Ça faisait longtemps, hein... figure-toi, Lecteur/trice, que la nouvelle collection Kate Moss pour Topshop est sortie. Tu me voyais rater une occasion pareille? (Kate, si tu me lis, je respecte beaucoup ton travail et je suis ouverte à toute suggestion de mécénat) 1) Le cheveu contestataire Chez Topshop, le mannequin (non, ce n’est pas Kate qui présente les produits, elle avait gymball ce jour-là) a le cheveu qui s’indigne : étouffé sous la laque et fessé de coups de brosse, il cherche la sortie, il dit stop, laissez-moi partir, je craque, grève de peigne you motherfuckers. Soit ça, soit ils ont un poil abusé du ventilateur sur la séance photo. 2) Le top qui fait des vagues Elle est comme ça, Kate. Elle s’est dit que tout le monde n’irait peut-être pas se faire bronzer le téton à St Trop et qu’à la place, on n’avait qu’à coller des vagues dessus. Et comme c’est super bien pensé, tu peux augmenter encore le réalisme de la vaguelette en omettant le soutien-gorge. Cours, et c’est une véritable tempête qui t’animera la vague. 3) Le pyjakimostume Parce qu’il y a des matins où défier Hulk au bras de fer te parait moins compliqué que d’enfiler un slim, Kate a pris le contrepied. Elle a sacrifié son papier-peint pour te créer une petite chose oversize avec courants d’air généralisés, un mélange de pyjama, de kimono et de costume au motif tellement chamarré que tout y disparait. Cellulite, muscles, peau... pfft. Cachés. Tu n’es plus qu’une masse informe de branchitude, ou le cousin Machin version bobo. 4) L’orteil naturiste Si tu veux te la jouer Moss en été, deux impératifs : le cheveu rebelle et l’orteil libre. On s’en tape, que ce soit sale. Tu crois que Kate s’arrête à ce genre de détails ? Tu crois que cette pauvre mannequin s’est plainte de fouler un studio sale, les orteils congelés par les 38 ventilateurs braqués sur elle ? Non, parce qu’elles sont trop occupées à maitriser le mouvement de leur crinière. Cesse donc de râler et va cramer tes chaussettes. 1) La teinte Flamby Pas de brunette dans la collection de Kate, que nenni. De l’épi d’or, du Pastis frais, du Flamby sans caramel, parce que c’est moins dangereux pour traverser la rue à 4h du mat’ à St Trop, les chauffards alcoolisés distinguent mieux les nuances claires. Tu sais ce qu’il te reste à faire. 2) La bretelle invisible Faudrait pas oublier que la Moss, c’est une rebelle. Rock’n roll et clope au bec, à une époque où le tabac c’est tabou on en viendra tous à bout. Alors si elle te colle 12 kilos de franges en bas d’une robe, elle n’allait pas te mettre de solides bretelles en haut, non, la bretelle spaghetti c’était plus fun. Tombera, tombera pas, cèdera, cèdera pas… on est rebelle ou on ne l’est pas. 3) La frange Swiffer Alors là, Lecteur/trice, je dois t’avouer que je suis en pleine surchauffe de neurone. Je vois trente scènes se dérouler simultanément sous mes yeux et je ne sais pas laquelle choisir. Les franges coincées dans le string au retour des toilettes ? Les franges qui balaient les mégots chaque fois que tu t’assois, même quand tu tentes désespérément de les coincer sous ta cuisse ? Les franges qui restent dans la portière quand tu t’éloignes de ta voiture ? Ou celles qui restent bloquées dans la porte du métro et t’obligent à rester collée à la paroi jusqu’à la station suivante ? Ou les franges qui giflent tout être de moins d’un mètre chaque fois que tu fais demi-tour ? Court-circuit, trop de choses. 4) La pose gipsy Parce que cette fois c’est bien Kate, sur les photos de promo. Et que Kate, ben c’est Kate, quoi, elle a ton bonheur à cœur, elle voulait te montrer comment te faire valser tes franges pieds nus, version glamour Bardot. Fais juste attention aux ventilateurs, rapport aux franges. Et aux cheveux. EDIT:
A Manal, qui se posait la question en commentaire :D
26 Commentaires
On y est, Lecteur/trice! Très très bientôt si ce n'est pas déjà fait, tu referas le monde en terrasse jusqu'à pas d'heure avec les potes parce que fuck it, même pas froid c'est presque l'été. Tu parleras faim dans le monde, soldes et Avengers, tu garderas tes lunettes de soleil jusqu'à ne plus distinguer ton verre. Surtout, tu te cailleras les miches dans ton short, tu tireras sur ton tee-shirt l'air de rien, tu évalueras tes chances de subtiliser le pull de ton voisin, tu reprendras un sixième verre pour compenser et tu finiras par fumer un paquet de clopes en te disant que si tu te crames les poumons, ça devrait te réchauffer. Le lendemain tu arriveras au boulot avec un foulard façon minerve et le nez de Pinocchio après rabotage, et tu diras que c'est le pollen parce que le rhume des foins, c'est plus classe que le rhume de fesses. Tu t'enfileras tisane sur tisane toute la journée et le midi, tu t'affaleras sur un banc en plein soleil pour faire bouillir tes microbes. Tu arboreras fièrement ton bronzage Ray-ban et le soir venu, pile quand le temps commencera à fraîchir, tu courras reprendre place à la même terrasse parce que c'est presque l'été, et qu'on n'a plus le temps d'être malade. Mais cette fois, tu auras trois pulls dans ton sac. En gros, on est en mai. Oui, je viens de te pondre 10 lignes juste pour te dire qu'on est en mai, mais on est aussi lundi et mes neurones sont toujours en week-end. Sois indulgent(e), Lecteur/trice. En attendant, voici venu le temps (de l'apéro, oui aussi mais pas que) de te présenter les artistes cachés dans les moodboards d'avril. Avec une mention spéciale à Marc Khaisman, le mec qui un jour, a décidé de peindre à la scotcheuse.
Tamara est une fée. Une fée du dé, une virtuose de la pelote, une qui bougonne dans son absence de barbe en tâtant du sergé, en soupesant de la flanelle, en comptant ses longueurs de satin. Vous voyez, quoi. Le genre à transformer ses rideaux en Dolce & Gabbana en vingt minutes et encore, seulement parce que sa machine à coudre traîne de la canette. Oui, Cendrillon, Disney tout ça, voilà, Tamara c’est ça, mais sans la robe de souillon.
Alors quand Chouchou leur a réservé deux semaines de vacances, son fil n’a fait qu’un tour - c’est qu’elle aime les défis, Tamara - elle a décidé de leur créer une garde-robe autonome. Qu’est-ce-que la garde-robe autonome ? C’est celle qui contient tout ce qu’il faut, où il faut, quand il faut, mais que personne d’autre n’a. Et si personne d’autre ne l’a, c’est parce que c’est elle qui l’a fait. Ouais. Tamara allait repousser les limites du DIY, voilà ce qu’elle a décidé, les yeux dans ceux de Chouchou qui agitait fièrement le guide de voyage. J-60. Coudre des robes et des tee-shirts à la chaîne, aligner des kilomètres de paréo et de shorts, fastoche. J-30. Fabriquer des tongs, moins fastoche. J-15. Persuader Chouchou de porter des tongs en tissu, carrément difficile, lui faire comprendre que la bagatelle attendra l’achèvement d’un modèle particulièrement compliqué de chemise à découpes, mission impossible. J-5. Chouchou regardait de travers son nouveau bob à carreaux. Même pas mal, c’est avec la fierté de la mère couveuse que Tamara a finalement emballé son œuvre dans du papier de soie pour peupler la valise. Garde-robe autonome pour deux personnes, et ouais, on est fée du dé ou on ne l’est pas. Jour J. Alors voilà, elle y était. Sable chaud, soleil changeant, mer… agitée, mais mer quand même. Chouchou était fier comme Artaban dans son short maison, celui avec la poche sur la cuisse pour transporter son portable. Même qu’elle lui avait waterproofé la poche, en plus. Chouchou avait galamment expédié quelques gouttelettes sur l’ouvrage, histoire de prouver à sa dulcinée à quel point il avait confiance en ses talents. Quelques gouttelettes. Pas plus. Quelques gouttelettes qui n’ont pas suffi à rappeler à Tamara un infime détail. C’est qu’à vouloir assortir le short avec la chemise, la robe avec le paréo, le maillot de bain avec le sac… oui, bon. Elle s’est laissée déborder. Elle a fait sa sélection de tissu avec la passion d’une Castafiore, a mélangé, assorti, découpé, choisi les motifs sur leur couleur, les matières sur leur douceur. Et le comble, pour elle qui a pensé à doubler la poche de Chouchou, est de ne pas avoir pensé à waterproofer le reste. Dont, les maillots de bain. Un maillot en lycra déjà, ça a tendance à coller au coquillage, soyons lucides. Mais ça a le mérite de sécher vite. Et pour peu qu'on tire un peu, le coquillage retrouve son mystère. Le coton, en revanche… Oui, voilà. Lui en short rayé, elle en bikini fleuri et qu’il était beau, son bikini ! Volanté sous les seins, avec d’adorables petits nœuds sur les hanches… un travail d’orfèvre. Dans une jolie cotonnade d’été toute fine, ce à quoi elle n’a pas pensé une seconde quand elle a chopé la main de Chouchou pour l’entraîner dans l’eau. Pas chaude, l’eau. Ah ça, ils ont fait sensation. Quand ils sont ressortis main dans la main, peau perlée et cheveu ruisselant, la plage entière n’avait d’yeux que pour eux, et elle a pensé ça y est, je vais rentrer le carnet de commande plein à craquer. Lui, un poil surpris, d’abord. Puis gêné. Puis agacé. Et carrément furax, quand on a commencé à rire sur leur passage. C’est là, se dira plus tard Tamara, quand Chouchou se sera enfermé dans la salle de bains pour soigner sa virilité bafouée. C’est là qu’il s’est tourné vers elle. Et c’est là que son regard énamouré a viré au hibou tachycarde. Imaginez donc la couturière, altière, la cotonnade collée au coquillage au point de pouvoir dénombrer les survivants du génocide pileux. Le volant plaqué au téton et le téton prêt à crever le triangle. Imaginez Artaban qui dans un geste chevaleresque, vole devant sa donzelle pour en cacher la pudeur exposée, avant que son cerveau n’émette une minuscule objection et ne lui ordonne de baisser les yeux. Froide, l’eau. Et si le portable dans sa poche doublée se dessinait à la touche près, il en allait de même pour son mat dans la tempête, son phare dans la nuit, dorénavant plus proche du sac de mini billes sous le coton rayé. Sous le coup de la panique, les réactions ne sont pas toujours les plus censées. Ni les meilleures pour la santé de votre couple. Non, Tamara n’a pas ri, encore qu’elle l’aurait fait si elle avait réussi à se décoller la cotonnade du coquillage. Impossible. La cotonnade mouillée, ça fait ventouse. Alors quoi ? Alors elle a fui. Elle a lâché Chouchou et piqué un sprint jusqu’à son sac avant de poursuivre sa course folle jusqu’à la chambre d’hôtel. Erreur : la serviette de Chouchou était dans son sac. Il a dû faire tout le trajet les mains plaquées sur les mini billes. Et depuis une heure qu’il est dans la salle de bain, persuadé d’avoir attrapé un rhume de billes remettant en cause ses capacités de reproduction, elle sent bien qu’elle va devoir lui coudre une cape de Superman pour le sortir de là. |
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Mars 2018
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