Cher Lecteur/trice, cette fois ça y est, je viens te dire que je m’en vais. Enfin, pour deux semaines, hein, attends un peu avant d’investir dans la couronne mortuaire (mais si tu le fais, sache je suis nettement plus couronne de Dragibus que ronde de chrysanthèmes). Oui, je prends des vacances. Comme ça, lâchement. Deux semaines, quinze jours, 360 heures, 21 600 minutes, 1 296 000 secondes (oui, j’ai calculé de tête, penses-tu) de lecture intensive avec apéro à rallonge et nuits de plus de six heures, ou mon idée des vacances de rêves.
J’ai empaqueté l’écran total et la Biafine, le chapeau de paille et les tee-shirts de baignade (rapport au teint de bidet), et je sais déjà que quiconque me verra revenir me lancera le sempiternel « ben alors, t’as pas eu de soleil ? », petits mots doux qui ne me touchent plus du tout depuis que j’ai trouvé la réponse idéale : un tabouret de bar en métal chromé en pleine face avec élan. Je ne te ferai pas de promesses en l’air en te disant que je vais revenir avec quinze posts de réserve à faire trembler le Pulitzer : j’ai seize livres dans ma valise et le double sur ma liseuse, imagine donc comme mon programme est chargé (et tu comprends un peu mieux, maintenant, le pourquoi du comment du teint de bidet). Je ne te promets donc que deux choses : d’une, de revenir la tête pleine de nouveaux délires, avec une clause suspensive en cas de rencontre avec Ryan Reynolds ou avec le requin des Dents de la mer. De deux, juré craché (ppfffrrrtttt) de porter un toast à ta santé soir après soir, les orteils en éventail et l’Oasis au bout des doigts. Rendez-vous le lundi 13 juillet, Lecteur/trice.
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Comment dessiner
Option 1, avec un crayon et du papier. Option 2, avec une bombe de peinture et un beau mur. Option 3, avec du miel et Ryan Reynolds. Dans tous les cas, tirer la langue, apposer le premier sur le second et laisser s’exprimer sa créativité. Comment devenir riche En menaçant Ryan de remplacer le miel par du Tabasco s’il ne lâche pas son numéro de compte. Comment divorcer En replaçant le miel par du Tabasco. Si le sujet se montre toujours récalcitrant, remplacer le Tabasco par un cataplasme à l’ortie. Comment dessiner un manga Option 1, en ajoutant les yeux du Chat Potté à tous les personnages, soit des visages composés de 2/3 yeux, 1/3 nez, 1/3 bouche. Valable également pour les chiens, les moineaux ou les cafards. Option 2, en déménageant, vu qu’un manga c’est juste une bande dessinée japonaise. Option 3, dans l’hypothèse où Ryan serait impliqué, avec la jupette de Sailor Moon, une paire de baguettes et une pointe de Wasabi. Option 4, en hurlant kawabonga en tanga, ça sert à rien mais ça défoule. Comment débloquer un iphone 4 Plonger l’appareil dans un bol de vodka. Laisser mariner quelques minutes, puis lui enfiler un bikini et le lancer dans une folle que leu leu avec une bande de clés USB et leurs copains. S’il ne finit pas par se faire embrocher par un chargeur, c’est désespéré.* Comment devenir atsem** A tes souhaits. Comment ddos Avancer lentement un pied. Le camper fermement sur le sol, prendre appui dessus et pivoter le pelvis d’un coup sec en mode Elvis. Laisser les bras suivre le mouvement naturel et retomber à leur place. Bravo, tu viens de faire un quart de tour. Répète l’opération, tu es de dos et tu as mérité ton apéro. Comment dessiner une voiture En m’expliquant avant pourquoi diable tu as besoin de dessiner une voiture, que je comprenne enfin l’étrange fascination d’une partie de la population pour une caisse à roues. Comment dormir En te répétant que tu ne dois surtout pas t’endormir, vu que tu as trois tonnes de trucs à faire ou Ryan à contenter : tu dors dans la minute. C’est le même principe quand tu te répètes que tu dois absolument dormir, vu que tu te lèves dans six heures, et que tu piques du nez une heure avant la sonnerie du réveil. La vérité c'est que la nuit, ton cerveau est un sale petit c***, à moins que tu n'appartiennes à cette catégorie étrange de gens dont les yeux se ferment sitôt la joue sur l'oreiller, auquel cas poupougne****, je ne veux même pas le savoir. *Lecteur/trice, si tu as l’atroce idée de croire ce que je dis et que tu plonges ton iphone dans l’alcool, sache que je décline toute responsabilité et que je ne fournis pas le service après-vente. Valable aussi pour l’Oasis ou le Champomy. **Vu que je suis inculte mais curieuse, quand je ne connais pas, je googlise. Non, je n’ai pas wikipédié, j’ai googlisé, vu que la réponse était dans le résultat de recherche, et je te fais part de ladite réponse des fois que toi non plus, tu ne connaisses pas l’atsem : Agent territorial spécialisé des écoles maternelles. Si tu veux en savoir plus, cette fois, tu peux wikipédier, et tu apprendras que l’atsem file un coup de main aux profs de maternelle pour la réception (tape-m’en cinq Lulu), l'animation (c’est la chenille qui redémaaaarre), l'hygiène (non Lulu pas dans la bouche le Typex), la préparation (Véro pour le PQ on met la feuille vers le haut ou vers le bas ?) et la mise en état de propreté des locaux et du matériel (non Véro pas à l’eau de Javel les Lego). *** Même topo à une différence près : Google m’a appris que ddos signifie distributed denial of service attack, mais Wikipédia m’a perdue à la première ligne d’explication. Si tu es aussi doué(e) que moi en informatique, laisse-moi te résumer ce que j’ai compris : un ddos est une attaque informatique qui fait un shmilblick à ton service en bloquant des bitoniaux avec un truc pas cool. En gros, vilain hacker, ça craint du boudin. **** Ah, poupougne. Un mot à la sonorité si mélodieuse que je m'interroge toujours pour savoir comment j'ai pu en ignorer la musicalité de si longues années… Suis-je à ce point à la ramasse ou le terme est-il confidentiel ? Parce que moi, je ne l’ai découvert qu’il y a peu. Si tu as une idée sur la question, éclaire-moi. Si tu ne connais pas le mot, sache qu'il exprime une penchée assez proche de shut the fuck up ou camembert, et avoue que poupougne, c’est tout de même nettement plus joli. Cher Lecteur/trice, ce doit être la chaleur de ces derniers jours, je ne sais pas. Mais voilà. Je fais le bilan, tu comprends. Avant l'été, avant les vacances, comme ça, puisque je vais lâchement t'abandonner deux semaines entières à la fin du mois, je fais le point. Je me reflète dans le miroir de mes erreurs passées, et je me dis tiens donc, et si je devais faire la liste de mes erreurs, quelles seraient-elles? Alors tu me connais, hein. Tu te doutes bien que je ne t'ai pas concocté un truc trop sérieux. Voire, pas du tout. Voire même, comment une liste d'auto-ridicule sans peur et sans reproche, puisque tout ce qui suit, je l'ai fait. Oui, même le coup des chocolats. Mais garde en mémoire que pour une bonne partie, il y a prescription (sauf pour le lavage oculaire au dentifrice, ça, c'était avant-hier) et que j'apprends toujours de mes erreurs. Autant te dire que j'apprends énormément.
Cher Lecteur/trice, après les yummies et les lumbersexuels, après le normcore et le frumpterable, tu te doutais bien que Roger, le roi du brainstorming, allait nous dégoter un nouveau concept. Ne lui en veux pas, c’est son travail : inventer des mots pour qualifier un truc banal et le propulser en tendance phare. Faut bien qu’il nourrisse ses poneys et qu’il fasse le plein de la Porsche, Roger. Alors cette fois, rapport à l’augmentation qu’il espérait décrocher (un poney coûte bien plus cher à entretenir qu’il ne l’avait imaginé, d’ailleurs s’il avait su il se serait contenté d’un caniche), Roger s’est dit que pour faire friser la cravate de son boss le dieu de la tendance, il avait intérêt à accoucher d’un truc à côté duquel le normcore ferait figure de puceau. Et je te libère tout de suite de cet insoutenable suspense, Lecteur/trice : Roger a trouvé, un soir de beuverie autour du Monopoly. Dis bonjour au borecore. Là, légitimement, tu me demanderas WTF ? D’où le titre de l’article, vu que je te connais un poil. Laisse-moi donc débroussailler la chose, à toi qui n’a pas lu le papier circonstancié paru dans le Elle. Elle, qui, rappelons-le, avait déjà publié un splendide éloge de la paresse dans lequel on te conseillait très gentiment de ne travailler que quatre heures par jour. La presse est ton amie. Bore ?
« Bore », en anglais, c’est s’ennuyer. « I’m booooooored » serait l’équivalent du célèbre « j’m’ennuuuuuuiiiiiieeeee ». A décliner avec du fuck à la pelle (I’m fucking booooooooooored », traduction, « diantre, mais quel ennui »). Jusque-là, tout va bien. Bore out… Tu connais le burn out ? Le bore out, c’est pareil, mais en pire : tu t’ennuies tellement que ça te fait disjoncter la synapse. Je te peins le tableau. Tu fais tes 35 heures, tu as 10 semaines de vacances par an et un job stable avec fiche de paye. Le hic, c’est que ton job consiste à photocopier du papier avant de l’agrafer en belles liasses bien alignées. Trente-cinq heures par semaine, 42 semaines par an. Et qu’un beau jour, le sens de vivre sérieusement chaviré par ta difficulté à te sentir utile avec ton agrafeuse, te prend la furieuse envie d’agrafer tes collègues sur le mur de l’open space pour mieux leur faire bouffer les trombones. Juste histoire de trouver du sens à ton job. Tu fais un bore out (l’agrafeuse est en option, tu peux faire un bore out même sans accessoire). Borecore ! Là, c’est beaucoup plus drôle, puisqu’on t’explique qu’en réaction à notre société hyperactive, l’ennui revient à la mode. Mais attention, hein. L’ennui genre bailler aux corneilles en comptant les lézardes au plafond. Tu sais bien, ce fameux laisser-aller du cerveau qui te rend méga créatif, te libère de tes entraves et stimule tes neurones. Oui, tu m’as bien comprise. Si tu n’es pas Einstein, c’est tout simplement parce que tu ne t’ennuies pas assez. Prends donc le temps d’observer les fourmis dans ton yucca, ton proprio acceptera le paiement en nature, les enfants réussiront bien à se faire cuire une côtelette sans toi et chouchou à trouver le rayon tampons au supermarché. Le borecore, c’est donc le culte de l’ennui, pour calmer un peu le quotidien et te désengorger le cerveau. Assumé, revendiqué, ok ok, c’est bien joli. C’est comme travailler 4 heures par jour, je suis 100% pour. Faudra juste, là encore, me spécifier les détails pratiques, quand on ne s’appelle pas Hilton et qu’on est sorti du lycée. Et par souci d’honnêteté, reconnaissons à Elle le bémol : on t’avoue quand même que si l’ennui est fashion, il est relativement difficile de le mettre en pratique après l’adolescence. Ça valait la peine de nous en parler, du coup, hein. Ps: J'ai peut-être bien un tout petit peu oublié de rendre hommage aux artistes honteusement pillés dans mes moodboards du mois d'avril. Et de mai. Je rattrape donc mon retard version double dose, enjoy. |
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