Extrait de conversation intérieure entre mes deux neurones, le lundi 27 avril à 14h :
-Damn you saleté de vendredi férié qui réduit 5 jours de travail intenses en 4 jours complètement déments damn youuuuuuuuuuuuu!!! -Ouais mais vendredi matin c'est grasse mat' jusqu'à 18h. Maintenant bouge-toi le moignon et remets-toi au boulot. -Mais on est lundi. -C'est bien. Ton neurone est toujours là. -On est lundi, jour de post, pas de post en réserve. -Oui ben non. T'as pas le temps, tu te rattraperas la semaine prochaine. Tu carbures déjà au Guronzan, la prochaine étape c'est la vitamine C en suppositoire. A toi de voir. -Oui mais c'est lundi. -Sans blague. -Oui mais mes lecteurs/trices vont être déçus. -Tout à fait. Il y a même de grandes chances pour que tu déclenches une vague de suicide nationale chez tes trois lecteurs/trices. -Alors je vais juste leur dire que j'ai pas le temps. Et puis j'ai un moodboard en réserve, ça peuplera un poil. Ils comprendront. -Ils vont sans doute devoir suivre une thérapie pour surmonter leur déception, mais ils comprendront. -Sérieux? -Nan. Cette fois, ton dernier neurone a fait ses valises. -Je perçois une légère ironie. -Pas du tout, c'est de l'amour vache, ça cartonne au cinéma. Maintenant au boulot, face de yak, ou je te ligote au thalamus. -Oui, oui. Voilà. Je leur ai dit que j'avais pas le temps en leur expliquant que tu te moquais de moi. -Et tu viens de perdre 20 minutes pour leur exposer à quel point ton cortex est schizophrène. C'est bien. Avec un truc pareil, ton lectorat va exploser. -Tu crois? -Aussi sûrement que Casimir est bleu. Tu vas bosser maintenant, ou je sors la cravache? -Life is a bitch. Mais je leur ai écrit un truc sans même que tu t'en rendes compte, à mes trois lecteurs/trices, espèce de cynique pervers. L'honneur est sauf et toi tu l'as dans la synapse. -Ok. Cette fois je ramène les menottes.
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Cher Lecteur/trice, tu me connais. Ce qui va suivre n'a absolument rien d'autobiographique. Les situations sont fictives et toute ressemblance avec un fait existant serait une coïncidence fortuite. Je ne suis en aucun cas une loque humaine avec des courbatures à des endroits jusqu'alors inconnus et je ne me déplace actuellement pas avec la grâce d'une nonagénaire. Sur ce, je vais courir un marathon avant de démolir une grange à mains nues pour mieux préparer ma séance de saut en parachute. Soit ça, soit je vais cliquer toute la journée avec pour seul challenge une économie absolue de mouvements brusques dans l'attente du sacro-saint apéro du lundi. Ce n'est pas que j'y tienne, d'ailleurs, mais c'est prescrit par le médecin pour écarter tout risque de dépression du lundi. Je tiens à ma santé, tu comprends. très bonne semaine, Lecteur/trice. ...d'arpenter une ville à pied1. Parce que tu démarres toujours plein(e) de grands principes. Comment, payer du transport alors que tu as dix orteils, trois muscles et un grand soleil? Que nenni, la surconsommation ne passera pas par toi, tes pieds tu utiliseras.
2. Parce que quand tu démarres comme ça, tu ne te poses pas la question cruciale de la chaussure. Tu ne te dis pas que parcourir 20 kilomètres à pied en Converse pourrait bien rassembler à une idée foireuse. Tu ne dis pas non plus que la Converse est vicieuse et pourrait bien attaquer sournoisement la chair fragile de ton peton. 3. Parce qu'une fois que tu as démarré, tu t'autocongratules joyeusement de ta présence d'esprit en dégommant du piéton à coups de sac à main. Voire de sac de voyage, quand tu es particulièrement prévoyant(e). Ah, la joie du trottoir bondé de touristes. Tu es la boule de bowling sur le jeu de quilles, et que celui qui ose te défier frontalement vienne donc se frotter à l'ordinateur caché dans ton sac. Tu es de bonne humeur, tu lui laisseras deux dents. 4. Parce qu'après deux bonnes heures à ce train-là, tu commences à rêver de louer une pelleteuse pour dégager le trottoir. A défaut d'en avoir une sous la main, tu mets beaucoup d'entrain à te rappeler en quoi marcher plutôt que de prendre le métro était une si bonne idée, au départ, et éclates discrètement une paire de testicules qui sous prétexte de cohue, a la fâcheuse tendance de s’aimanter à ton arrière-train. 5. Parce qu'après trois heures à battre le pavé, l'affaire se transforme en défi, tu ne peux plus abandonner. Et puis d'ailleurs, ton ingénieuse idée de marteler le bitume en Converse te permet d'acquérir une conscience aiguë de ton petit orteil contre la chaussure et de la forme de ton talon contre la semelle, là où la peau est en train de se faire la malle. Personne n'a jamais dit que l'apprentissage de soi-même était une partie de plaisir. 6. Parce qu'après quatre heures, tu investis en Compeed ce que tu as économisé en transports, en espérant étrangement que le pansement magique va te rénover le peton de fond en comble. Je préfère te le dire, ce n'est pas le cas, et ça tiendrait même plutôt du cache misère. 7. Parce qu'après cinq heures, tu es capable de nommer un par un tous les muscles de tes jambes. Il y "nom de dieu ça tire", "purée ça fait maaaaaaal", le fameux "aïe aïe aïe aïe aïe aïe b*** de c*** " et le non moins célèbre "wtf depuis quand y a un muscle ici". Encore une fois, la connaissance n'a pas de prix. 8. Parce qu’après six heures, tu es capable de nommer le moindre recoin de la ville. Il y a « la place où j’ai perdu un orteil », « la rue où j’ai laissé trois tendons », « la ruelle où j’ai commencé à boiter avec dignité », « le carrefour où j’ai dit adieu à la dignité », et last but not least, « l’avenue où mon ampoule a éclaté et où j’ai décidé de me laisser mourir sur les pavés ». 9. Parce que vu que la mort tarde à venir, tu finis par ramper jusqu’à la première terrasse venue, fidèle à ta résolution de communier avec le grand air. Tu savoures ton thé glacé à 8€ avec brushing au monoxyde de carbone et lifting au tabac, et tu dis merci. D’ailleurs quand tu te faxes du fauteuil de bar au fauteuil de resto, tu te tamponnes le coquillard de ressembler aux serpillères de Fantasia post-lessivage, tu ne penses qu’à tes orteils en patate. 10. Parce que le lendemain quand tu remets ça, les muscles bien refroidis et l'ampoule au taquet, tu te dis que c'est juste le temps que ça réchauffe. Et quand tu envisages de braquer le môme qui te passe devant pour lui piquer sa trottinette, tu vas t'acheter des tickets de métro, insistant sur le fait que tu as quand même honoré ton engagement toute une journée, plutôt que sur le fait d’avoir investi en Compeed ce que tu as économisé en transports ou doublé ta fréquentation de terrasses de café pour éviter la gangrène. C’est beau, la volonté. Non, cher Lecteru/trice, nous n’allons pas parler de rouler un patin à ton cerveau. Encore que l’idée, à défaut d’être ragoûtante, pourrait être intéressante tant qu’elle reste métaphorique… mais bref. Nous allons causer dilemme métaphysique vieux comme la nuit des temps. Parce que je ne doute pas que déjà, à l’époque de la peau de bête, Lucy pensait « diantre, que j’ai trop mangé » et grognait « file-moi ton cuissot d’antilope ou je te fracasse la caboche à coups d’os ».
Tu vois de quoi je parle ? Ce gouffre qui existe entre ce que tu penses et ce que tu dis, et que tu finis presque toujours par payer cher, qu’il soit question de mesquinerie infantile ou de sens des conventions ? Non ? Attends, je t’explique. Cas n°1 : quand ton cerveau est sage et que ta bouche ne l’est pas Le cas de figure Ton boss te réclame un rapport et te transmet les infos dans un mail aussi bien rangé que ton placard à fringues les jours où tu ne trouves pas quoi mettre. Tu t’y colles avec un enthousiasme d’Aspirine fondue et après quatre heures bien intenses, tu rends ton rapport. Pour t’entendre dire qu’il faut recommencer, vu que tu as oublié une info very very importante dont tu ignorais jusqu’à l’existence. Ce que ton cerveau te dit On s’en tape, de savoir si on avait l’info ou pas. De toute façon faut recommencer, allez, pas de protestation stérile, on ne perd pas de temps et on cherche des solutions au lieu d’émettre des objections. On est adulte, on est professionnel, le but n’est pas de savoir qui a tort. Ce qui sort de ta bouche Et sinon, il y a d’autres infos que tu as oublié de me donner ou tu refiles la chose au compte-goutte pour le plaisir de me pourrir la soirée ? Non mais je te comprends, moi aussi ça me fait beaucoup rire. A l’intérieur. Fais attention à ne pas t’ébouillanter avec ton café, ce serait vraiment trop dommage. Les conséquences En fait, tu avais l’info dans le mail bordélique que tu n’as pas pris la peine de lire deux fois. Avec un sens de l’honneur très pointu, c’est hara-kiri direct au trombone. En vrai, tu vas allumer un cierge pour que ton boss n’aille pas relire son mail et tu lui achètes des viennoiseries tous les matins tellement tu te sens quiche. Cas n°1 : quand ta bouche est sage et que ton cerveau ne l’est pas Le cas de figure Tu es dans une soirée. Une de celles où tu te demandes bien ce que tu fais là, avant de te souvenir que Gisèle t’a supplié de venir parce que vraiment ça la toucherait énormément que tu sois là. Tu n’as pas vu Gisèle de la soirée, occupée qu’elle est à vider le fût de bière, les jeux vont bientôt commencer et il y aura des gages, et l’hôte de la soirée te raconte depuis dix minutes comment il fabrique son propre compost sur son balcon. Une bonne soirée, en somme. Ce que ton cerveau te dit S’il prononce encore une fois le mot compost, je lui refais le sourire avec mon pic à brochette. S’il me tape encore une fois sur l’épaule pour souligner sa blague pas drôle, je lui fais bouffer son compost. Non, rectification. Si personne ne me sauve dans la minute, je me tranche la jugulaire avec mon pic à brochette et je me jette dans le compost en embarquant Gisèle avec moi. Ce qui sort de ta bouche Des vers de terre ? Nooooooon. Dis-moi pas que c’est pas vrai. Et c’est grâce à eux que tes jardinières sentent si bon ? Explique-moi encore ce que tu peux mettre et ne pas mettre dans ton compost, ça me sera utile pour mon 25m² sans balcon. Les conséquences Tu as répandu du bonheur. L’inconnu est tellement content qu’il t’entraîne vers son bac de compost pour te montrer les vers de terre, insistant pour que tu en tâtes la qualité. Mais ta réputation sociale est intacte auprès de gens dont tu n’as absolument rien à carrer, c’est toujours ça de pris. Cas n°3 : quand ton cerveau sait ce qui est bon pour toi mais que ta bouche n’est pas d’accord Le cas de figure C’est le week-end de Pâques (non, je n’en suis toujours pas remise). Tu viens d’avaler dix-huit petits fours, deux tranches de pâté de Pâques, une de gigot, trois mini carottes (les légumes ça fait descendre), de faire sa fête au St Nectaire et tu as arrosé le tout d’assez de liquide pour réhydrater une benne de raisins secs. Ce que ton cerveau te dit Bon. D’accord. C’était n’importe quoi, mais c’était le week-end de Pâques, le bouton du pantalon qui saute fait partie de la tradition. On ne va pas se culpabiliser pour si peu, mais on ne va pas non plus abuser, pas plus en tous cas. De toute façon si on avale encore une bouchée, on vomit sur les lapins en chocolat. Ce qui sort de ta bouche Nnnnnnnnoui bon mais alors une toute petite part, hein. Un peu plus grosse, quand même. Quelqu’un veut la pâte d’amande ? Non ? Et les œufs en chocolat, ça intéresse quelqu’un ? Au fait, y avait pas des pâtes de fruit tout à l’heure ? Non parce que j’ai été hyper raisonnable sur le gigot, alors… Les conséquences Alors tu vomis sur les lapins en chocolat, parce que ton cerveau n’a absolument aucun pouvoir sur la taille de ton estomac. Et que d’ailleurs, l’ingrat estime que tu l’as bien mérité. Conclusion Les zones du cerveau ne bénéficient pas toutes du même accès au centre de la parole. La zone de la raison, par exemple, est beaucoup plus éloignée que la zone de l’instinct, située juste derrière les conventions sociales. En gros, tu sais dans neuf cas sur dix ce que devrais dire. Et huit fois sur neuf, ce n’est pas ce que tu dis. Life is a bitch, mais ça met du piquant. Cher Lecteur/trice, j’avais déjà mentionné le phénomène l’année dernière, et fait face au même problème. Lundi de Pâques. Huit kilos de chocolat à digérer, contenant pour la majorité plus de sucre que de cacao, vu que j’ai le palais d’une chocophile de 4 ans en couche culotte. L’indigestion qui guette, le neurone englué de lait et en attendant la semaine de détox à venir, la volonté aussi ferme qu’une plaquette de Milka au soleil. Autrement dit, je suis en retard, totalement improductive et méga-détendue du Kinder, où le miracle de Pâques : être une loque et le vivre à merveille. Voilà. Tu comprends donc à présent pourquoi je te balance sept bonnes raisons, et non dix, sans aucun scrupule ni aucune culpabilité, c’est la faute de l’industrie. Mais si tu cherches bien, histoire de compenser, tu trouveras un canard dans le moodboard, ce qui me fait réaliser au moment exact où je l’écris que j’ai mélangé les espèces et que WTF, Pâques c’est les poussins, pas les canards, non ? Tant pis. Trêve de plaisanteries, j'ai encore un Droopy en chocolat à finir. …de manger du chocolat à Pâques
Edit: Je pense à toi, comme ça, d'un coup, Lecteur/trice. Sans doute parce que les effets du Kinder commence lentement à se dissiper. J'atteins la phase rituelle où je me dis que plus jamais de ma vie never again je n'ingurgiterai autant de chocolat industriel pas bon pour la santé d'un coup, phase qui devrait durer, selon des études récentes très poussées, jusqu'à demain, voire demain soir. Bref. Tout ça pour te dire que je me suis fabriqué un petit fond d'écran printanier pour ordi et smartphone, et que si jamais ça t'intéresse, un poil de légèreté pour oublier le chocolat, tu peux le télécharger >>ici<<. |
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Mars 2018
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