse un jour sur deux. Cartonner de la tignasse Le scénario : le soleil se prend pour un coiffeur et transforme résolument ton blond lumineux en jaune urine, quand il ne se contente pas de te la jouer botte de paille oubliée dans un four. La solution : suivre les conseils des magazines et asperger la botte de paille d’huile protectrice. Le blond se contentera de virer au beige, le roux au carotte et le brun au queue de bœuf sous un look Herta huileux des plus torrides, mais c’est toujours mieux que l’urine. Ou faire comme tout le monde et brûler un cierge en croisant les doigts. Bronzer comme un(e) pro Le scénario : tu es humain(e), tu ne passes pas ton temps à poil en étoile de mer avec demi-tour toutes les trente minutes pour assurer un bronzage uniforme. La solution : adopter une option, et l’assumer à fond. Option A, chapeau et ombrelle pour la version cuvette. Option B, naturisme intégral et crème solaire pour la version pain d’épice. Option C, suicide solaire sans crème pour la version steak saignant. Bonus : ajouter un morceau de scotch en forme de cœur pour sacrifier sa peau à la dernière tendance débile, le sunburn art, ou le coup de soleil à motif. Fonctionne aussi avec la marque de la main sur la croupe, intensément fashion. Chouchou se fera un plaisir de rendre service.
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Mars 2018
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