Cher Lecteur/trice, dans un revirement totalement improvisé, sache que nous allons aujourd’hui causer sérieux, puisque nous allons causer art. J’étais en train de préparer le moodboard que tu vois ci-dessus lorsque, intégrant une œuvre d’Andy dans le processus (tu peux chercher, mais c’est très très très subtil), je me suis soudain demandé si je n’avais pas déjà casé d'autres œuvres d'Andy quelque part. Non ? De toutes façons, j’avais forcément dû t’en parler, hein. Andy est bien trop pointu pour que je ne l’aie jamais mentionné, et puis je sens bien que ça éveille quelques papillons de mémoire, là, au fond à gauche. Tu sais, ces bribes de souvenirs qui volètent un peu partout sans que jamais, damn it, tu n’arrives à les choper. Alors voilà. Je suis toujours en train de chasser ces saletés de papillons, et pourtant mes archives, dont la méthode de classement vaut bien celle de Godzilla en période de reproduction, n’en conservent aucune trace. Google a l’air vaguement perdu par l’association Andy/Mamzette, et donc, Lecteur/trice, tant pis si je l’ai déjà fait, je prends le risque, en grande aventurière que je suis : laisse-moi te parler d’Andy. Andy, c’est Andy Goldsworthy (le mec le mieux nommé au monde) le pape du Land Art, un anglais vaguement mal luné, vaguement ermite et franchement génial, installé avec femme et enfants sur la lande écossaise (enfin, aux dernières nouvelles). Et le Land Art, c’est un courant d’art contemporain, consistant à utiliser les matériaux de la nature dans leur cadre pour créer une œuvre. En gros ? Tu empiles des branchages façon mikado, tu attends que le soleil tape dessus et tu prends une photo, parce que sinon les seuls témoins de ton génie artistique sont Mr Hérisson et Mme Moineau. Et là, tu t’extasies. Oui, je sens bien que je suis en train de te perdre. Laisse-moi donc te rattraper fissa, Lecteur/trice, en te disant que la chose, si elle résonne comme l’arnaque du siècle, est d’une beauté sidérante quand elle est maîtrisée, et qu’Andy la maîtrise comme je maîtrise le pot de Nutella. À mort, donc. Le résultat ? Des sculptures de glace scintillantes à l’équilibre improbable, des guirlandes de feuilles ondulant dans des chutes d’eau, des explosions d’argile sur les ruisseaux ou des œufs de pierre entre dolmen ancestral et Kinder surprise. Le tout, 1) intégré au paysage au point que tu te demandes si ce ne serait pas l’œuvre d’une taupe qui se prendrait pour Picasso, 2) monté à la main sans rien d’autre que les matériaux du coin, soit pas grand-chose et beaucoup de sueur, 3) créé dans un mélange de respect de la nature, de communion avec les éléments, de savoir-faire ancestral et 4) surtout, un résultat visuellement bluffant. Je te jure, c’est beau comme un Ryan. Andy peut passer six heures à empiler des cailloux les mains à vif, à attendre le bon rayon de soleil pour prendre sa photo ou à monter un mobile de feuilles sur une branche d’arbre. Et parfois, un coup de vent vicieux ou une vague traîtresse vient lui rappeler que life is a bitch. Il fait quoi, Andy, dans ce cas ? Il recommence. Et ouais. Presque sans râler, là où toi et moi serions déjà en train d’aller chercher la dynamite pour montrer à Dame Nature que c’est peut-être elle la plus forte, mais que nous, on est vachement plus méchants. Je vais donc te lâcher la grappe avec Andy en te livrant quelques images de ses œuvres, que tu comprennes de quoi je cause, et en espérant que tu te joindras à moi pour t’exclamer nom d’une pipe en polystyrène, mais c’est vrai que c’est beau comme un Ryan, le boulot d’Andy. Andy qui, au passage, est mondialement reconnu, a sorti des livres et des docus, popularisé le land art et fait un paquet d’émules, construit des œuvres pérennes un peu partout, y compris en France, et reçu plus de prix et décorations que moi d’amendes pour stationnement interdit, c’est dire. Si tu veux en savoir plus, je te conseille vivement le visionnage d’un docu, lien sous les images. Il est dispo en DVD sur Amazon et consorts, ou sur YouTube mais apparemment sous-titré en… euh…pas en français, ni en anglais, voilà. En tous cas, c’est une pure merveille, je l’ai découvert il y a quelques années et j’ai pris une claque façon saut en parachute sans parachute. Si si, je te jure, c’est agréable. Sur ce, bon lundi à toi, Lecteur/trice, surtout si tu fais partie du même secteur géographique que moi, à savoir celui qui se promène en pull et chaussettes en plein mois de juillet. Pense à l’apéro.
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Cher Lecteur/trice, c’est avec beaucoup de tristesse que je t’annonce le passage de vie à trépas de mon dernier clavier. Une bête de compétition, sans fil et silencieux, beau comme un dieu sous le velouté de ses touches rétroéclairées. Le pauvre était compétent, mais fragile. Et laisse-moi t’annoncer, des fois que tu l’ignores, la vérité suivante : l’électronique résiste beaucoup mieux au thé qu’au jus d’orange. Gigi (mon clavier, paix à son âme) a fièrement survécu à sa première inondation d’Earl Grey sans broncher. À la deuxième aussi. Mais l’inondation orangée fut la goutte d’eau qui fait sauter la touche, et Gigi, en dépit de tentatives de réanimation désespérées, a tiré sa révérence. On se souviendra de toi, Gigi, même une fois que Lolo, ton remplaçant, sera livré. Eh, tu notes, Lecteur/trice ? Dix lignes sur la mort de mon clavier. Ouaip. Si ce n’est pas de la digression de pro, je veux bien manger ma casquette rose. Alors bref, hein, c’est pas tout ça, mais on est lundi, on a passé la semaine dernière se liquéfier bravement sous les assauts d’une météo qui avait, apparemment, décidé de se payer du terrien toasté, et à moins de subir la chose au bord d’une piscine, l’ambiance n’était vivable que le soir à partir de 20h, une fois l’apéro servi. Ceci étant dit, tout prétexte pour avancer/prolonger l’apéro a tendance à obtenir mon aval, mais ma volonté de ne vivre que d’apéros dinatoires n’a pas rencontré le succès escompté. Bref. Tout ça m’amène (note encore la subtilité de la transition) à penser vacances, soleil, tout ça, vu que j’ai fait la fiérote en partant avant tout le monde, et que je suis bien moins maligne maintenant que c’est fini alors que tous les autres se font la malle. On ne peut pas tout avoir, comme on dit. Pour compenser, je t’ai préparé un guidet de survie de l'été. Oui, un guidet, une petit guide, quoi. Non, le mot n’est pas encore officiellement dans le Petit Robert, mais ce n’est qu’une question de temps, c’est prévu juste après wikipédier. Si ça te plait, vu que j'ai fait version courte histoire de ne pas court-circuiter ton temps de glandage en ce lundi de juillet, je te ferai la suite une prochaine fois. Comment assurer comme un(e) bête en étéTranspirer avec élégance
Le scénario : il fait 40°C et tu as beau déployer tout l’art de la méthode Coué, tu sens bien que tu transpires comme un bœuf, et pas un bœuf top model. La solution : au choix, plonger sous le robinet pour la jouer tee-shirt mouillé et planquer les auréoles, ou arracher le tee-shirt pour la jouer topless et planquer les auréoles. Dans les deux cas, emballer du lourd. Ou être quelqu’un de normal et attendre la mort dans une flaque de sueur. Bien choisir ses couleurs Le scénario : après une semaine de tentative de meurtre par notre cher soleil, tu as pris des couleurs. Du coup, toutes tes habitudes stylistiques en prennent un coup dans l’aile, entre les teintes qui te font pencher du côté olivâtre de la force et celles qui te poussent dans la famille des écrevisses. La solution : là encore, le naturisme représente une planche de salut certaine, tout comme la robe en plexi transparent. À défaut, foncer sur le blanc, c’est du sans faute tant que ne se profilent ni string noir et ni plâtrée de spaghettis. Ou être quelqu’un de normal et avoir un teint de lavasse un jour sur deux. Cartonner de la tignasse Le scénario : le soleil se prend pour un coiffeur et transforme résolument ton blond lumineux en jaune urine, quand il ne se contente pas de te la jouer botte de paille oubliée dans un four. La solution : suivre les conseils des magazines et asperger la botte de paille d’huile protectrice. Le blond se contentera de virer au beige, le roux au carotte et le brun au queue de bœuf sous un look Herta huileux des plus torrides, mais c’est toujours mieux que l’urine. Ou faire comme tout le monde et brûler un cierge en croisant les doigts. Bronzer comme un(e) pro Le scénario : tu es humain(e), tu ne passes pas ton temps à poil en étoile de mer avec demi-tour toutes les trente minutes pour assurer un bronzage uniforme. La solution : adopter une option, et l’assumer à fond. Option A, chapeau et ombrelle pour la version cuvette. Option B, naturisme intégral et crème solaire pour la version pain d’épice. Option C, suicide solaire sans crème pour la version steak saignant. Bonus : ajouter un morceau de scotch en forme de cœur pour sacrifier sa peau à la dernière tendance débile, le sunburn art, ou le coup de soleil à motif. Fonctionne aussi avec la marque de la main sur la croupe, intensément fashion. Chouchou se fera un plaisir de rendre service. Cher Lecteur/trice, en cette veille de célébration nationale, je suis pour ma part de retour de vacances, avec, tu t’en doutes, un entrain et une motivation dignes de Droopy en phase dépressive. Oui, j’exagère juste un poil (de Droopy), mais tu saisis l’idée. A savoir cette impression tenace que la vie est tout de même sacrément mal fichue, et qu’il faudrait travailler une fois tous les six mois plutôt que prendre des vacances une fois tous les six mois. Mais trêve de plaisanterie, les vacances furent productives, j’ai appris plein de choses, entre enseignements dans le feu de l'action et tête-à-tête ultra philosophique avec moi-même. Et puisque tu me connais, j’aime partager, je m’en vais de ce pas te livrer ma sagesse toute fraîche. Sagesse mamzettienne, s'entend.
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Mars 2018
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