Comment bien dormir
En position allongée, mais c’est très personnel. En poirier, avec un sac à vomi. En position du chien, avec un assistant dévoué. Ou accepter que finalement dormir c’est très surfait, que les poches bleutées font magnifiquement ressortir le blanc de l’œil, même quand il est vitreux, et que franchement on est mille fois plus créatif quand on a dormi 2h et que deux vaillants neurones se battent en duel pour le prochain tour de garde. Comment bien se maquiller Accepter que finalement la mode pot de peinture/camion volé/blush à la truelle des années 80 est très sous-estimée, et que franchement à quoi ça sert de savoir se sculpter le clin d’œil de Jessica Rabbit quand Météo France annonce 3 litres de pluie dans la journée. Comment bien chanter Accepter que finalement le playback, c’est tout un art. Comment bien embrasser Visualiser la cible comme un pot géant de Häagen Dazs avec cœur de cookie et fraises Tagada. Comment bloquer un numéro Lorsque le malotru s’affiche, prononcer d’une voix claire et intelligible un « non » décidé. S’il revient, souffleter fermement le numéro du revers de la main, à plat sur l’écran. En dernier recours, fesser les touches jusqu’à disparition de l’intrus. Comment brancher un interrupteur S’approcher en douceur, l’air d’inspecter la qualité du courant. Rejeter négligemment une mèche en arrière. Lancer sur un ton désinvolte « alors, ça jute ? » en ondulant du câble. Prévoir des tongs à semelle caoutchouc et éviter les vieux, rapport aux risques de court-circuit. Comment bien dessiner Accepter que finalement les nuages et les moutons, c’est très beau à dessiner, et que franchement à quoi ça peut bien servir dans la vie de savoir dessiner la tour Eiffel en 3D avec les pieds quand on n’a même pas de Pictionnary. Comment bloquer les cookies Rester en embuscade près du four. Attention, le cookie est fourbe, capable de tracer sa route jusqu’à l’œsophage le plus proche à l’insu de son plein gré s’il n’est pas aussitôt isolé. Prévoir des gants de cuisine, le système d’autodéfense ultrasophistiqué du cookie lui permet d’atteindre les hautes températures pour éviter la capture. Ensuite, procéder comme avec une araignée : dès l’éjection du cookie, se jeter dessus avec une cloche/un bol/un saladier. Emprisonner l’animal sur le carrelage et partir, puis contourner l’obstacle toute la journée en prétendant qu’il n’existe pas. Comment bander Dérouler la bande de gaze avec des gants stériles. Envelopper la partie en souffrance d’un geste sûr. Effectuer plusieurs tours, puis maintenir le bandage avec une agrafe spéciale. Attention, ne pas planter l’agrafe trop loin, sauf volonté express du patient.
12 Commentaires
Je résume ? C’est scientifique, 5 jours sur 7 commencent du mauvais pied, vu qu’il faut forcément se lever. Soit 70% de journées qui démarrent de travers. Oui je sais, c’est déprimant, et non, je ne peux pas concevoir qu’il existe réellement des gens de bonne humeur/adroits/dynamiques/en pleine possession de leurs fonctions cérébrales dès l’aube. Mais bon, la bonne nouvelle, quand tu entretiens ce genre de relation désastreuse avec le matin, c’est qu’avec 70% de journées qui commencent mal, tu as 70% de chances que finalement, ça se passe mieux que prévu, et 99,9% de chances que ça finisse sur en apothéose avec un apéro. (Le 0,01% restant représentant la possibilité d’une attaque nucléaire qui dépouillerait la terre de ses réserves d’Oasis) *Cher Lecteur/trice, par souci d’honnêteté, je te précise qu’au moment précis où je commence ce post, j’ai un genou en patate pour avoir rapproché mon fauteuil du bureau un peu trop vite, et ce après avoir épongé mon clavier au coton-tige. Ce qui dans le genre présage, n’augure jamais rien de bon quant à la suite de la journée. Sache donc que si tu lis ce post, c’est que j’ai survécu. *Update : j’ai survécu. Mais j’ai dû avancer l’heure de l’apéro pour y arriver. Cher Lecteur/trice, cette semaine, attaquons-nous à un sujet capital. Je ne vais pas te le réécrire, tu as lu le titre. Parce que tu vois, je te parlais la semaine de révélation en mode Flamby dans ta face et cette semaine, le choc fut une interrogation plus qu’une révélation. En mode Danette dans ta face, de celles qui t’éclaboussent d’un coup d’un seul en dessinant ta silhouette en négatif sur le mur derrière toi. Attention, mise en situation. Projette-toi, et fais comme si tu comprenais mon problème.
Tu te trouves, tout à fait par hasard, chez Ikéa. Je dis par hasard puisque tu sais comme moi que tous les magasins Ikéa sont accessibles d’une simple promenade à pied, et pas du tout après deux métros, un RER, trois bus et vingt minutes de trek avec GPS et crise de nerfs. Tu y es, mais tu accompagnes une bonne âme, penses-tu, tu n’as besoin de rien, tu comptes bien résister aux sirènes de la consommation sans but. D’où le charmant sac jaune en toile de tente plein à craquer que tu traines à l’épaule comme un cadavre. Et là, le drame. Alors que tu essayes sans succès de jouer les futé(e)s en coupant à travers les canapés pour éviter la vile tentation du rayon cuisine, te voilà plantée devant le rayon bureau après 2h de randonnée à travers les luminaires. Tu es encore en train de te répéter que tu n’as besoin de rien, quand ta main, visiblement totalement indépendante de ton cerveau, atteint une boîte. Tu sais, une jolie boîte trop mignonne et totalement inutile. Une qui ira rejoindre les 458 boîtes qui trônent chez toi, dont la moitié d’entre elles toujours vides puisque tu as plus de boîtes que de choses à mettre dedans. Tu la glisses dans ton sac-cadavre en expliquant à ta raison que c’est pas cher, que ça ne prend pas de place et qu’au pire, tu pourras y ranger l’un de tes 3496 carnets de réserve vierges mais tellement trop beaux. Et tiens, d’ailleurs tu vas en racheter un juste pour ranger dans la boîte, mais c’est pas cher et ça ne prend pas de place. Tu y es, tu visualises ? Tu te vois, collée à un bureau Vittsjö, contemplant avec ravissement ta boîte Kvittra et ton carnet Färggrann lorsque soudain, la Danette ? Oui, la Danette. Interrogation métaphysique dans ta face. Non mais sérieusement, c’est quoi, le problème des filles avec les boîtes et les carnets ??? Attention, hein. Je ne suis pas sexiste. Mais je dois bien t’avouer n’avoir jamais croisé de spécimen masculin s’extasiant devant une boîte miniature. Ou collectionnant les petits carnets. Lecteur, si tu t’insurges, exprime-toi, tu m’intrigues au plus haut point. Tu me connais, Lecteur/trice. Mon unique but est de rendre service à l’humanité. C’est pourquoi je lance aujourd’hui ce débat et te demande humblement, si tu souffres toi aussi de carnettite et/ou boîtite aigue, d’éclairer ma lanterne. Cher Lecteur/trice, il est temps de récapituler les artistes du mois de janvier. Mais surtout, vu que je ne m’offre plus qu’un post par semaine et que je n’allais certainement te laisser t’en tirer à si bon compte, de causer de sujets sérieux. Non, je ne te ferai pas la journée de la femme, j’ai couvert le sujet l’année dernière. Faut bien se renouveler un peu. Mais attends donc, pas la peine de mettre la charrue avant les œufs (oui je sais, c’est les bœufs, mais je préfère l’image d’une charrue tirée par des œufs, c’est beaucoup plus drôle), laisse-moi te planter le décor. Orteils en l’air et cheveu en mode je-m’en-foutiste, autrement dit détendue du scalp, me voici en train de tourner les pages d’un Madame Figaro. Lisant une ligne sur deux, tu vois de quoi je parle, un œil sur les pages, le second sur le fessier bombé du pompier à la télé et le cerveau en pleine to-do list du lendemain, parfaite illustration de la génération zapping, en gros. Oui, shame on me. (et si tu me demandes quoi quel scandale comment diable n’étais-je pas en train de te concocter un petit post à t’en faire péter la rate au lieu de glander devant la télé, je te répondrai que ce jour-là à cette heure-là, si j’avais été une minute de plus devant l’ordi, j’aurais sans doute laissé mon agrafeuse copuler avec l’écran.) Bref. Je lis donc, du coin de l’œil, un article « décodage tendance » de l’éloge à la paresse. Ah, que voilà un sujet qui me cause. C’est qu’en vieillissant, il semblerait bien que la paresse devienne coûteuse, vois-tu. M’amenant à ressasser le bon temps où à la fin de la journée, tu avais clos pour de bon la liste de devoirs de ton cahier de texte et que tu plongeais sans aucun scrupule dans le pot de Nutella. Sache pourtant, Lecteur/trice, que le scrupule ne m’étouffe plus depuis la découverte du fuck it bucket, mais bon. Lis-je, pas lis-je ? Le fessier du pompier aidant, je tourne la page. Et là, le coin de mon œil capte une citation en gros dans l’article : « ne pas dépasser les quatre heures de travail par jour ». Inutile de te dire que l’évidence m’a frappée comme un Flamby en pleine face. WTF ? Mais bien sûr, la voilà, la solution ! Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Je ne te ferai pas l’affront de t’énumérer les quelques menues objections qui me sont venues à l’esprit à ce moment-là. J’ai abandonné pomper et to-do list pour me plonger dans ma lecture, m’amenant à te résumer la chose, des fois que tu l’aies loupée.
Maxime Girault
www.maximegirault.com |
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Mars 2018
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