Cher Lecteur/trice, nous y voilà. Je suis présentement installée dans mon nouveau palais (un hôtel particulier en plein Paris avec laquais, jardin et caniches), et tu serais en droit de te dire, après deux semaines d’une honteuse absence sous prétexte d’emballer et de déballer des cartons, que je t’ai préparé dix-huit articles d’avance, trente-deux moodboards et ving-cinq idées de secours. Sauf que ça, c’est soit mal me connaître, soit sous-estimer le pouvoir chronophage du déménagement. Dans un cas comme dans l’autre, même résultat : on est dimanche soir et je te prépare ton post à la dernière minute, abreuvée de ma bombonne d’Oasis anti-dépressive. Bref, je te cause, je te cause, mais il est temps d’entamer la seconde partie de l’histoire, après 10 bonnes raisons de faire des cartons. Bienvenue dans le cœur de l’affaire, Lecteur/trice, et dis-moi si ça te rappelle des souvenirs. … de déménager
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Cher Lecteur/trice, il est temps pour moi de te livrer les enseignements de ma récente virée chez nos cousins américains. En temps normal, je ne t’aurais pas vraiment parlé de mes tribulations personnelles par ici, mais… mais j’ai beau lutter très fort contre moi-même, je suis française. Une langue de vipère qui éprouve le besoin irrépressible de dire "oui mais" sitôt qu’elle ouvre la bouche.
Avant de cracher mon fiel (à la fraise Tagada), sache donc que ce voyage fut doux comme du Nutella à la cuillère et jouissif comme un doigt d’honneur au Trésor Public. Oui, mais…
Cher lecteur/trice. Si tu habites en province, tu me mépriseras sans doute après ce post, mais il est temps que tu saches. Mamzette à confesse, c’est pour aujourd’hui.
Moi, parisienne? Pfff. L’insulte. Que nenni! La province, le rêve ! A moi les espaces verts, les gens aimables et la conduite zen, les restos de quartier et les places de parking, les serveurs qui sourient, le bus avec de la place, les loyers raisonnables et le bio à prix d’ami. Ça, c’est ce que j’ai proclamé haut et fort durant mes quinze ans de vie parisienne. Mais voilà, la vie est quand même, soyons honnête, un tout petit peu une pouffe. Parfois, elle te prend au mot juste pour le plaisir de te mettre le nez dedans, et me voici donc en province. Bien obligée d’affronter les faits. J'adore le vert, surtout quand il me manque. Je débarque dans les magasins à 13h, furieuse de les trouver fermés. Je suis aimable comme un putois au volant, je reproche aux arbres de manquer d’architecture et aux cerfs de manquer de style. Je déteste prendre la voiture pour aller chercher du pain. Il y a vraiment des cons partout, y compris en province, pas un japonais qui livre là où je suis, le taux de renouvellement des expos dans les musées approche le néant, le choix de magasins… passons. Oui, je suis mauvaise langue, parce que c’est génial, la province, si, vraiment. Mais pas pour moi, pauvre âme pervertie par les lumières de la grande ville, aux poumons encrassés de goudron et aux yeux avides de mouvement. Je suis en manque, Lecteur/trice. Ne me juge pas. |
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Mars 2018
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