Cher Lecteur/trice, tu m’as manqué. Non, je ne vais pas faire comme si j’écrivais plus d’une fois par mois, d’accord, mais quand même. Là, ça fait deux mois, et tout ça a beaucoup à voir avec le réveil subit d’une clientèle entrée en léthargie pour cause d’élections épicées aux jours fériés. Aussi, un peu, avec la tendance de la vie à te planter un doigt entre deux côtes quand tu commences à t’endormir dans ta routine. Et aussi, un peu, avec l’arrivée toute fraîche d’une nouvelle femelle dans ma fratrie. Oui, j’ai une nouvelle nièce rouge et fripée qui ne me regarde pas dans les yeux, vu qu’elle les ouvre à peu près deux minutes trente par jour. Pour l’instant, on en est au stade larvaire lolo/dodo, mais j’ai bon espoir d’être un jour la fière tata de la future présidente de la République, celle qui aura réussi à castrer tous les Weinstein du monde. En attendant, le premier qui la touche, je l’embroche sur mon Bic. Bref, j’en étais où ? Ah, oui. J’en étais à coucou c’est moi, tout ça pour te dire que me voilà avec un joyeux boxon sur Halloween, vu qu’on y arrive, ça y est, alors que je n’ai même pas fini de préparer mes lance-pierres pour les rares demi-portions qui oseraient sonner à ma porte. Je me dois, ceci dit, de te prévenir : je pense que Robert, mon fidèle neurone, s’est absenté durant la rédaction de ce post. Bienvenue, Lecteur/trice qui passe encore ici malgré mon manque d’assiduité, tu as gagné ma reconnaissance éternelle. Comment Halloween est née
Quand Jack a fui le royaume des morts et découvert le Père Noël, il a bien fallu qu'il s'arrête casser la croûte, rapport au fait que voir les lutins emballer des sucres d'orge lui avait collé une sacrée fringale. Et juré, croix de foie croix de terre, quand il est entré dans la taverne, il n'envisageait absolument rien d'autre qu'un bon potage fumant à la citrouille. Pas sa faute si la jolie dame chevauchait le balai comme personne. Pas sa faute si une graine de citrouille a décidé de passer le barrage pour se reproduire. Pas sa faute non plus, si la jolie dame ne parlait pas un mot de français et en a déduit qu’il s'appelait Allo-oui quand il a répondu au téléphone. Pas sa faute, encore, si l’adorable Alloouine née neuf mois plus tard s’est vue angliciser par son nouveau beau-père, un farfadet irlandais. Comment Halloween est arrivé en France Ça, c'est quand la jolie dame a eu une panne de balai en plein sur l'A10, au beau milieu de son pèlerinage annuel. Elle s'est retrouvée le chapeau dans les yeux en plein champ de colza, avec la petite qui réclamait son goûter, et quand elle a frappé à la ferme la plus proche pour réclamer du lait de vierge sacrifiée, on lui a refilé du lait de vache. Elle aurait volontiers immolé le fermier, sauf que la petite a aimé, alors bon, elle est restée. Comment Halloween a commencé Ce n'est pas vraiment qu'elle a commencé, en fait, c'est que la première fois qu'une copine est venue dans sa chambre, ladite copine a trouvé ça tellement chouette qu'elle a décidé de faire la même chose chez elle. Sauf que sa mère n'a apparemment pas succombé au charme des chauve-souris ni des squelettes, et a négocié le tout contre un sac de bonbons. Le truc s'est répandu, forcément. Comment Halloween En disant allo oui en plein rhume des foins, tu chopes direct l'accent anglais. Halloween comment faire peur Pour faire peur à un homme, se déguiser en test de grossesse. Pour faire peur à une femme, en producteur de cinéma. Halloween comment faire du faux sang Concasser des framboises au marteau. Le deuxième effet Kiss-cool : les projections ultraréalistes. Le danger : la graine de framboise sur la cornée. Halloween comment se déguiser Choisir un costume, y glisser une jambe, puis la deuxième, puis un bras, puis le deuxième. Attention, c'est là que ça se complique, il faut ensuite passer la tête dans le bon trou et pour les grands aventuriers, fermer un zip ou un scratch. Halloween comment demander des bonbons Version John Wick, un coup de chaussure italienne en pleine face avec élan. Version Mon Petit Poney, un sourire à paillettes avec lancer de queue de cheval. Version humaine, en articulant poliment "zyva t'as pas des Tagada". Sur ce, Lecteur/trice, je te souhaite un joyeux Halloween, une joyeuse fête des morts ou une joyeuse fête des saints, tout est bon tant que l'occasion offre un prétexte à l'apéro. Et inutile de se leurrer, avec de la chance, rendez-vous dans un mois.
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Cher Lecteur/trice, je ne te ferai pas l'affront de me faufiler par ici l'air de rien sans justification, alors que je n'ai rien publié depuis un mois. Crois-moi, j'aimerais bien, mais ma conscience corsetée m'en empêche. Je résiste déjà vaillamment à la séance de saut dans les ronces que m'imposerait bien mon cortex psychorigide pour me punir de mon peu d'assiduité, je ne vais pas pousser le bouchon trop loin, mon système de valeurs morales risquerait l'asphyxie. Alors bref, sache que si je t'ai lâchement abandonnée(e), c'est pour une nouvelle histoire d'amour. Et oui. Je vis dorénavant une relation fusionnelle avec mon matériel de chantier. Je ne fais qu'une avec la ponceuse, je plonge gaiement dans l'enduit et je manie le pinceau avec la dextérité d'un Picasso (bourré et sous Prozac, mais très enthousiaste). En gros, je suis plongée jusqu'aux derniers replis (de cortex) dans les travaux avant emménagement, et si tu étais déjà là l'année dernière, je te répondrai que oui, encore, mais cette fois c'est la bonne. Jusqu'à temps que Ryan Reynolds ne découvre mon existence et ne m'installe dans une charmante garçonnière de 18 pièces avec piscine et hélipad, s'entend. Du coup, là, tu commences à piger le pourquoi du comment du titre, non ? Parce que je suis aussi calée que Barbie Coiffeuse côté travaux. Parce que je me demande très régulièrement, ces derniers temps, où sont passés mes neurones. Et parce qu'être cruche, c'est parfois une énorme chance quand tu as suffisamment de détachement pour pouvoir en rire. Voilà, Lecteur/trice, je t'ai tout dit, et je ne te promets pas de revenir la semaine prochaine, rapport au chemin qui me reste à parcourir avant de savoir manier la perceuse comme une pro (prochaine étape, apprendre à la mettre en marche). Par contre, je te promets que j'engrange un max de choses à te raconter, dans la série Barbie apprend la vie 10 trucs débiles à ne pas faire quand tu te lances dans le bâtiment
Cher Lecteur/trice, je ne sais pas pour toi, mais moi, lorsque mon chemin croise l’un de ces anglicismes propres au monde de l’entreprise (ou comme on dit « corporate ») je me sens souvent comme un poisson dans le blender en fonction Pulse. C'est que ledit monde de l'entreprise m'est devenu relativement étranger. Et que je suis parfois bien obligée d'assumer mon statut de mini-quiche en posant la question, quand un client décide de sortir de son chapeau un terme clair comme de l'eau de roche goudronnée, introuvable sur le net et, généralement, franchement tiré par le scalp une fois le sens révélé. Ceci étant dit, tu me connais, tu sais que mon cerveau déteste le vide et remplit librement tous les blancs. Autrement dit, que Robert le neurone se bidonne généralement dans son recoin de cortex bien avant de comprendre le vrai sens du terme. Pire, il interprète comme ça le chante, Robert, or Robert chante très faux, et comme je suis très partageuse je te le sers sur un plateau (de dînette). BRAINSTORMING
Version Robert Robert a beau savoir depuis longtemps ce que brainstorming signifie, il est têtu. Lui, il visualise illico la tempête de cerveau. Et il te laisse imaginer, Robert, ce que pourrait donner une tornade de cortex spongieux lancés à 300 km/h dans un open-space vitré. Version Corporate Brainstorming = remue-méninge de groupe, autrement dit une masturbation cérébrale collective pour faire croire par la magie de l'émulation qu'une idée est bonne même quand elle ne l'est pas, que les poêles en fonte sont un thème hautement récréatif ou que 50 shades of Grey est un monument de la littérature. WORDING Version Robert Dans le monde de Robert, le wording consistait à ouvrir Word et à taper à toute allure sur un clavier la mine affairée, que tu sois en train de composer le prochain porno-soft ou un essai sur la vie après la mort. Mais Robert a senti dès la première seconde qu'on allait encore le contredire, c'est l'histoire de sa vie, heureusement qu’il s’en tamponne la synapse. Version Corporate Wording = champ lexical. Sauf que "champ lexical", c'était beaucoup moins sexy quand Jean-Brice essayait de motiver ses troupes caféinées après trois heures de tempête de cerveaux sur baies vitrées, pour leur faire comprendre à quel point les poêles en fonte avaient besoin d'un champ lexical précis pour devenir branchées. PEER TO PEER Version Robert Je t'ai déjà dit que Robert était désespérément immature. Ce que tu ne sais peut-être pas, c'est qu'il est aussi (plus ou moins) bilingue, et que quand il voit accolées les lettres "pee", peu importe dans quel mot, il se met à ricaner. Ça veut dire pipi, tu comprends. Parle-lui de peer to peer, il visualise un acteur en collant clamer "to pee or not to pee" façon Shakespeare devant un trône en porcelaine, et ça le fait rire. Robert, tu sors. Version Corporate « Peer to peer » = « de pair à pair », autrement dit sans intermédiaire, autrement dit tu loues ta tondeuse à Germaine sans demander à Roger de jouer les médiateurs. Roger risque de faire pipi sur ton paillasson en représailles et tu vas devoir affronter face-à-face l'haleine de Germaine, mais ta tirelire grossit plus vite. SOURCING Version Robert Un bâton, de bonnes chaussures de marche et à nous la nouvelle Cristalline, Robert va nous sourcer de la bonne eau de derrière les rochers pour une détox qui récure le foie. D'ailleurs vu le nombre de multinationales qui font du sourcing, Robert se demande un peu pourquoi il n'y a pas plus de monde au rayon Volvic. Version Corporate Sourcing = identification de profils répondant à un besoin. A l'origine employé pour désigner la recherche de fournisseurs et prestataires, aujourd'hui plébiscité par les recruteurs pour désigner la recherche de talents... utiles. En gros si tu es ingénieur ou développeur, tu te fais sourcer deux fois par jour. Si tu es styliste ou écrivain, tu te fais sourcer lorsque la pleine lune coïncide avec le rut de la licorne. BTOB Version Robert Robert est, souvent, beaucoup trop pressé. Lui, quand il lit btob, il lit soit bob, soit blob, soit zob, et je t'épargne les jours de surmenage intense durant lesquels il lit tout implement 2be3. Génération 90, bienvenue, génération millenial, inutile de lancer une recherche Google, tu ne ferais qu'abrutir tes pauvres neurones. Comment crois-tu que Robert en soit arrivé à ce stade de décrépitude avancé ? Trop de zob, euh pardon, je veux dire de 2be3. Version Corporate Btob = business to business. Comprends "on est des pro qui parlent à des pros, vendent à des pros et échangent avec des pros, si-t'as-pas-de-numéro-de-siret-tu-fouettes". Cher Lecteur/trice, je vais m’arrêter là histoire de ne pas broder mille mots sur le corporate, mais je sens bien que tu es sous le charme du langage d’entreprise. Hauts les cœurs, jeune actif(ve), sache que cette langue poétique me chavire moi aussi, et que tout ça méritera forcément un tome 2. Comment je le sais ? Parce que Robert est en train de se marrer en disant qu’on se fait bientôt un conf’call pour débriefer le process. Couché, Robert. Cher Lecteur/trice, forcément, vu mon peu d'assiduité ces derniers mois, tu t'attendais à me revoir avec les cloches de Pâques. Sache que je ne t'en veux pas. Mais sache, aussi, que quand on me dit quelque chose, j'ai tendance à faire l'inverse. Des vestiges de l'ado casse-noisettes que j'étais sommeillent quelque part sous mes premières ridules, et ce n'est pas faute d'avoir tenté de les débusquer, mais rien à faire. L’ado s’incruste.
Résultat ? Je me retrouve régulièrement à refuser un truc dont j'ai envie, à dire oui à quelque chose que je ne veux surtout pas faire ou à jouer l'avocat du diable, juste parce que mon cerveau d'adulte est beaucoup plus lent que mes miettes d'ado. Et me revoici donc deux semaines après mon dernier post juste pour te contredire, c’est dire si ma part adolescente a la patate. Bref, de quoi qu’on cause, au final ? De méditation, Lecteur/trice, puisque oui, j’ai lamentablement cédé, il y a déjà un bon bout de temps, aux sirènes des chantres du bien-être. Qui, pour tout te dire, avaient raison. Même si tu en restes au niveau Bisounours de la technique, comme moi, ton cerveau te dit merci, ce qui forcément réveille à nouveau mon instinct de contradiction. Et si, plutôt que de dire merci, je déployais mes incroyables talents de langue de p*** pour pointer du doigt deux ou trois trucs qu’on ne te dit pas, la première fois que tu te lances sur la voie de la sagesse éternelle ? (Ou, dans mon cas, dans une tentative désespérée de sauvegarde des quelques neurones survivants).
Cher Lecteur/trice, des fois que tu n’aurais pas remarqué, le gros bonhomme rouge est dans les startings blocks. Les lutins ont presque fini d’astiquer le traîneau, les rennes sont au régime sec et les cartes Michelin ont enfin cédé la place à un GPS qui signale les radars, autant te dire que cette année, Papy est décidé à ne pas se faire flasher. Et au milieu de tout ce petit monde, on trouve quoi ? La télé. Et les films de Noël. Un marathon de navets difficilement enjolivés à coups de guirlandes et de bonhommes de neige prenant possession du petit écran tous les après-midi de décembre, et qui en dépit de leur réputation méritée, contribuent à donner un je-ne-sais-quoi festif à tes dimanches après-midi pré-Noël. Ou à faire baisser ton QI, c’est selon, mais qu'est-ce-que c'est bon. 1. Parce que c’est crédible. En un seul dimanche, tu peux voir dix-huit couples brushingués au sourire ultra-brite se former sous les flocons de neige, un quart d’entre eux aidés par le père Noël, un autre quart par des lutins espiègles, le reste par une branche de gui bien placée/un labrador amical/un moteur récalcitrant. Ne jamais sous-estimer le pouvoir d’un chien ou d'un moteur.
2. Parce que c’est moderne. Tu te dis que le film ne s’en sort pas trop mal pour un navet des années 90, jusqu’à voir jaillir un smartphone de sous un pull jacquard. Et je parle bien d’un smartphone dernier cri, pas d’un Nokia tribandes assorti au pantalon en velours du protagoniste. 3. Parce que c’est joli. Le décor en carton-pâte est planqué sous huit tonnes de neige et trente-deux kilomètres de guirlandes lumineuses, les maisons sont toutes en bois rouge et les sapins bien alignés. C’est toute la magie de Noël : la pire des niches se transforme en palais illuminé, sauf la tienne. 4. Parce que ça fait réfléchir. Quand tu sors fermer les volets, tu penses enfin à lever le nez vers les étoiles, des fois que les rennes passeraient dans le coin. Mieux, tu prépares une double dose de vin chaud au cas où le père Noël s’inviterait. S’il ne vient et que tu descends la double dose en solo, soyons lucides, c’est la faute du film. 5. Parce que c’est fashion. Chez les hommes, tu as le choix entre le bûcheron et l’homme d’affaires : moonboots et chapka à oreillettes avec abdos sculptés par le maniement de la hache d’un côté, costume trois pièces et attaché case avec mocassins antidérapants de l’autre. Chez les femmes, tu as la bombasse en robe moulante, brushing imperméable et talons de douze sur le verglas, ou l’ingénue en jupette patineuse ras le string à pompon et pull de Noël sous des nattes bien sages. De quoi donner une bonne leçon aux clichés. 6. Parce que c’est féministe. Quand monsieur porte un duffle coat et trois écharpes, madame se promène jambes nues dans ses escarpins, c’est dire comme elle est libre. Quand monsieur patine façon hockeyeur professionnel, madame vacille sur ses graciles gambettes en lui agrippant désespérément le bras, c’est dire si elle n’a rien à prouver. Et quand monsieur hausse un sourcil, madame se liquéfie devant la cheminée, ce dans les dix-huit films sans exception, c’est dire si elle est à l’aise avec ses sensations. 7. Parce que c’est qualitatif. On parle de jeu d’acteurs, du vrai, de déclarations d’amour sur le ton de « fichtre, j’ai oublié d’acheter du pain », ou du deuil dramatique façon « sacrebleu, j’ai crevé un pneu ». Ce n’est pas pour rien que les boulangeries cartonnent à Noël. 8. Parce que c’est représentatif. D’une, le film de Noël n’existe pas sans histoire d’amour. Le célibataire est une âme perdue pendant les fêtes, il est totalement inconcevable, voire anti-Noël, qu’il/elle assume son statut à l’heure du gui. De deux, les héros/héroïnes ressemblent au commun des mortels comme un sac Hermès à un sac poubelle, et ça, ça booste quand même bigrement la confiance en soi. 9. Parce que c’est musical. Ces perles de l’industrie cinématographique ont mis le paquet sur la recherche musicale, et rivalisent d’imagination pour réinterpréter Mon beau sapin version rumba, Jingle bells version métal ou Santa’s coming to town en reggae, pour les plus audacieux. Les autres misent sur le courant avant-gardiste des chœurs joyeux et des violons mielleux avec clochettes tintinnabulantes. Badass. 10. Parce que ça marche. Oui, tu perds deux ou trois neurones et sans doute ton temps, mais si tu laisses défiler les films de Noël en fond sonore* suffisamment longtemps, tu rêves en rouge et vert même dans les alertes pollution à l’heure de pointe. Un peu de magie dans le quotidien et des senteurs de sapin jusque dans le local poubelle, ça vaut bien quelques neurones. *Le film de Noël se vit en fond sonore, et uniquement en fond sonore. Il est conseillé de faire ses comptes, la cuisine ou le ménage en parallèle, afin de garder un orteil en prise avec la réalité. Ne s'adonner à aucune autre activité simultanée peut entraîner une baisse dramatique de quotient intellectuel, une addiction aux boules et aux guirlandes ou une obsession maladive pour les costumes rouges. L’industrie cinématographique ne pourra être tenue responsable d’une consommation excessive et/ou irraisonnée de bluettes sous les flocons. Dis, Lecteur/trice, c’est moi ou plus tu prends ton temps, plus le concept de la faille temporelle a tendance à s’étendre façon Bourgogne sur la nappe blanche ? Parce que je ne te cache pas, tout de même, m’être imaginée poster dix ou quinze jours après mon dernier post, quelque chose comme ça. No stress, d’accord, mais Robert a toujours besoin d’un minimum de planification, faudrait pas me le brusquer trop sous peine d’accident de sevrage. Et boum, trois semaines. Si si si. Trois semaines, dix degrés en moins et un paquet de feuilles mortes, un changement de saison et une pile entière de joyeusetés qui se profilent à l’horizon, sans ironie aucune puisque je parle de soirées cocooning bien au chaud, de promenades sous les arbres qui rougissent et cerise sur le planning, de remettre la main sur les boules de Noël. Si tu restes insensible face à tout ça, Lecteur/trice, sache que j’admire ton stoïcisme, personnellement je frétille comment un poisson dans de l’Orangina. Mais bref, trêve de confessions, tout ça pour dire que le temps a filé comme un iPhone dans la cuvette jusqu’à ce que je retombe sur ma collection de coquilles. Tu sais, celles que je compile à chaque fois que Robert le neurone quitte son poste et laisse mes doigts swinguer en roue libre sur le clavier ? Là, j’ai réalisé que ça faisait trois semaines et que je te livrerais bien un nouvel épisode de délirium clavium, comme ça, juste pour le plaisir de partir en vrille le temps d’un post. A très vite, Lecteur/trice, moi, j’ai un bonhomme de feuilles mortes à construire. L’apertitif Quand Néfertiti prend l’apéritif, on sert du scarabée roulé et du smoothie de roseau, autant te dire que ça swingue sévère sous la pyramide. Ça s’appelle un apertitif, c’est autrement plus classe que le combo Pastis et roulé saucisse, et si tu tombes dans un bon jour, tu peux même faire tomber la toge pour te faire masser par le goûteur. Le poilon Tu connais le pilon, cet instrument ultrasophistiqué qui concasse de la noisette en mode gourdin préhistorique ? Alors tu vas bien visualiser le poilon, également nommé le pilon ultime. Deux mètres de haut, 50 cm de diamètre, taillé dans un poil de Jupiter perdu lors de sa dernière chasse à la nymphette, ça te concasse du baobab en trois poussées. Les keufs Mais quel est donc le problème avec les keufs, me diras-tu ? Aucun, sauf quand tu les ajoutes à une pâte à gâteau à la place des œufs. Le képi se mixe très mal et je ne te cache pas que la recette des keufs à la diable, bien que tentante, coûte cher en amendes. Pardon, en amandes. Les chapeaux de roux Démarrer sur les chapeaux de roue, fastoche, le pied sur l’accélérateur et fonce titine. Mais démarrer sur les chapeaux de roux, laisse-moi te dire que le challenge est sacrément plus ardu, rapport au fait d’amener la voiture sur le béret de deux rouquins rarement coopératifs. En fion de journée Toutes mes excuses, Robert a parfois le sens de l’humour ras-les-pâquerettes. Étant malheureusement l’hôte dudit neurone décadent, je dois t’avouer étouffer encore deux ou trois hoquets de rire en me disant que j’ai failli souhaiter une bonne fion de journée à un client, même si techniquement, on aura beau dire, l’expression n’est pas totalement volée : l’apéritif de fin de journée, ça fait toujours du bien par où ça passe, et ça finit forcément par… bref. Couché, Robert. L’apéritof Troisième fois que je te parle apéritif, je sais, c’est grave. Mais franchement, tu le visualises, l’aperitof ? C’est la version 2016 de l’apéritif, tu immortalises chaque gorgée à bout de bras avec ton smartphone, voire ta tablette si tu es joueur, voire ton ordinateur portable si tu es ouf. Tu ne sais pas ce que tu bois et tu finis avec le décolleté hydraté au Martini, vu qu’il est très complexe de viser le gosier via l’image d’un écran de portable, mais c’est soooooo tendance sur les réseaux sociaux, hashtag aperitof. Faire livrer des sœurs Oui, là, je crois que ce cher Robert nous a pondu un winner, dans le genre coquille qui dérape. Parce que vraiment, j’aimerais bien voir, de mes yeux, la tête d’Anastasia qui au lieu de se faire livrer des fleurs par son Grey, désolé d’avoir forcé sur la cravache, se fait livrer des sœurs, un joli bouquet de demoiselles vaguement perplexes. Avec au choix, l’option sœurs fraîchement coupées, florissantes et épanouies, ou l’options sœurs de la veille, moins chères mais un brin fripées et sacrément plus épineuses. De là à visualiser cette chère Anastasia, assaillie par les épines vengeresses d'un bouquet de sœurs, furieuses d’avoir été arrachées à leur série préférée pour compenser l'enthousiasme de Christian à la cravache, ne subsiste qu’un pas que je ne franchirai pas. Pas à voix haute, en tous cas. Cher Lecteur/trice, le temps des explications est arrivé. La vérité vraie, le pourquoi du comment je fais ma réapparition dans les méandres du net en septembre, moi qui suis partie en juin en te donnant rendez-vous en juillet… Là, tu t’attends à ce que je t’annonce avoir été enlevée par Ryan Reynolds, avoir échoué sur une île déserte ou perdu mes dix doigts dans un accident de smoothie. Je suis au regret de te décevoir, je n’ai pas appris à taper à l’ordinateur avec les orteils.
Non, la vérité vraie, puisque j’ai juré-craché de te la livrer, c’est qu’en partant, j’ai coupé absolument toutes les notifications possibles et inimaginables dans l’intention de profiter de mes vacances. Ça marche très, très bien. Tellement bien que trouver quoi dire, en rentrant de vacances et en recevant les dernières infos façon cocotte en fonte dans la face avec élan, m’est apparu simplement insurmontable. Tellement bien, aussi, que je n’ai pas vu pousser le baobab dans la paume de ma main, et que je n’ai même pas eu vraiment honte de faire l’autruche tout l’été comme si je ne voyais pas le temps passer. Me voilà donc bien penaude une fois septembre venu, ravie de te retrouver mais avec la ferme intention de prendre dorénavant plus de temps pour… euh… méditer sur le sens de la vie en sirotant un Oasis ? Interpréter la forme des nuages les orteils dans la pelouse ? Lire jusqu’à la gueule de bois littéraire ? Cuisiner bio/veggie/healthy, parce qu’il est plus que temps de me conformer aux clichés de la bobo bientôt quarantenaire qui parle à ses plantes vertes ? Comme tu le vois, je suis débordée d’idées pour arrêter d’être débordée, au moins la moitié du temps, c’est ma bonne résolution de l’été. Comme quoi le baobab dans la main, ça sert à quelque chose. Et si tu te demandes où je veux en venir, moi et mes digressions caoutchouteuses, j’ai simplement décidé de poster moins souvent, sans planning prédéfini, quand ça me chante plutôt que quand il le faut, parce que mon neurone psychorigide s’est juré de poster tous les lundis. Prends ça dans ta synapse, Robert (pour qui n’a pas suivi, Robert est mon plus vieux neurone, endurant mais sacrément borné, à qui je cause beaucoup. Un jour, je te compilerai les aventures de Robert le neurone, que tu comprennes à quel point je suis allumée du ciboulot). Je digresse encore ? C’est la faute de Robert. Alors bref, voilà, on est quand même en septembre et Ryan, ce ne sera pas pour cet été. Je reviens donc avec joie mais sans contraintes, bien décidée à me la jouer rebelle du blog sans calendrier, tout ça pour mieux ouvrir les yeux, aussi, sur la vie sans clavier. Ps : à ma décharge, tout de même, je précise que je supporte la chaleur comme un pot d'Haagen Daz. Chaque épisode caniculaire s’étant successivement abattu sur notre doux pays (soit en ce qui me concerne, sitôt dépassés les 28 °C...) m'a ainsi réduite à l'état de flaque, et sache, Lecteur/trice, que la flaque tape très mal à l'ordinateur. Je n’exclus donc pas totalement l’éventualité que mes neurones ne soient pas plus libres qu’avant, mais simplement fondus. Cher Lecteur/trice, j’avais prévu, aujourd’hui, 10 bonnes raisons de dire merci papa. Sauf que… sauf que je suis restée comme un saule (tu sais, immobile comme un tronc avec les cheveux qui volètent sous la brise glaciale de ce beau mois de juin) devant ma feuille blanche (virtuelle), stupéfaite par mon incapacité à faire des généralités sur les papas.
Le statut de mère a bougé de quoi, 3 mm en 3000 ans : en gros, elles ont le droit de travailler et de ne pas culpabiliser de travailler. Les pères ? Vas-y, regarde, toi, et dis-moi : tu y arrives, à comparer ton père avec un autre du même âge que toi ? En ce qui me concerne, j’ai galéré de longues minutes avant d’arriver à cette conclusion : la génération de mon géniteur et ma propre génération de papas sont deux espèces différentes. Pour tout t’avouer, je n’ai trouvé qu’un trait qui aurait traversé les décennies : ils endurent les coups de pied dans les roustons sans broncher, ou du moins sans les rendre. Et encore, on parle en décennies, je ne suis pas certaine qu’un bambin heurtant par hasard les attributs royaux au moyen âge ne se serait pas pris un aller-retour avec élan avant d’aller dormir dans l’étable. Voilà. Sur ces considérations métaphysiques, j’en profite pour t’annoncer que je pars en vacances dans 10 jours, que comme avant chaque vacance, je suis en mode « le travail c’est la santé, dormir c’est très surfait » (les joies du freelance sans congés payés, faut compenser avant de partir), et que je vais rester en apnée du travail jusqu’au jour de mon départ. Je préfère donc ne pas miser sur un post la semaine prochaine, qui risquerait de ressembler un peu trop aux élucubrations éthyliques d’un fan de foot en fin de soirée, et te dire que je te retrouve bon pied bon œil dans un mois. Bonnes vacances à toi si tu pars, Lecteur/trice, sans quoi tu auras le droit de me narguer quand je reviendrai et que toi, tu partiras. Croix de boix croix de fer, si je mens je vais en enfer. Cher Lecteur/trice, il faut qu’on parle. Parce que tradition judéo-chrétienne, héritage qui pèse du lourd, pêcheur un jour, pêcheur toujours, d’accord. Mais s’excuser est souvent plus qu’une habitude, c’est un sport national pour la plupart d’entre nous. Que celui ou celle (encore que… la tendance ne serait-elle pas diablement plus féminine que masculine ?) qui n’a jamais lâché un piètre « désolé » en se faisant rouler dessus par un caddie me jette la première baffe. Sauf qu’en tant que sorry-addict réformée, je me vois dans l’obligation, aujourd’hui, de pousser un mini coup de bouche (oui, on est très polis sur ce blog, histoire d’éviter un-euro-dans-la-tirelire-à-gros-mots). Laisse-moi t’expliquer in situ. Ps : je t’ai ressorti le moodboard grisouille que je n’ai pas osé te proposer la semaine dernière, rapport au retour de la météo couleur dépression. Ne m’en veux pas. CAS N°1 Tu es malade/tu te casses un poignet/tu te colles un tour de rein digne d’une nuit avec Rocco Siffredi. Le médecin t’arrête une semaine et t’envoies faire des tests. Option a) Tu t’excuses auprès de ton boss, tu t’excuses auprès de tes collègues, tu t’excuses auprès du médecin et du laborantin, tu t’excuses auprès des gens qui viennent te voir, parce que bon sang de bois, tu aurais quand même pu prévoir ton coup et tomber malade pendant les vacances, le premier venu sait que planifier un virus ou négocier la peau de banane, c’est fastoche. Si la boîte coule et que le trou de la Sécurité Sociale atteint le noyau terrestre, ce sera forcément ta faute. Option b) Tu te dis que c’est pas de bol. Mais que ça arrive à tout le monde et que d’ailleurs, ça va te permettre de finir ton puzzle de 3000 pièces/trier tes feuilles d’impôt/repriser les chaussettes du petit dernier. Ô joie, mais sans fouet. CAS N°2 Tu avances d’un bon pas sur le pavé, le cerveau encombré de listes de choses à faire, de délais impossibles à tenir et de buts impossibles à atteindre. Un inconnu en Birkenstock te colle un coup d’épaule au passage piéton et t’écrase l’intégralité des orteils gauches. Option a) Tu lèves les deux mains en mode « mes plus plates excuses, j’aurais dû entendre arriver vos délicates sandales et me garer les orteils, voire me faire renverser par une voiture et traverser en-dehors des clous, plutôt que de perturber votre royal trajet », en murmurant « pardon désolé(e) pardon », pour le triple effet flagellation. Option b) Tu plantes le regard dans celui du malotru que tu croises, tu lances ton sac en arrière pour lui éclater une côte l’air de rien, et là, seulement, tu dis « oh, pardon ». Et bonté chagrine, que ça fait du bien par où ça passe. CAS N°3 Tu as fait une boulette, parce que soyons lucide, tu es humain(e), et que l’être humain grandit une boulette après l’autre. Option a) Tu décides que tu n’es vraiment qu’un(e) misérable vermisseau qui ne mérite pas la bienveillance de la victime de ta boulette. Victime qui elle, jamais, au grand jamais, n’aurait agi de la même façon, rapport au fait que tu es un être humain méprisable. Tu acceptes l’idée de te réincarner en cafard et tu t’excuses en te prosternant dix-huit fois avant même de dire bonjour, puis tu te rattrapes en offrant l’apéro à vie à ta victime. Avec séance d’excuses comprise à chaque toast. Option b) Tu dis pardon. Une fois. Tu t’expliques, tu payes ta tournée et tu passes à autre chose, vu que si ta victime est incapable d’accepter des excuses sincères, elle se réincarnera en cafard, pas toi. CAS N°4 Tu es en pleine réunion professionnelle, de celles qui si tu écoutes les boss, sont essentielles à la marche du monde et à l’arrivée de ta fiche de paye. Le pollen te rattrape en plein discours du patron, et tu éternues façon corne de brume dans la nuit. Option a) Enfer et damnation, tu es maudit(e), tout le monde va ricaner dans ton dos pendant des mois, le patron va te prendre en grippe, ta carrière est finie. Tu es vraiment la plus quiche des tartes, à ne pas savoir contrôler tes sinus. La prochaine fois, tu t’étoufferas dans ta morve plutôt que d’oser une manifestation corporelle aussi choquante. En attendant, tu piques un fard monumental en rêvant de te liquéfier sur le lino, et tu adresses un regard navré à la salle avant de te confondre en excuses honteuses à la sortie de la réunion. Option b) Fuck off. Tu as le nez qui gratte et pas de mouchoir sous la main, tu ne vas pas en plus t’excuser de respirer. Si tu es dans un mauvais jour, tu t’essuies sur le blazer du voisin. Je sais, Lecteur/trice. Ça parait bête. Mais pour avoir perdu à peu près deux années de vie en excuses inutiles et pour entendre encore aujourd’hui les gens autour de moi s’excuser de vivre, j’avais envie de te dire que tout est bien plus simple avec deux règles de base : ne jamais s’excuser pour quelque chose que tu ne peux pas contrôler, et toujours s’excuser en cas de boulette, mais jamais plus d’une fois. D’une, c’est bien meilleur pour l’estime de soi que le fouet quotidien. De deux, une excuse sincère a toujours plus de poids que dix lamentations avec trémolo. De trois, le temps que tu ne perds pas en excuses, c’est du temps en plus à l’apéro. Cher Lecteur/trice, je t'ai déjà fait le coup du joker, dis? Je crois bien, en plus. Mais voilà, figure-toi que je suis dans l'obligation, suite à des circonstances presque indépendantes de ma volonté (et puisque je sens bien que tu es dans un jour extrêmement charitable, rapport au premier rayon de soleil depuis dix jours, tu ne t'attarderas pas sur le presque), d'annuler le post du jour.
Bon d'accord. En fait je ne l'annule pas, je ne l'ai pas fini, et ce pour deux raisons: d'une, j'ai eu le choix ce weekend entre m'enchaîner à l'ordinateur ou me laisser entraîner sur le toboggan par un petit doigt potelé. De deux, je pars en vacances à la fin du mois, ce qui fait que les instants sans petit doigt potelé sont remplis façon pastèque dans un string. Alors voilà. Non seulement je viens à toi dénudée du post, mais en plus, le moodboard que j'avais préparé à l'avance était du genre gris et brumeux, ambiance déluge de fin du monde, ode à la belle semaine qui vient de s'écouler. J'ai donc pioché dans mes dernières réserves pour te fabriquer un truc un peu plus joyeux au détriment des mots, et je retourne fissa tenter de faire rentrer la pastèque dans le string. Belle semaine à toi, Lecteur/trice, et gare aux coups de soleil. |
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Mars 2018
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