Cher Lecteur/trice, nous vivons dans un monde merveilleux. Dans lequel d’une, les jours fériés tombent un dimanche (non, je ne digère pas, comment personne n’a pu penser à prévoir de sauter le weekend pour les jours fériés ??), de deux, la presse fashion n’a de cesse de te simplifier la vie. Tu te demandais bien, je le sais, si tes Méduse en plastique s’assortiraient mieux avec ton short en jean trop grand ou ta robe d’été trop petite. Je te comprends, moi aussi, ça m’empêche de dormir. Je te rassure donc avec joie, la mode a trouvé mille fois mieux pour frimer sitôt le thermomètre en hausse, et je ne pouvais pas, humainement, me retenir de le partager avec toi. C’est simple, dans ces cas-là mon quinzième degré perfide part en roue libre : si je ne sors pas mes mauvaises vannes, je m’étouffe dessus. Dis-toi donc qu’en me lisant, tu me sauves la vie, et qu’en plus, tu vas découvrir quoi porter cet été. Tu en as, de la chance. Les mulesAttends, attends, je te vois déjà filer dans le placard à la recherche de tes charentaises, je suis donc dans l’obligation de t’avertir : la mule fashion de l’été n’a rien du chausson à carreaux, encore moins de la paire de ballerines aux talons écrasés que tu enfiles en douce pour aller chercher le courrier. Non, la mode a décidé de te faire redécouvrir la mule en cuir pointue façon babouche. Autrement dit, la mule d’agent secret, celle qu’un simple lancer de jambe trop vigoureux suffit à projeter en avant, huilée par la transpiration du pied moite occupant la chose. De quoi percer une jugulaire en mode missile, ni vu ni connu, vu qu’après une heure pieds nus dans du cuir, c’est hammam gratuit côté orteils. Le kick flareOui, je sais. Ils ne savent plus quoi nous trouver comme nom pour réinventer le denim. On t’a fait le coup du boyfriend déchiré façon attaque de chihuahua enragé, puis celui du pattes d’eph renommé flare, façon seventies et qui ne va qu’à Victoria Beckham en période de régime végé-crudivore. Sache qu’ils ont fait des petits. Accueille donc comme il se doit le denim qui ne va qu’à Victoria Beckham attaquée par un chihuahua en période de régime végé-crudivore : un jean pattes d’eph coupé au-dessus de la cheville façon Freddy Krueger couturier, avec fils qui traînent et bord asymétrique. Je ne te ferai pas l’affront de commenter, je te laisse imaginer l’effet cuisse de grenouille versus Robinson Crusoé, la métaphore m’étouffe. La claquette sandaleParce que le retour de la Birkenstock, on te l’a déjà fait. Et que le retour de la claquette de piscine, on a osé te le faire, si, je te jure, même si en dépit des efforts désespérés des magazines, la tendance n’a – étonnamment, hein – pas envahi les rues civilisées.
La fashion a donc compris que tu n’étais pas mûre pour le pied de maîtresse nageuse sur le pavé citadin et mis de l’eau dans sa gnôle, en te proposant un hybride Birkenstock-claquette de piscine des plus sexy, façon semelle en parpaing de 5 cm et bride décorée pour noyer le poisson. La bonne nouvelle c’est qu’en cas d’agression, une claquette dans sa tronche et l’agresseur part en couinant. La mauvaise c’est que tu ressembles à un Hummer mal déguisé en Ferrari, de quoi emballer du lourd, mais pas du fin.
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Cher Lecteur/trice, il fallait qu’on en parle. Je t’ai annoncé, comme ça en passant la semaine dernière, cette capitale nouvelle de la presse fashion : en 2016, le collier de chien revient à la mode avec la grenouillère et les manches ultra-longues. De quoi te concocter un sex-appeal du feu de dieu, je ne te le fais pas dire. Tu comprendras donc qu’en tombant sur un article sur (roulement de tambour) les 6 plus grosses tendances mode et beauté de 2016, selon rien de moins que Forbes, et constatant la dramatique absence des trois perles de la mode ci-dessus mentionnées, j’avais besoin de lâcher du lest. Ou des médisances, c’est selon. Le tie & dye Quiconque a traversé les années 90 a du mal avec le tie & dye, rapport à la mine de Tipex que te donne la chose si tu choisis l’option rasta multicolore. En bicolore, c’est beaucoup mieux, tu as simplement l’air d’avoir dansé un slow avec ta bouteille de Javel. Et ça, c’est quand tu as de la chance, et que tu n’achètes pas une sublime robe tie & dye sans réaliser que la bande non-teinte se situe pile sur ton fessier, alors que tu as mis une culotte coccinelle. Les accents bleus Oui, il me paraissait important de te livrer la tendance telle que Forbes la propose: “the blue accents”. Sauf que sous le titre, les photos révèlent que les accents bleus sont en fait un plongeon dans ta palette de maquillage effet tropiques, celle qui là encore, moisit dans ton tiroir depuis les années 90. Autrement dit ? Fard à paupières bleu, khôl bleu, mascara bleu, de quoi t’offrir un beau teint de bidet si tu ne t’es pas infusé l’autobronzant en intraveineuse avant. Bonne nouvelle, tu as le droit de choisir entre le turquoise et le bleu layette. Les plis Ah, les plis. Qui n’aime pas les plis, je te le demande ? Tu passes une nuit à les repasser avec brûlures au troisième degré à la clé, puisque tu es bien obligé(e) de les tenir avec les doigts avant d’appliquer le fer, sans quoi les coquins se font la malle dans tous les sens. Ensuite, tu te pavanes fièrement dans ton plissé, au moins une heure en station verticale, vu que si tu t’assois, tu ruines tout. Et puis tu finis par craquer, et quand tu t’assois, tu notes avec bonheur que les plis dessinent à merveille ton bourrelet latéral. Merci, la mode. Le sac demi-lune. Et on dit bien sac demi-lune, pas demi-pomme. En d’autres termes, pour être tendance, ton sac doit démarrer à la taille et t’arriver aux genoux, arrondi vers le bas. Ce qui, avouons-le, est une idée de génie : plus besoin de fouiller dans les poches pour trouver tes clés, tout le contenu de ton sac glisse jusqu’au milieu en une pile informe. Si tu te trimballes, comme 90% des femmes, avec ta maison dans ton sac, tu y gagnes des bosses sur la demi-lune, et puisque la chose se porte à l’épaule, une scoliose des plus fashion. Vivement qu’ils nous sortent la pleine lune. Le regard métallique Attention, là encore, la confusion est rapide : Forbes ne te dit pas qu’en 2016, les yeux bleu d’acier te feront valser la ceinture de chasteté. Non, Forbes te dit que pour être encore plus canon, tu vas devoir miser sur le regard du Surfeur d’argent, option Goldfinger pour le plan B. En gros, ressors ta palette de maquillage de cirque tout de suite, parce qu’on ne te parle pas, non plus, d’un trait de liner discret ou d’un fard subtil. Le métallique s’assume sur toute la paupière, en mode caddie ou faux lingot, de quoi titiller la libido d’un fan de Monopoly. La dentelle Oui, oui. Moi aussi, j’aime la dentelle. En touches. J’aime moins quand la mode te dit que le top du top de la cerise sur le gâteau de la pyramide, ce serait que tu arrêtes de te prendre pour une lavette de la fashion, et que tu embrasses enfin à bras-le-corps les conseils avisés des spécialistes avec un tee-shirt ou une robe en dentelle. Je te rassure, la culotte et les cache-tétons sont tolérés. En revanche, et c’est une véritable honte, le rhume de fesse n’est pas remboursé par la Sécu. Cher Lecteur/trice, c’est la jungle, là-dehors. C’est pourquoi je ne peux, une fois de plus, que t’encourager à boycotter le monde pour venir manger des cookies de Noël avec moi, Ryan et sa bande de trolls sous le sapin, adossés à une panse chaude de renne assoupi. Mais si vraiment, et en dépit de tous mes conseils, tu insistes pour sortir dans le froid et aller gagner ta pitance, je me dois de t’éclairer la voie, depuis ma panse de renne. Parce que vois-tu, le monde des tendances est vaste et, franchement, complètement barré. Genre ? Genre un géant de la couleur, à savoir Pantone, qui tous les ans nous décrète que la couleur de l’année, c’est celle-là et pas une autre, et sois bien certain(e) que cette couleur, tu vas la vomiras dans un an à force de la voir. En 2015, ce sera donc du Marsala, comme te l’explique gentiment le moodboard du jour. Bon, mais on cause tendances, on cause surtout bureaux, cabinets, critiques, banques et journalistes qui accouchent un jour d’un concept pas du tout novateur mais méga branchouille. Et il se trouve, Lecteur/trice, que c’est arrivé encore hier : le mâle s’est enrichi d’une nouvelle division. Divisions, sous-divisions, castes et sectes, tu le sais, c’est la grande foire au boxer dans le monde de la testostérone, parce qu’il ne manquerait plus qu’on confonde les boules tradi avec les boules disco, aussi. Alors voilà, Lecteur/trice. Une nouvelle espèce est, semble-t-il, apparue dans la sphère de la mode à grelots : après le métrosexuel, l’übersexuel, le hipster, le spornosexuel et le yummie, voici venu le temps du lumbersexuel, ou le sex-appeal de Charlie Ingalls en pleine chasse au sanglier. Et je me suis dit, une fois de plus, qu’un débroussaillage express du buisson ne pouvait que servir ta vie sociale, que tu choisisses de briller par ton savoir ou de choper un spécimen pour étude approfondie. Au commencement, donc, fut le métrosexuel. Ou quand ton mec a commencé à gagner des pépètes et à se dire que tant qu’à faire, il avait bien le droit de se mettre de la crème hydratante, tant qu’il se gonflait le biceps et que le pot restait bleu. Que d’ailleurs, il aimait bien le shopping et qu’un pantalon fitté sur son fessier à fossettes valait bien la peine d’étudier la question, rapport aux nuées de donzelles à bikini pailleté que l’ensemble aimantait. En gros, David Beckham s’est pointé. L’übersexuel c’est facile, c’est pareil, sauf qu’il a dix ans de plus et qu’il assume à mort sa fesse à fossettes. En fait, c’est James Bond. Qui se dit respectueux mais qui te colle une claquounette sur le lobe à chaque fois que tu passes, qui fait des blagues potaches en étudiant la situation politique en Tchétchénie et qui fait son gommage aux grains de café super viril toutes les semaines. Le hipster, encore plus facile, il commence à te sortir par les trous de nez tellement tu le connais. Il a des lunettes et une barbe d'homme sauvage détaché des contingences matérielles, sauf qu’il dépense le budget de l’Ouzbékistan pour l’entretenir et passe plus de temps que toi dans la salle de bains. Il est poli et bien élevé, mais avec des tatouages et un piercing, parce qu’au fond, c’est un rebelle. Il te pique tes crèmes et il s’en tape que le pot soit rose, vu qu’il a du poil. Soyons lucides, le spornosexuel n’a pas eu un succès mondial. C’est qu’à côté de lui, l’übersexuel est une brute mal dégrossie. Le spornosexuel, c’est celui qui quand il prend un selfie de couple, te coupe la moitié du visage pour mieux s’autocadrer. C’est celui qui Instagram et qui Tweet et qui Vine, vu qu’il a plein de choses à raconter, entre le tombé de sa mèche frontale, l’avancement de son justaucorps de tatouages et l’incroyable façon dont le soleil couchant sculpte ses abdos. On dit que c’est Justin Bieber, moi je ne fais que transcrire, tu penses bien que je ne me permettrais pas. Les Yummies, ça sonne comme Haribo, ça parait mignon et coloré. Et c’est exactement ça, l’effet tête à claques en plus, vu que le Young Urban Male fait passer le hipster pour un fossile. Le yummie, c’est Paris Hilton avec des roupettes. Imagine un peu le sex-appeal. Lui, le budget de l’Ouzbékistan, il le dépense tous les mois chez Burberry sans aucun complexe, tu as interdiction de mettre les pieds dans sa salle de bains et si tu lui piques sa crème, il se suicide avec son gel dépilatoire. D’ailleurs le cas de figure est peu fréquent, puisqu’il préfère se regarder dans le miroir que de perdre son temps avec la bagatelle. Ou avec toi. Last but not least, enfin, le nouveau venu tout frais tout beau, le Lumbersexuel. Je te l’ai dit, c’est Charlie Ingalls, pantalon de velours et chemise de bûcheron, sauf qu’il a bouffé un hipster avant (il fait faim, dans la prairie). Sa crème hydratante n’est ni rose ni bleue vu que c’est un emballage écolo en chanvre de Birmanie, il a un gros sac à dos rugueux avec un joli Mac book tout fin, une barbe sauvage et son rêve ultime, c’est de te renverser contre la caisse chez Nature et Découvertes. Si tu veux le choper, fonce sur le serre-tête avec de (faux) bois de renne.
Ps1: Si tu as noté la présence d'un couple de cerises sur le moodboards et relié la chose au post masculin du jour, sache que la coïncidence est totalement fortuite et que tu as l'esprit mal tourné. Sache également que moi aussi, donc je viens de le noter, et ça me fait beaucoup rire. S'auto-faire rire. La classe. Ps2: Si ton mec ne correspond précisément à aucun des clichés énumérés ci-dessus, toutes mes félicitations. Tu t'es dégotée un mec normal, prête-lui ta crème et pique-lui sa bière. Ps3: Tu as tout lu jusqu'en bas. Bravo. La manche grungy Oui, Valentino, c’est sublime. On est d’accord, mais j’ai un doctorat en fille pénible. Et là, je me devais de te faire un raconte-moi la robe, sans quoi je n’aurais jamais trouvé le repos. Alors peut-être, avec mes deux bras gauches, suis-je la seule à connaître ce problème. Mais moi tu me dis robe en voile à manches longue, je visualise aussitôt clous et crochets, fourchettes et stylos ou divers arbustes et branchages. Monde hostile, quoi. Même en admettant que je ne me coince pas la manche dans les boutons de mon jean, je te garantis que je finis la journée en mode Cobain à voilette. Ce qui, laisse-moi te le dire, n’a rien de sexy. Le téton fleuri C’est magique, hein. Les broderies de la robe lui tombent pile sur les tétons, à la blondasse. Alors passons sur le fait que l’envers d’une broderie, même haute couture, droit dans le téton, c’est doux comme du papier de verre sur le blanc de l’œil. Imaginons plutôt l’effet gracieux de la robe sur une gente dame des plus normales, avec ne serait-ce que 2 grammes de protubérance mammaire en plus. Non seulement tu t’exposes l’aréole à tous vent, mais en plus, tu la couronnes d’une fleurette brodée. Dans le genre passe partout, moi, je dis bingo. Le string chair Parce que non, la donzelle n’est point nue. Elle a recours à ce fourbe artifice qui te fait penser, derrière ton ordinateur, dieu que c’est beau rien qui pique rien qui dépasse. Alors que concrètement si tu mets le string chair en pratique, sois lucide, tu t’exposes au poil qui pointe sous le lycra, au concours de tee-shirt mouillé à la première averse ou pire, à l’apparition intempestive de la coquille mal rangée. Le tout, sous une robe transparente. Mais moi, ce que j’en dis… La sandale constrictor Sérieusement. Sur qui ça tient, la lanière extra-slim négligemment enroulée autour du mollet ? De mon point de vue, deux options : tu serres, ça tient, c’est saucisse party. Tu ne serres pas, ça ne tient pas, c’est aussi classe que le pantalon sur les chevilles, en admettant, là encore, que tu ne sois pas moi, et que tu ne finisses pas par marcher sur le cordonnet avant de te rétamer les dents de devant. Le bibi Kleenex
Oui. Je te refais le coup du Schiaparelli, c’est dire si Marco Zanini est un homme fascinant. Déjà, il ne pense qu’à ton bonheur, parce que tu ne te rends pas bien compte sur mes dessins mais sache que les mannequins arborent un teint de bidet et une coupe de footballeur des années 80. Un vrai booster de confiance. En plus de ça, Marco travaille inlassablement le bibi, et là il t’en a sorti un que tu peux modeler toi-même du fond du lit, avec les Kleenex sales du rhume que notre beau temps d’août risque fort de t’apporter. Sale, c’est important, sans quoi ta pointe risque de s’écrouler sur ta coupe Mac Gyver. Le boléro Botéro Dis-moi, Lecteur/trice, tu vois qui c’est, Botéro ? Sache que ce peintre est ton ami. Pour lui, la femme idéale taille du 54. Ce qui tombe très bien, puisque Marco t’a dégoté ZE boléro qui de l’intérieur, te donne l’impression de nager dans tes fringues et d’avoir perdu 10 kilos. De l’extérieur tu en prends 20, mais ce qui compte, c’est que tu te sens bonnasse, même quand tes manches de kimono ratiboiseent tout le cristal de mémé en voulant choper un quignon de pain. (et tu noteras que je t’épargne un énième couplet sur l’usage de la moumoute… je prends sur moi.) La robe marine Oui, parce qu’il fallait bien contrebalancer un poil (poil, moumoute…) l’effet grizzli en rut du boléro, Marco s’est dit tiens, mais pourquoi pas une ode à la moule. Ta robe brille et ondoie comme une morue en plein soleil et toi, tu crames toutes les rétines qui passent à dix kilomètres à la ronde mais là encore, ce qui compte, c’est que tu te sens bonnasse. La bottine reviens-y Alors certes, tu te sens bonnasse. Et quand tu retrouves Chouchou drapée dans ta moumoute et la croupe ondoyante, tu te dis que tu vas emballer. Malheureusement, Marco te fait faux bond sitôt la bottine venue, parce que quand Chouchou, plein d’abnégation, se penche pour te dézipper l’orteil – soit dit en passant très élégamment gainé de bordeaux velouté, ce qui évoque à Chouchou une bonne bouteille à dénuder, d’où la motivation – ton bibi Kleenex s’élève pour défendre ta pudeur et lui raye derechef la cornée. Bibi,1, Chouchou, 0. Le blouson gigasize Parce qu’il était plus que temps, Lecteur/trice, de se pencher sur la gent masculine. Et que très franchement, je fus séduite, que dis-je, renversée, par ce modèle de blouson doublé moumoute taille 64 sur un mannequin à la stature de dieu grec prépubère. Déjà en été, c’est quand même bien pensé question combinaison de sudation. Ensuite c’est hyper ingénieux, te voilà capable de planquer non pas une bière, mais deux packs et trois bouteilles de Vodka sous ton paletot. Bien foutu, hein. La chemise pyjama Histoire de conserver un minimum d’aération sous sa peau de mouton spécial été, le mâle Acne a tranché : liquette. Quoi, la chemise de bûcheron ? Trop facile. Non, le mâle du nord se pointe en pyjama layette, juste pour te montrer que… non, pour rien, c’est simplement rapport à la moumoute qui lui colle des suées pas possibles. Et puis son pyjama se repasse plus facilement que ses chemises. Le pantalon… ah non. Acne, c’est suédois, ceci explique cela. Ce pauvre mec s’est fait choper son pantalon par un grizzli, comme ça, en sortant la poubelle. C’est moche. Parce que du coup dès que la bise se lève, son système pileux se dresse au grand complet sous son caleçon bouton d’or de mec-tellement-viril-qu’il-n’a-rien-à-prouver, et que quelque part en Suède, un grizzli se promène coiffé du futal assorti. La basket blouse blanche Qu’ajouter à la panoplie complète du grand séducteur ? Blouson de bodybuilder sous stéroïdes, liquette de pyjama grand style et caleçon détendu, Acne a, heureusement pour toi, déniché la pièce manquante : la basket d’urgentiste. Ou de momie, question de point de vue. Blanche, massive et à languettes, avec option allumette poilue plantée droit dedans pour les plus courageux. On assume. La tronçonneuse lavande
Parce que c’est l’été, qu’on est frais et qu’on sent le propre. Toi aussi, tu peux sentir l’odeur de lavande rien qu’en voyant l’image, ou je suis la seule ? Ça ne te donnerait pas envie de gambader dans le foin en lisant Martine à la campagne, par hasard ? Quant au pourquoi du comment du morceau de sparadrap sur la pommette, vu la taille du pansement, une seule explication : le pauvre garçon s’est coupé en se rasant à la tronçonneuse. Le look sorbet Chez Kenzo non plus, on n’a rien à prouver. Note bien et prends-en de la graine, Lecteur/trice, le mec Kenzo te dit globalement « je ressemble à une glace trois boules et je m’en tape ». Pêche, pistache, curaçao. Il se rase à la tronçonneuse mais se vautre dans le pastel, ça s’appelle l’ambivalence et c’est ça, la nouvelle virilité. Bizarrement moi, trois boules ou pas, j’ai plutôt envie d’une gaufre. Le sac de mec Voilà des créateurs qui ont tout compris. On est fashion, on est rebelle, on est modernes, même les mecs ont droit à leur sac à main. Spécialement conçu pour leurs besoins à eux, ils peuvent y glisser leur nécessaire de survie : capote, carte d’identité, carte bleue. Heureusement que l’homme Kenzo vit d’amour et d’eau fraîche, parce qu’une Kro dans le schmilblick lui ferait péter la couture. La basket Grand Schtroumpf La terre est un monde hostile. Et puisque tu ne vas pas courir la forêt équatoriale en glace trois boules, chez Kenzo, on t’offre l’accessoire du citadin inquiet, je te le donne en mille, Lecteur/trice : la basket bleue. Parce que personne n’irait écraser un schtroumpf. Je te laisse méditer sur la fulgurance de l’idée. Et là tu t’imagines, Lecteur/trice, que je vais te parler de Bobby Kennedy, ou au moins du film éponyme d’Emilio Estevez. Que nenni. Pardon pour la méprise, et avant que tu ne commences à m’énumérer tous les Bobby, laisse-moi t’expliciter un chouïa qui est ce Bobby auquel je fais référence. Bobby, comme dans Bobby Raffin : un drôle de type tout jeune, tout frais sorti de l’école, canadien si je ne m’abuse, dix kilos tout mouillé et les dents en avant. Tu trépignes d’impatience, je le sens, le portrait t’émoustille. Bobby est blogueur mode masculine, et laisse-moi te dire ceci : l’allumette en a dans le sens fashion.
Si je m’en inspire volontiers, la mode masculine en général m’attire moins que la féminine. Moins facile de se projeter, moins de détails, moins de possibilités, ou alors c’est simplement le fait que les fringues des hommes, je préfère leur enlever que leur mettre. Bref. Le jour où j’ai cliqué sur Bobby, j’en suis restée baba et pardon pour le jeu de mots miteux, mais vraiment, c’était bien la première fois que je zieutais une mode masculine avec l’envie de l’acheter. Pour moi. Je te jure, Lecteur/trice, ce type joue avec les codes sans scrupules, il s’en tape de ce qu’en penseront les gens sages et rien que pour ça, il me plait. La ranjo et la dentelle, les volants et les bretelles, diva ou baroudeur, Bobby ne s’interdit rien et pourtant Bobby est un mec, reste un mec, s’habille en mec. Le mélange est improbable. Parait que Bobby est mannequin. Bon. Il doit faire des haltères avec des Crayola, mais le résultat est là : s’il ne battra certes pas Stallone au bras de fer, il maîtrise l’art de la fripe. >>Va donc te mirer dans le sourire ultra-brite de Bobby<<, Lecteur/trice, et dis-moi si j’ai de la fiente dans les yeux. Ps : ça, c’est de la fashion week masculine qui démarre sur les chapeaux de roue, hein. Attends de voir mercredi, on va bien rigoler. Cher Lecteur/trice, deux choses. Tout d’abord, sache que mes orteils sont, là maintenant tout de suite, en mode freedom (avec 18 « o », mais ça me semblait un poil indigeste à l’écrit) sous trois couches d’écran total. Oui, autrement dit je suis en vacances pour quelques jours, je te lâche, je t’abandonne, je… ah ben non en fait, je suis toujours là. C’est magique, internet. Alors certes, ta dose sera un tantinet réduite, rapport à faut pas pousser, je vais pas me taper des moodboards en vacances, mais comme je suis une chic fille, je t’ai préparé tes posts. Voui. (et là tu te dis p***, moi qui pensais avoir une semaine de répit).
A part ça et histoire de te communiquer tout de même une information vitale autre que le moral de mes orteils, je tenais à t’informer d’un fait capital : les précollections d’hiver commencent à sortir. Si si. Est-ce-que comme moi, tu te dis pfiou, sauvée ? Parce que c’est vrai, quoi. Entre la haute-couture, le prêt-à-porter, les capsules et les collectons croisière, j’avais peur de manquer. Me voilà rassurée, mon portefeuille aussi, vu que les marques sortant des précollections ne sont pas de celles que mon banquier m’autorise. Je te laisse donc de ce pas, Lecteur/trice, à tes occupations, il est temps pour ma quatrième couche d’écran total, mes orteils commencent à rosir. Je ne voudrais pas gâter mon teint ardemment gagné de fiche Bristol 210 gr (non quadrillé). Ça faisait longtemps, hein... figure-toi, Lecteur/trice, que la nouvelle collection Kate Moss pour Topshop est sortie. Tu me voyais rater une occasion pareille? (Kate, si tu me lis, je respecte beaucoup ton travail et je suis ouverte à toute suggestion de mécénat) 1) Le cheveu contestataire Chez Topshop, le mannequin (non, ce n’est pas Kate qui présente les produits, elle avait gymball ce jour-là) a le cheveu qui s’indigne : étouffé sous la laque et fessé de coups de brosse, il cherche la sortie, il dit stop, laissez-moi partir, je craque, grève de peigne you motherfuckers. Soit ça, soit ils ont un poil abusé du ventilateur sur la séance photo. 2) Le top qui fait des vagues Elle est comme ça, Kate. Elle s’est dit que tout le monde n’irait peut-être pas se faire bronzer le téton à St Trop et qu’à la place, on n’avait qu’à coller des vagues dessus. Et comme c’est super bien pensé, tu peux augmenter encore le réalisme de la vaguelette en omettant le soutien-gorge. Cours, et c’est une véritable tempête qui t’animera la vague. 3) Le pyjakimostume Parce qu’il y a des matins où défier Hulk au bras de fer te parait moins compliqué que d’enfiler un slim, Kate a pris le contrepied. Elle a sacrifié son papier-peint pour te créer une petite chose oversize avec courants d’air généralisés, un mélange de pyjama, de kimono et de costume au motif tellement chamarré que tout y disparait. Cellulite, muscles, peau... pfft. Cachés. Tu n’es plus qu’une masse informe de branchitude, ou le cousin Machin version bobo. 4) L’orteil naturiste Si tu veux te la jouer Moss en été, deux impératifs : le cheveu rebelle et l’orteil libre. On s’en tape, que ce soit sale. Tu crois que Kate s’arrête à ce genre de détails ? Tu crois que cette pauvre mannequin s’est plainte de fouler un studio sale, les orteils congelés par les 38 ventilateurs braqués sur elle ? Non, parce qu’elles sont trop occupées à maitriser le mouvement de leur crinière. Cesse donc de râler et va cramer tes chaussettes. 1) La teinte Flamby Pas de brunette dans la collection de Kate, que nenni. De l’épi d’or, du Pastis frais, du Flamby sans caramel, parce que c’est moins dangereux pour traverser la rue à 4h du mat’ à St Trop, les chauffards alcoolisés distinguent mieux les nuances claires. Tu sais ce qu’il te reste à faire. 2) La bretelle invisible Faudrait pas oublier que la Moss, c’est une rebelle. Rock’n roll et clope au bec, à une époque où le tabac c’est tabou on en viendra tous à bout. Alors si elle te colle 12 kilos de franges en bas d’une robe, elle n’allait pas te mettre de solides bretelles en haut, non, la bretelle spaghetti c’était plus fun. Tombera, tombera pas, cèdera, cèdera pas… on est rebelle ou on ne l’est pas. 3) La frange Swiffer Alors là, Lecteur/trice, je dois t’avouer que je suis en pleine surchauffe de neurone. Je vois trente scènes se dérouler simultanément sous mes yeux et je ne sais pas laquelle choisir. Les franges coincées dans le string au retour des toilettes ? Les franges qui balaient les mégots chaque fois que tu t’assois, même quand tu tentes désespérément de les coincer sous ta cuisse ? Les franges qui restent dans la portière quand tu t’éloignes de ta voiture ? Ou celles qui restent bloquées dans la porte du métro et t’obligent à rester collée à la paroi jusqu’à la station suivante ? Ou les franges qui giflent tout être de moins d’un mètre chaque fois que tu fais demi-tour ? Court-circuit, trop de choses. 4) La pose gipsy Parce que cette fois c’est bien Kate, sur les photos de promo. Et que Kate, ben c’est Kate, quoi, elle a ton bonheur à cœur, elle voulait te montrer comment te faire valser tes franges pieds nus, version glamour Bardot. Fais juste attention aux ventilateurs, rapport aux franges. Et aux cheveux. EDIT:
A Manal, qui se posait la question en commentaire :D Cher Lecteur/trice, en cette veille de 1er mai ensoleillée (le pouvoir de l'imagination), il est temps pour moi d'aborder les mystères de la vie. Vois-tu, je suis de l’ancienne école, moi. Du genre à se planquer à la vue d’un appareil photo, du genre qui a mis très, très longtemps et des litres de sueur pour arriver à une sorte de statu quo avec son image. Du genre surtout, qui sort de chez elle persuadée de parader en mode Fuck me I'm famous, avant de réaliser au premier reflet dans une vitrine qu'elle est plutôt Kill me I'm hidious.
Or depuis mon entrée quelque peu hasardeuse sur la blogosphère, voilà que je découvre un monde nouveau, un monde fascinant dans lequel Ryan ne se trouve qu’à quelques portées de clics (laisse-moi mes illusions, je débute) et dans lequel de jolies filles posent devant un objectif. Volontairement. Sans rougir, sans vomir, zéro trac, rien. Mieux, elles sont capables de tourner une vidéo sans tourner de l’œil, même que quand tu regardes, tu crois qu’elles te parlent. Si, je te jure, je leur ai déjà répondu derrière mon écran. Alors forcément, tant de naturel face à une caméra, moi qui me transforme en Cactus au premier flash, ça me fascine. Comment fais-tu, blogueuse mode ? Question de génération, de passion, de courage ? Si tu possèdes la recette d’une décoction magique, tu m’intéresses. Si tu as passé des mois à lutter contre toi-même avant de franchir le cap, tu m’intéresses tout autant. Et si tu ne te poses même pas la question et que tout ça est pour toi une évidence, tu m’intéresses encore plus. Et si tu n’es pas blogueuse mode mais que tu as un avis, vas-y raconte. Des mois que je m’interroge, cette fois c'est ton tour, Lecteur/trice de tout bord. Ps : pour celles qui se poseraient des questions quant à l’évolution de mon ménage à trois avec Ryan et Matt, sache que Ryan a refusé tout net, ce rat. Il refuse de souiller ma chair virginale avec un jeunot sans expérience, fut-il doté d’une voix de d'ange alcoolique et d’un faciès de Jésus lubrique. Cher Lecteur/trice, il est temps pour moi de partager ma dernière découverte « duh ». Tu sais, cet article que tu lis et dans lequel tu cherches le poisson d’avril. Et quand tu ne le trouves pas, tu te demandes où va le monde, juste avant de te sentir très vieille. Et puis comme tu es d’une nature très positive, tu te dis que si tu ne comprends pas, c’est parce qu’il n’y a rien à comprendre.
De quoi je te parle ? Du « normcore » et du « frumpterable ». Alors. Le normcore, tu en as sans doute entendu parler, ça fait les gros titres : c’est une contraction de « normal » et « hardcore ». Et le hardcore du normal, c’est quoi ? C’est que plus tu es banal(e), plus tu es branché(e). Ouais. Moi aussi, je me demandais ce qu’ils allaient nous pondre après les bobos, les geeks et les hipsters. Et ben voilà, enfile un vieux jean droit, un t-shirt blanc sans marque sans dessin sans décolleté comme dans les années 90 où tu sentais au top de ta sexytude avec un col rond gagné chez Auchan, chausse tes Birkenstock et bam, tu es fashion. Mais ça, ce n’est que la partie émergée du cookie. Le « frumpterable », maintenant. Ça vient de « frumpy », qui signifie littéralement « mal habillé ». Là on passe au stade du dessus, celui où les chaussettes dans les claquettes de piscine font de toi un sex-symbol. Mais si tu sais, le giga-oversize, l’imprimé Tati, la moustache de ta grand-mère et les bretelles de Tonton Jacques. Alors moi je te demande où va le monde, Lecteur/trice. Parce que le confort c’est cool, comprenons-nous bien, je suis 100% pour l’idée que chacun porte ce qui lui plait. De là à faire du poncho en polaire la nouvelle robe de soirée, je te le dis : je me sens vieille. Ne me reste plus que le plan B : noyer ma ringardise dans l’Oasis. Ps : je te l’ai dit, je suis très optimiste. Je me dis donc que finalement « frumpterable », ça signifie tout et n’importe quoi, que c’est juste pour nous forcer à prononcer un mot imprononçable et que si ça se trouve, ce n’est pas moi qui suis has-been, c’est Roger, qui avait oublié de réfléchir à une idée pour remplacer les hipsters et qui en réunion avec son boss le dieu de la tendance débile, a sorti la première connerie qui lui est passée par la tête. Ouf, sauvée. Apéro quand même. |
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Mars 2018
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