Cher Lecteur/trice, en ce lundi d’entre-deux fêtes, j’avais envie de te parler karma qui fouette. Parce qu’il me paraissait essentiel de penser à ceux qui n’ont pas la chance de finir Noël avec des poignées d’amour en Kinder concentré, avant d’attaquer la constitution motivée de bouées en frangipane.
Et là, tu te dis que j’ai fumé trop de bolduc, que les paquets cadeau m’ont attaqué le cerveau, ce à quoi je te répondrai que mon cerveau est déjà sacrément attaqué, et qu’il n’a pas besoin de bolduc. Tu te dis aussi que je vais me lancer dans un grand discours sur les injustices de ce bas-monde, je te répondrai que c’est mal connaître ma passion pour le quinzième degré. À toi d’y voir une métaphore si tu le souhaites. Je vais donc te parler de Mireille. Oui, je l’ai baptisée Mireille, qui ouvre de grands yeux émerveillés devant ta maison, ta jolie maison toute chaude, alors qu’elle se pèle le céphalothorax dans un buisson déplumé. Je ne t’ai pas dit ? Mireille est une araignée. Une araignée malaimée parce qu’elle n’a pas la bonne forme, pas la bonne couleur, elle qui ne rêve que de se dénicher un petit coin bien à elle pour vivre tranquille. Mireille se dit qu’elle est tellement grande ta maison, si elle tissait une petite toile de rien du tout dans un coin discret, sans faire de bruit, tu la laisserais bien passer l’hiver au chaud, non ? Oui, Mireille est très optimiste, mais Mireille ne te demande heureusement pas ton avis, pénalisée qu'elle est par l’absence de corde vocal et le rapport de taille cafard/dinosaure. Mireille entame donc sa pénible migration, se faufile dans un tuyau, rampe dans les déchets, évite les grosses semelles qui cognent, franchit une grille d’aération vicieuse et là, elle chante alléluia, lambada et tagada, j’ai trouvé. Mireille va passer l’hiver bien peinard, sans embêter personne, fini le karma pourri, finie la pénurie d’insectes, elle n’embêtera personne, là, dans son petit coin. La morale ? Life is a bitch. Puisque ce n’est qu’après avoir patiemment tissé sa toile dans son petit coin que Mireille prend la première vague nauséabonde. Et qu’elle réalise y être pour de vrai, aux petits coins. Moi, depuis que j’ai croisé Mireille, je me dis que j’ai décidemment du bol, même quand ma vie sent le Maroilles, parce que c’est toujours mieux que la matière fécale.
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Chère Lecteur/trice, cette fois on y est : chose promise, chose due, le post de Noël est arrivé (poil au bonnet). J’ai bien réfléchi, figure-toi, vu que je t’avais déjà fait 10 bonnes raisons d’aimer Noël l’an dernier. Alors, de quoi causer ? Puis l’illumination m’est venue la première fois que j’ai mentionné les rennes alcooliques : j’allais te raconter la famille du gros bonhomme rouge. Un trombinoscope écrit, si tu veux. C’est comme chez Milka : il y a la vache mauve qui fait le lait, mais aussi le chien qui porte le lait, la dame qui touille le chocolat et la marmotte qui met le chocolat dans le papier d’alu. Tu le savais, toi, avant la pub ? Le père Noël, c’est pareil, il n’emballe pas lui-même tous les cadeaux, il a trop de trucs à gérer avec le GPS. Non, au pôle nord, toute la famille s'y colle pour assurer le paquet, et je me suis dit, cette année, qu’il était temps de te livrer enfin l’envers du décor. Juste pour le plaisir. En attendant, passe de bonnes fêtes, Lecteur/trice, et rendez-vous pour la crise de foie. En fait son vrai nom, c’est Nicolas, mais le père Noël vient d’acheter un iPhone pour gérer son planning de livraisons, il a se sent frais comme un edelweiss. Du coup il trouve que Nico, ça fait plus jeune. Nico, donc, est en charge de la liste « à fesser/à gâter », selon que tu as insulté la grognasse au supermarché ou aidé la vieille dame à traverser. Théoriquement, puisque le résultat des courses dépend plus souvent du dîner de Nico : s’il traite ton nom un soir où il a eu des choux de Bruxelles, prépare l’Homéoplasmine, s’il a eu de la raclette, tu as le fessier bordé de coquillettes. Mais bref, une fois qu’il a la liste, Nico établit son itinéraire sur Google Maps, du moins pour la majeure partie du monde, puisqu’à son grand désarroi, certains îlots du Pacifique sont encore très mal desservis côté cartes routières. Et c’est là que ça devient sportif, puisqu’il doit faire tout ça en empêchant les rennes de finir la Téquila, mais pas t’inquiète, Nico est multitâche. Et sinon, il a Olga. i tu crois que le père Noël est le chef des opérations, tu te fourres le tronc du sapin dans l’œil jusqu’au cerveau : le vrai boss, c’est elle, d’ailleurs quand elle a chopé Nico en train de fricoter avec une jolie lutine, quelques siècles plus tôt, elle est retournée chez sa mère la reine des neiges en chantant « libérée, délivrée ». Nico, seul en charge des cadeaux, a trouvé judicieux de doter tous les gamins du monde de crucifix, rapport à l’intense flagellation qu’il s’imposait pour avoir palpé de la lutine. Olga l’a bien fait mariner un peu, son gros rougeaud. Mais quand le père Fouettard l’a appelée pour lui dire que si elle ne revenait pas illico remonter les bretelles du frangin, il partait fouetter du moutard à tour de bras, elle est rentrée remettre le pôle nord dans le droit chemin. Conclusion, si à Noël, tu reçois un martinet, tu sauras que Nico a tâté du grelot de lutin. Et il a un peu les glandes, Krampus, parce qu’après tout, il est né seulement deux minutes après Nico, son jumeau, et que ça lui a valu un fouet et une paire de cornes. Non mais c’est vrai, quoi. C’est lui qui passe pour le mauvais bougre, alors que si Nico ne lui avait pas filé un coup de coude pour sortir avant lui de l’utérus maternel, il ferait du rappel dans les cheminées plutôt que de se voir refiler une liste de gnomes à fesser. Des siècles qu’il fouette à tour de bras, ça lui a collé une tendinite. Et il préfère vous l’avouer, en plus, la fesse de gnome n’est pas toujours de première propreté. Il y a Tornade, Danseur, Furie, Fringant, Comète, Cupidon, Tonnerre et Éclair, et ça, je ne l’ai même pas inventé. Tu as pu découvrir il y a peu, cependant, le vrai problème du renne : il a beau avoir la couenne épaisse, lui aussi, il se caille les grelots dans le grand nord. Du coup, il a développé un certain penchant pour la Téquila, qui passe très bien avec le sel déversé sur les routes en hiver. Le père Noël a bien parlé désintox, la dernière fois qu’il s’est retrouvé bloqué en Russie avec huit rennes en train de lécher les routes, mais ses fières montures lui ont rétorqué que s’il n’était pas capable de les accepter avec leur faiblesses, qu’il aille frapper chez Pégase, eux, ils rendaient leurs sabots. Pégase a dit non. Le père Noël se contente de remplir les bouteilles de Téquila avec du sirop d’érable entre le 23 et le 25 décembre. Le lutin est une créature espiègle, qui se nourrit de Haribo, ne jure que par les grelots et les chaussons pointus. Tu te dis que c’est un effet de mode, tu te trompes : c’est pour crocheter ta serrure quand le père Noël ne trouve pas ta cheminée. Le lutin est en charge des commandes groupées sur Amazon, de l’emballage et de la répartition, ce qui peut expliquer, parfois, que tu te retrouves avec un paquet de piles quand tu as supplié Nico de te livrer une Xbox : le lutin a l’estomac sensible, l’overdose de Dragibus est fréquente. Bon, en fait, ils ne sont pas vraiment méchants, les pauvres, mais on leur a dit qu’il n’y avait pas d’histoire sans méchants, et qu’il fallait bien que quelqu’un s’y colle. Que rapport à la peau verte et aux verrues, ils étaient tout indiqués, et ils ont bu crier au racisme anti-vert, on leur a promis un approvisionnement à volonté en biquettes dodues. Attention, le gnome ne mange pas la biquette, il est végétarien. Mais mets-toi à sa place, aussi : il fait froid, dans le grand nord, quand tu dois sortir poser des pétards pour faire peur aux lutins. Et une biquette dodue pour chauffer le lit, c’est quand même beaucoup plus sympa qu’une bouillotte en caoutchouc. Alors, eux, autant l’avouer, le père Noël les a dans le pif. C’est qu’on lui a collé les neveux de sa femme en lui disant qu’il fallait bien les occuper, rapport au business familial assez grand pour tout le monde, et qu’Olga a fait la grève du string à pompon jusqu’à ce qu’il accepte. Il leur a dit d’aller distribuer de l’or, de l’encens et de la myrrhe, histoire de prolonger un poil l’esprit de Noël, mais les trois glandus n’ont rien trouvé de mieux que de tout refiler à un poupon dans une étable, avant d’aller acheter une galette à distribuer aux autres, vu que leurs coffres étaient vides. Sachant que sans ça, on recevrait de l’or en janvier plutôt que d’absorber 800 calories par part, tu comprendras que Nico soit agacé. Alias le range-cadeaux. C’est que quand Nico a lancé le business, il y a rapidement eu un hic : laisser les cadeaux dans les chaussettes au-dessus de la cheminée, ça passait quand on te refilait une orange à Noël, mais quand les chocolats sont arrivés, on a eu un sacré souci de fonte cacaotée. Nico a donc commencé à déposer les paquets devant les cheminées. Jusqu’au jour où une étincelle rebelle a incendié le bolduc d’un paquet, et le pâté de maisons avec. C’est en signant le chèque d’indemnisation qu’Olga a suggéré le concept du sapin range-cadeaux, dans le coin opposé à la cheminée. On sous-estime énormément l’importance de la bûche. Et pourtant, la pâtisserie a, le soir de Noël, un rôle capital : te faire imploser l’estomac, pour que tu n’entendes pas le père Noël crapahuter sur le toit. C’est qu’il n’est plus de première jeunesse, non plus, et si tu t’es déjà demandé pourquoi la bûche te paraissait plus difficile à digérer année après année, c’est que la dose de gras nécessaire pour masquer les pas de Nico est chaque année plus importante. Olga a bien tenté de le mettre au régime, mais il piquait les bonbons des lutins et les faisait descendre avec la Téquila des rennes. On a frôlé la mutinerie. Pour couvrir la planète entière avec un arrêt à chaque cheminée, le père Noël devrait parcourir 355 millions de km² à plus de 6000 fois la vitesse de la lumière, en transportant 321 000 tonnes de cadeaux dans un traîneau tiré par 2 360 000 rennes, dixit une équipe de mathématiciens américains. Ils ont bonne mine, les huit rennes alcooliques, hein.
Cher Lecteur/trice, tu le sais, je suis une fille très optimiste. Expliquant sans doute pourquoi un dimanche soir, à minuit, je me disais toujours que j’aurais le temps de te rédiger un post, mais laaaaaarge, pour le lundi. Sachant que je ne pourrai pas m’y coller le lundi même, et que j’ai beau lutter contre mes instincts les plus primaires, j’ai beaucoup de mal à passer sous la barre des six heures de sommeil. En conservant assez de neurones pour survivre au lendemain, s’entend. Expliquant aussi qu’à 1 heure du matin, travail toujours en cours (rush de pré-Noël oblige) un dimanche (freelance oblige), je me disais toujours que bon, ça allait être serré, mais pas grave, c’était encore jouable. Sauf que là, il est plus de 2 heures du matin. Je commence à avoir les cils du haut qui roulent une pelle aux pommettes, et je me dis, tiens, ça alors, j’ai peut-être, éventuellement, été un poil optimiste. Un poil de suricate, pas plus. Juste pour info, quand je visualise mes neurones, je visualise une équipe de lutins à vélo. Entre 11 heures et 1 heure du matin, l’équipe est au complet, fesses levées sur des vélos rutilants lancés à fond de cale. Le matin avant 11 heures et le soir après 1 heure, on a l’équipe de garde : personnel réduit, pas très causants, mais rythme décent et vélo solide. Entre 3 et 9 heures du matin, là, ça se gâte. Reste l’irréductible, le vieux coriace insomniaque hydraté à la Kro qui pédale en crachant ses poumons, seul sur un tandem rouillé des années 20. Il est donc plus de 2 heures, presque 3, le vieux coriace est déjà en place, et c’est là que jaillit l’étincelle d’idée, depuis la troupe de neurones avachis en bas des vélos inutilisés : je vais poster mon article de la semaine prochaine qui lui, est presque prêt. Le hic ? C’est mon post de Noël, celui de la semaine prochaine. C’est là aussi, du coup, que le vieux coriace fait jouer son droit d’aînesse et ses principes réac’, pour dire que depuis quand on poste un article de Noël avant la semaine de Noël chez Mamzette, qu’on est à peine à la moitié des surprises de l’Avent et que si on commence à piétiner les traditions les plus sacrées, lui, il rend son dernier poumon pour aller se coucher. Je lui ai suggéré de ne pas publier lundi, dans ce cas. Il m’a répondu que chez Mamzette, c’est lundi, et que si je n’étais pas contente, je n’avais qu’à aller cueillir des morilles chez les trolls. Je l’ai traité de vieux schnoque, il m’a répondu d’aller lui chercher une Kro. Voilà. Tu comprends, maintenant, pourquoi je te ressors un bon vieux no post, ou pour ceux qui ont raté les précédents, comment t’écrire pour ne rien te dire, juste pour le plaisir, et parce que mon vieux coriace psychorigide est un relou patenté, mais que j’ai besoin de lui pour finir de travailler. Tu comprends, dis ? Si tu ne comprends pas, c’est que mon délire est particulièrement corsé, rapport à l’heure tardive et à l’autre qui a encore ralenti pour finir sa Kro. Je crois que si je ne bois pas d’alcool, finalement, c’est parce que j’ai le neurone alcoolique de naissance. Rendez-vous lundi prochain, Lecteur/trice. Cher Lecteur/trice, j’aimerais aujourd’hui aborder un sujet grave, qui n’a rien à voir avec la honte dans laquelle nous ont plongés les résultats des régionales hier soir. Ni avec le pantalon du père Noël, promis, encore moins avec la difficulté à trouver les boules géantes de Noël Kinder, juré craché, certainement pas avec le fait que vive le froid, mais je vais bientôt me faire amputer des petits orteils, à quand la chaussette avec bouillotte intégrée. Croix de boix, croix de fer. Non, aujourd’hui, nous allons parler instrument du diable, référence que tu saisis aussitôt si tu as lu lu ce que je te racontais sur les introvertis. Voilà, tu y es. Le téléphone portable, mon pire ennemi. Et je vais de ce pas t’expliquer pourquoi, en dépit d’un forfait illimité, ma consommation téléphonique s’élève plus ou moins à 10 minutes par mois, quand mon forfait internet explose régulièrement. Le tout, en cinq points argumentés et sans contestation possible. Ou presque. ![]() Le portable divise ton attention par deux. Parce que tes yeux n’ont personne sur qui se fixer, tu fais toujours quelque chose pendant que tu téléphones. Si tu me ressembles un tant soit peu, tu te penches en avant pour allumer une prise électrique, ton thermos de thé dans une main et le téléphone dans l’autre. Si tu me ressembles un tant soit peu, le thermos est ouvert, tu te brûles la main, tu inondes la prise, et vu que tu fais semblant d’écouter la personne qui te parle, tu hurles à la mort sans un son. ![]() Le kit main libre te donne l’illusion que tu es libre. Ce que tu crois allègrement, traversant la pièce d’un bond et sans complexes, persuadé(e) qu’un petit nuage fluo va apparaître comme par magie pour faire suivre le téléphone au bout du fil des écouteurs. Plus vraisemblablement, tu t’arraches une oreille ou tu t’étrangles avec le cordon pendant que ton joli smartphone en peau de bouc sacré (forcément, à ce prix-là) s’échoue par terre en mode pancake (en peau de bouc). ![]() Le portable ne sonne JAMAIS quand il faut. Tu prépares ton moment, tu sors les chaussettes en moumoute, le plaid et les Chipsters, tu es fin prêt(e) pour une session de raconte-moi-ta-vie-que-je-te-raconte-la-mienne. Sauf que ça ne répond pas. Et que la loi de Murphy oblige le destinataire à te rappeler poliment en plein milieu de ton film, quand tu es sur le trône ou au boulot. Et qu’avec un portable, tu es censé être joignable. Tout le temps. Partout. Même sur le trône ou au boulot. ![]() Quand tu parles au téléphone, tu ne vois pas ton interlocuteur. Quand tu ne vois pas ton interlocuteur, tu rates les expressions corporelles qui illustrent ses mots, mots qui tu le sais, reflètent généralement ce que tu essayes de dire avec la précision d’un scalpel en mousse. Je te laisse imaginer ce que ça donne quand il, ou elle, t’annonce qu’il, ou elle, s’est fait larguer, et que tu exploses de rire en croyant à une blague. ![]() Comme tout le monde, tu mets ton réveil sur ton portable. Sauf que comme tout le monde, tu montes le son au maximum quand tu appelles mémé pour lui demander des nouvelles de sa prothèse, vu qu’elle n’a toujours pas compris où se situait le micro sur son téléphone. Ce que tu ne penses jamais, bien sûr, à refaire en sens inverse. En général, tu débutes ta journée sur les chapeaux de roue avec une crise cardiaque en assommant ton réveil (qui ne sert qu’à afficher l’heure en chiffres rouges dans la nuit pour te rappeler, chaque fois que tu ouvres un œil, que tu vas morfler quand ça va sonner), sans comprendre que le hurlement vient de ton portable. Les mauvais jours, tu assommes dans un élan de bonne humeur ton portable (en peau de bouc sacré, rappelons-le) sur le coin de la table de nuit. |
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Mars 2018
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