Cher Lecteur/trice, je ne sais pas si tu te souviens, mais quand j’ai commencé à bloguer, j’ai fait tout comme il fallait. J’ai publié trois articles par semaine, j’ai ouvert plein de comptes sur plein de réseaux sociaux, j’ai partagé plein de jolies citations et de bonnes blagues, j’ai liké et retweeté à tout va. Bon, attention, ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit, je n’ai rien d’une digitale native et en plus de ça, je suis (très) (farouchement) (maladivement) attachée à ma vie privée, voire paranoïaque sur qui verra quoi, donc je n’ai jamais rien publié de perso, ni franchement des masses… mais quand même, quand je prends du recul, aujourd’hui, je m’admire.
Puisque fatalement, vint le moment où je suis passée à deux articles par semaine, puis un, puis un toutes les deux semaines, puis un tous les deux mois, et là… oui j’ai honte, tu ne me vois pas mais je me viens de me claquer la fesse gauche pour me punir (pas de Christian sous la main, on fait avec les claques du bord). Six mois, quoi. Non que j’aie perdu le plaisir du blog, loin, trèèèèèès loin de là, simplement que quand j’ai commencé ce blog, je changeais de vie, et que j’avais beaucoup de temps libre. Vu que le changement de vie s’est étonnamment bien passé (je touche du bambou et je prie le dieu Kinder pour que ça dure), j’ai vite manqué de temps libre, puis de temps tout court (aaaah la vie de freelance). C’est là que mon cerveau un tantinet rebelle et décidé à ne pas se laisser bouffer par les sirènes des réseaux sociaux que de toute façon, il avait dans le pif depuis un bon moment, a eu l’une de ces brillantes idées dont il est coutumier : désactivons donc toutes les notifications. Mais genre, absolument toutes, comme ça on travaillera sans interruption intempestive et on n’ira sur les réseaux en question que quand on l’aura décidé. Mon cerveau et moi, une longue histoire. Autant te dire que côté travail, c’est brillant : au lieu de procrastiner en cliquant sur les notifications de mon smartphone, je procrastine en plantant un clou pour accrocher ce cadre qui ne peut vraiment pas attendre une minute de plus alors qu’il traîne depuis deux semaines, en allant chercher le courrier alors que qui reçoit encore du courrier aujourd’hui, on se le demande, ou en jugeant soudain urgentissime de changer de couleur d’ongles puisque ça va forcément m’aider à faire du travail de qualité. Mon cerveau croit qu’il décide, alors qu’en fait il est en pleine hibernation. Puisque quand tes neurones datent des années 80 et ont fini leur révolution Faceboook (naaaaaan plus jamais j’irai sur Facebook regarder comment tout le monde sauf moi est beau intelligent et successfull, vade retro satanas), ils n’ont pas franchement le réflexe d’aller sur les réseaux sociaux. Pas les miens, en tous cas. Résultat ? Six mois, quoi. Passés dans un pet de mouche et brusquement réalisés lors d’un passage inopiné sur Twitter face à la montagne de notifications que je n’ai jamais reçues, puisque Robert a préféré les couper. Bref, Lecteur/trice, toutes mes excuses, je t’ai pris pour un journal intime. J’essaye de te dire quoi, au final ? Que mon cerveau a éprouvé, à un moment donné, le besoin de prendre le large pour éviter la surchauffe, et est présentement en train d’essayer de se recalibrer. Il cherche comment rester copain avec le monde numérique, comment concilier plaisir du blog et temps qui file, réseaux sociaux et vie privée, quels sujets aborder ou pas, comment se positionner dans la révolution #metoo, comment réseauter autrement (là, Robert vient d’exploser de rire bruyamment – ce qui en termes de neurones se traduit par une fulgurante douleur dans la tempe gauche – rapport au fait que si je suis douée pour plein de choses, le réseautage n’en fait décidément pas partie) (en fait tout ce qui implique des interactions sociales avec des inconnus n’en fait pas partie, mais ceci est un autre vaste sujet). Donc je reviendrai, Lecteur/trice, je ne t’oublie pas, loin de là, mais je fonctionne comme ça : en période de changements, je me concerte avec moi-même pour trouver mes réponses avant de retourner vers le monde, soit le principe de base de l’introvertie. Bon. Comme d’habitude, je t’ai dit ce que je voulais te dire en mille phrases plutôt qu’en dix, parce que c’est comme ça, ici, les règles du quotidien ne s’appliquent pas. Pardonne mes réflexions existentielles, c’est l’époque qui veut ça, ou alors mon grand âge puisque je viens de fêter mes 37 ans. Non non, pas aïe, j’en suis personnellement ravie et personne ne m’a encore demandé de renoncer à mes baskets roses. Quoiqu’il en soit, je reviendrai, Lecteur/trice, je ne sais pas encore quand, comment ou à quel rythme, je cherche. Et je continue à compiler des tas de trucs à te raconter, depuis ma cohabitation avec une araignée de la taille d’un chihuahua jusqu’à mon expérience de la baignoire gonflable. Je suis une fille relativement lente du cortex. Ça peut prendre un certain temps, mais en général ça vaut la peine d’attendre.
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Cher Lecteur/trice, tu m’as manqué. Non, je ne vais pas faire comme si j’écrivais plus d’une fois par mois, d’accord, mais quand même. Là, ça fait deux mois, et tout ça a beaucoup à voir avec le réveil subit d’une clientèle entrée en léthargie pour cause d’élections épicées aux jours fériés. Aussi, un peu, avec la tendance de la vie à te planter un doigt entre deux côtes quand tu commences à t’endormir dans ta routine. Et aussi, un peu, avec l’arrivée toute fraîche d’une nouvelle femelle dans ma fratrie. Oui, j’ai une nouvelle nièce rouge et fripée qui ne me regarde pas dans les yeux, vu qu’elle les ouvre à peu près deux minutes trente par jour. Pour l’instant, on en est au stade larvaire lolo/dodo, mais j’ai bon espoir d’être un jour la fière tata de la future présidente de la République, celle qui aura réussi à castrer tous les Weinstein du monde. En attendant, le premier qui la touche, je l’embroche sur mon Bic. Bref, j’en étais où ? Ah, oui. J’en étais à coucou c’est moi, tout ça pour te dire que me voilà avec un joyeux boxon sur Halloween, vu qu’on y arrive, ça y est, alors que je n’ai même pas fini de préparer mes lance-pierres pour les rares demi-portions qui oseraient sonner à ma porte. Je me dois, ceci dit, de te prévenir : je pense que Robert, mon fidèle neurone, s’est absenté durant la rédaction de ce post. Bienvenue, Lecteur/trice qui passe encore ici malgré mon manque d’assiduité, tu as gagné ma reconnaissance éternelle. Comment Halloween est née
Quand Jack a fui le royaume des morts et découvert le Père Noël, il a bien fallu qu'il s'arrête casser la croûte, rapport au fait que voir les lutins emballer des sucres d'orge lui avait collé une sacrée fringale. Et juré, croix de foie croix de terre, quand il est entré dans la taverne, il n'envisageait absolument rien d'autre qu'un bon potage fumant à la citrouille. Pas sa faute si la jolie dame chevauchait le balai comme personne. Pas sa faute si une graine de citrouille a décidé de passer le barrage pour se reproduire. Pas sa faute non plus, si la jolie dame ne parlait pas un mot de français et en a déduit qu’il s'appelait Allo-oui quand il a répondu au téléphone. Pas sa faute, encore, si l’adorable Alloouine née neuf mois plus tard s’est vue angliciser par son nouveau beau-père, un farfadet irlandais. Comment Halloween est arrivé en France Ça, c'est quand la jolie dame a eu une panne de balai en plein sur l'A10, au beau milieu de son pèlerinage annuel. Elle s'est retrouvée le chapeau dans les yeux en plein champ de colza, avec la petite qui réclamait son goûter, et quand elle a frappé à la ferme la plus proche pour réclamer du lait de vierge sacrifiée, on lui a refilé du lait de vache. Elle aurait volontiers immolé le fermier, sauf que la petite a aimé, alors bon, elle est restée. Comment Halloween a commencé Ce n'est pas vraiment qu'elle a commencé, en fait, c'est que la première fois qu'une copine est venue dans sa chambre, ladite copine a trouvé ça tellement chouette qu'elle a décidé de faire la même chose chez elle. Sauf que sa mère n'a apparemment pas succombé au charme des chauve-souris ni des squelettes, et a négocié le tout contre un sac de bonbons. Le truc s'est répandu, forcément. Comment Halloween En disant allo oui en plein rhume des foins, tu chopes direct l'accent anglais. Halloween comment faire peur Pour faire peur à un homme, se déguiser en test de grossesse. Pour faire peur à une femme, en producteur de cinéma. Halloween comment faire du faux sang Concasser des framboises au marteau. Le deuxième effet Kiss-cool : les projections ultraréalistes. Le danger : la graine de framboise sur la cornée. Halloween comment se déguiser Choisir un costume, y glisser une jambe, puis la deuxième, puis un bras, puis le deuxième. Attention, c'est là que ça se complique, il faut ensuite passer la tête dans le bon trou et pour les grands aventuriers, fermer un zip ou un scratch. Halloween comment demander des bonbons Version John Wick, un coup de chaussure italienne en pleine face avec élan. Version Mon Petit Poney, un sourire à paillettes avec lancer de queue de cheval. Version humaine, en articulant poliment "zyva t'as pas des Tagada". Sur ce, Lecteur/trice, je te souhaite un joyeux Halloween, une joyeuse fête des morts ou une joyeuse fête des saints, tout est bon tant que l'occasion offre un prétexte à l'apéro. Et inutile de se leurrer, avec de la chance, rendez-vous dans un mois. Cher Lecteur/trice, te souviens-tu des récentes aventures de Mamzette se prenant pour une Bricol'Girl ? Sache que la démonstration est loin d'être terminée. Après la quiche en salopette, perceuse en main, voici venue la quiche en sabots, sécateur en main. J’ai pour la première fois de ma vie dépassé le stade du pot de basilic sur le balcon, et crois-moi, ça vaut son pesant de cacahuètes. Bienvenue dans un monde d'émerveillement permanent, celui d'une Barbie qui s'imagine toujours que tout va bien se passer, alors qu'elle a la bourde solidement chevillée au corps.
Cher Lecteur/trice, vu que je pars en vacances demain, j'ai eu envie de te pondre un petit quelque chose avant de partir, histoire de te dire que je ne t'oublie pas. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer. Si tu as suivi mon post précédent, sache tout de même que je suis toujours en vie, et que ce post n'est pas posthume. Mais que mon pauvre petit corps déficitaire en muscles envisage les vacances loin du pinceau comme un monde peuplé de Ryan Reynolds sans femme et sans enfants: un éden paradisiaque à l'indécente décadence (même si en vrai, c'est plutôt livres, dodo et apéro). Donc bref, pour fêter l'arrivée des vacances, me voici revenue à l'une de mes marottes préférées, le verre à moitié plein : la pensée positive, ou comment mettre toutes les chances de ton côté en cumulant les méthodes de la win quand la vie pue du bec. Genre, dans un monde où Trump serait président des États-Unis. Méthodes testées et pas toujours approuvées, mais éprouvées, juré. La technique de l'autruche, étape 1 La question est universelle et la réponse tout autant: que faire lorsque la vie décide de repeindre ton quotidien façon apocalypse post-zombie? Regarder ailleurs, pardi! Cher Lecteur/trice, quand le monde sent le fromage, ne cherche pas plus loin que le bout de ta couette. Tu te souviens, quand ton neurone embryonnaire intimait à ton petit corps terrifié par les monstres sous ton lit de se rouler en boule sous la couette en attendant que ça passe, puisque pas vu pas pris, c'est bien connu que les monstres ne regardent jamais sous les couettes? Voilà, tu as compris. La technique de l'autruche s'inspire de ce si brillant volatile qui ne sait pas voler, et consiste à planter la tête dans le sable pour ne pas voir ce qui se passe, une technique éprouvée et, c'est là encore bien connu, particulièrement efficace sur le long terme, quand le sable commence à te remonter dans les sinus. Sinon les dix premières secondes, c'est top. La technique des lunettes roses, étape 2 Le problème de l'autruche, c'est qu'elle est mignonne mais un peu cruche: la plupart du temps, elle plonge sans tuba. Pas le choix, donc, il faut bien sortir la tête de temps en temps pour inspirer vite fait, d'autant que le sable, ça fouette quand même un peu de la particule, rappelons que les fourmis y copulent gaiement les soirs de pleine lune. Que faire, pour ne pas ployer sous le choc de la réalité une fois la narine à l'air? Lunettes roses, pardi. Fais confiance aux cerveaux sous acide du flower power, Lecteur/trice, et enfile joyeusement tes lunettes de mouche surdimensionnées aux verres couleur fesses de babouin. Est-ce-qu'il n'a pas l'air plus amical en rose, ce charmant monsieur qui t'explique que ton boulot vaut bien celui du cafard écrasé derrière la photocopieuse? Est-ce-que la demoiselle qui s'envoie en l'air avec ton chéri sur la table de la cuisine de belle-maman n'aurait pas l'air sacrément plus sympathique teintée de magenta? Non? Pas de panique, on passe au plan C. La technique Émile Coué de La Châtaigneraie, étape 3 Je t'ai déjà pondu tout un article sur l'incontournable méthode Coué, je ne vais pas en rajouter une couche. Ou juste une petiote, alors, pour te dire que le n°1 des ventes de livres en développement personnel (et non, ce post n'est pas sponsorisé, mais j'aime bien que tu comprennes de quoi je te cause) n'est ni plus ni moins qu'une version poussée de ladite méthode. Autrement dit, explique à ton cerveau que tu peux tout faire, répète-le, mets-le en action et conseille-lui d'aller se faire pousser des synapses s'il y trouve à redire. Etre milliardaire, c'est aussi simple que ça. Emile, si tu nous entends, dors en paix : grâce à toi, deux coachs-psychologues australiens vont enfin pouvoir ajouter une extension à leur piscine à débordement. La technique du lego, étape 4 Et par technique du Lego, Lecteur/trice, je n'entends pas de marcher dessus pieds nus au réveil pour mieux prendre la mesure de la réalité. Je n'encourage personnellement pas les thérapies masochistes, la vie aime suffisamment les murs-dans-ta-face-avec-élan pour ne pas en rajouter une couche. Non, je veux dire que quand même Emile te lâche et que le dollar se fait attendre, brique après brique le cœur retrouve la trique. Et que quoi que tu fasses, quoi que tu traverses, si tu poses une brique après l'autre, tu finis par construire quelque chose. Si si, forcément, même en partant avec une caisse de Lego fêlés, dépareillés et en vrac. Même si tu construis une tour bancale. Alors d'accord, mieux vaut construire un bon gros socle avant d'entamer la tour, mais ça, c'est une autre histoire. La conclusion demeure, une brique après l'autre, tout se fait, et sur ces belles paroles, Mamzette va empaqueter l'écran solaire. Un flacon après l'autre. Cher Lecteur/trice, je ne te ferai pas l'affront de me faufiler par ici l'air de rien sans justification, alors que je n'ai rien publié depuis un mois. Crois-moi, j'aimerais bien, mais ma conscience corsetée m'en empêche. Je résiste déjà vaillamment à la séance de saut dans les ronces que m'imposerait bien mon cortex psychorigide pour me punir de mon peu d'assiduité, je ne vais pas pousser le bouchon trop loin, mon système de valeurs morales risquerait l'asphyxie. Alors bref, sache que si je t'ai lâchement abandonnée(e), c'est pour une nouvelle histoire d'amour. Et oui. Je vis dorénavant une relation fusionnelle avec mon matériel de chantier. Je ne fais qu'une avec la ponceuse, je plonge gaiement dans l'enduit et je manie le pinceau avec la dextérité d'un Picasso (bourré et sous Prozac, mais très enthousiaste). En gros, je suis plongée jusqu'aux derniers replis (de cortex) dans les travaux avant emménagement, et si tu étais déjà là l'année dernière, je te répondrai que oui, encore, mais cette fois c'est la bonne. Jusqu'à temps que Ryan Reynolds ne découvre mon existence et ne m'installe dans une charmante garçonnière de 18 pièces avec piscine et hélipad, s'entend. Du coup, là, tu commences à piger le pourquoi du comment du titre, non ? Parce que je suis aussi calée que Barbie Coiffeuse côté travaux. Parce que je me demande très régulièrement, ces derniers temps, où sont passés mes neurones. Et parce qu'être cruche, c'est parfois une énorme chance quand tu as suffisamment de détachement pour pouvoir en rire. Voilà, Lecteur/trice, je t'ai tout dit, et je ne te promets pas de revenir la semaine prochaine, rapport au chemin qui me reste à parcourir avant de savoir manier la perceuse comme une pro (prochaine étape, apprendre à la mettre en marche). Par contre, je te promets que j'engrange un max de choses à te raconter, dans la série Barbie apprend la vie 10 trucs débiles à ne pas faire quand tu te lances dans le bâtiment
Cher Lecteur/trice, je ne sais pas pour toi, mais moi, lorsque mon chemin croise l’un de ces anglicismes propres au monde de l’entreprise (ou comme on dit « corporate ») je me sens souvent comme un poisson dans le blender en fonction Pulse. C'est que ledit monde de l'entreprise m'est devenu relativement étranger. Et que je suis parfois bien obligée d'assumer mon statut de mini-quiche en posant la question, quand un client décide de sortir de son chapeau un terme clair comme de l'eau de roche goudronnée, introuvable sur le net et, généralement, franchement tiré par le scalp une fois le sens révélé. Ceci étant dit, tu me connais, tu sais que mon cerveau déteste le vide et remplit librement tous les blancs. Autrement dit, que Robert le neurone se bidonne généralement dans son recoin de cortex bien avant de comprendre le vrai sens du terme. Pire, il interprète comme ça le chante, Robert, or Robert chante très faux, et comme je suis très partageuse je te le sers sur un plateau (de dînette). BRAINSTORMING
Version Robert Robert a beau savoir depuis longtemps ce que brainstorming signifie, il est têtu. Lui, il visualise illico la tempête de cerveau. Et il te laisse imaginer, Robert, ce que pourrait donner une tornade de cortex spongieux lancés à 300 km/h dans un open-space vitré. Version Corporate Brainstorming = remue-méninge de groupe, autrement dit une masturbation cérébrale collective pour faire croire par la magie de l'émulation qu'une idée est bonne même quand elle ne l'est pas, que les poêles en fonte sont un thème hautement récréatif ou que 50 shades of Grey est un monument de la littérature. WORDING Version Robert Dans le monde de Robert, le wording consistait à ouvrir Word et à taper à toute allure sur un clavier la mine affairée, que tu sois en train de composer le prochain porno-soft ou un essai sur la vie après la mort. Mais Robert a senti dès la première seconde qu'on allait encore le contredire, c'est l'histoire de sa vie, heureusement qu’il s’en tamponne la synapse. Version Corporate Wording = champ lexical. Sauf que "champ lexical", c'était beaucoup moins sexy quand Jean-Brice essayait de motiver ses troupes caféinées après trois heures de tempête de cerveaux sur baies vitrées, pour leur faire comprendre à quel point les poêles en fonte avaient besoin d'un champ lexical précis pour devenir branchées. PEER TO PEER Version Robert Je t'ai déjà dit que Robert était désespérément immature. Ce que tu ne sais peut-être pas, c'est qu'il est aussi (plus ou moins) bilingue, et que quand il voit accolées les lettres "pee", peu importe dans quel mot, il se met à ricaner. Ça veut dire pipi, tu comprends. Parle-lui de peer to peer, il visualise un acteur en collant clamer "to pee or not to pee" façon Shakespeare devant un trône en porcelaine, et ça le fait rire. Robert, tu sors. Version Corporate « Peer to peer » = « de pair à pair », autrement dit sans intermédiaire, autrement dit tu loues ta tondeuse à Germaine sans demander à Roger de jouer les médiateurs. Roger risque de faire pipi sur ton paillasson en représailles et tu vas devoir affronter face-à-face l'haleine de Germaine, mais ta tirelire grossit plus vite. SOURCING Version Robert Un bâton, de bonnes chaussures de marche et à nous la nouvelle Cristalline, Robert va nous sourcer de la bonne eau de derrière les rochers pour une détox qui récure le foie. D'ailleurs vu le nombre de multinationales qui font du sourcing, Robert se demande un peu pourquoi il n'y a pas plus de monde au rayon Volvic. Version Corporate Sourcing = identification de profils répondant à un besoin. A l'origine employé pour désigner la recherche de fournisseurs et prestataires, aujourd'hui plébiscité par les recruteurs pour désigner la recherche de talents... utiles. En gros si tu es ingénieur ou développeur, tu te fais sourcer deux fois par jour. Si tu es styliste ou écrivain, tu te fais sourcer lorsque la pleine lune coïncide avec le rut de la licorne. BTOB Version Robert Robert est, souvent, beaucoup trop pressé. Lui, quand il lit btob, il lit soit bob, soit blob, soit zob, et je t'épargne les jours de surmenage intense durant lesquels il lit tout implement 2be3. Génération 90, bienvenue, génération millenial, inutile de lancer une recherche Google, tu ne ferais qu'abrutir tes pauvres neurones. Comment crois-tu que Robert en soit arrivé à ce stade de décrépitude avancé ? Trop de zob, euh pardon, je veux dire de 2be3. Version Corporate Btob = business to business. Comprends "on est des pro qui parlent à des pros, vendent à des pros et échangent avec des pros, si-t'as-pas-de-numéro-de-siret-tu-fouettes". Cher Lecteur/trice, je vais m’arrêter là histoire de ne pas broder mille mots sur le corporate, mais je sens bien que tu es sous le charme du langage d’entreprise. Hauts les cœurs, jeune actif(ve), sache que cette langue poétique me chavire moi aussi, et que tout ça méritera forcément un tome 2. Comment je le sais ? Parce que Robert est en train de se marrer en disant qu’on se fait bientôt un conf’call pour débriefer le process. Couché, Robert. Cher Lecteur/trice, forcément, vu mon peu d'assiduité ces derniers mois, tu t'attendais à me revoir avec les cloches de Pâques. Sache que je ne t'en veux pas. Mais sache, aussi, que quand on me dit quelque chose, j'ai tendance à faire l'inverse. Des vestiges de l'ado casse-noisettes que j'étais sommeillent quelque part sous mes premières ridules, et ce n'est pas faute d'avoir tenté de les débusquer, mais rien à faire. L’ado s’incruste.
Résultat ? Je me retrouve régulièrement à refuser un truc dont j'ai envie, à dire oui à quelque chose que je ne veux surtout pas faire ou à jouer l'avocat du diable, juste parce que mon cerveau d'adulte est beaucoup plus lent que mes miettes d'ado. Et me revoici donc deux semaines après mon dernier post juste pour te contredire, c’est dire si ma part adolescente a la patate. Bref, de quoi qu’on cause, au final ? De méditation, Lecteur/trice, puisque oui, j’ai lamentablement cédé, il y a déjà un bon bout de temps, aux sirènes des chantres du bien-être. Qui, pour tout te dire, avaient raison. Même si tu en restes au niveau Bisounours de la technique, comme moi, ton cerveau te dit merci, ce qui forcément réveille à nouveau mon instinct de contradiction. Et si, plutôt que de dire merci, je déployais mes incroyables talents de langue de p*** pour pointer du doigt deux ou trois trucs qu’on ne te dit pas, la première fois que tu te lances sur la voie de la sagesse éternelle ? (Ou, dans mon cas, dans une tentative désespérée de sauvegarde des quelques neurones survivants).
Cher Lecteur/trice, roulement de tambours : oui, je toujours en vie. Je te présenterais bien mes plus plates excuses pour ne pas avoir écrit depuis, oh doux Jésus en Birkenstock, deux longs mois, mais d’une, je t’ai déjà fait le coup l’avant-dernière fois, de deux, je sais que tu comprends. Tu aurais fait la même chose à ma place, tu aurais tout lâché pour sauver la planète Bisounours d’une attaque de Crocodiles Haribo.
Pas crédible ? Mince, j’avais pourtant fait l’effort de t’épargner une banale histoire incluant un avion et du soleil, un notaire et un agent immobilier, des cartons et des travaux, qui ne seraient finalement que le prétexte à l’atroce réalité : moins on en fait, moins on en fait. Tu peux faire quatorze heures de sport par semaine, arrête-toi deux mois et tu retrouves le dynamisme naturel d’un lamantin dans un bac à sable. Et voilà comment je me tiens penaude devant toi, deux mois plus tard, le fouet à portée de main des fois que tu te sentes d’une humeur de Grey. Cher Lecteur/trice, si tu n’as rien compris à ma tirade, je ne t’en voudrai pas, je suis connue pour mes envolées lyriques foireuses. Mais si, ça t’a manqué. Je venais simplement t’adresser un petit coucou et publier le moodboard de Noël que je n’ai même pas publié, histoire de te prouver que j’avais, à l’origine, prévu de t’écrire bien plus tôt. Ah, et au fait, tu sais quoi ? Puisque mieux vaut tard que jamais, bonne année à toi :D Ps : apparemment, Big Brother et Hellocoton signaleraient mon anniversaire imminent à ceux/celles qui ont la gentillesse de m’y suivre. Spéciale dédicace à Sweet Jesus, donc, et merci pour le message, même si je suis encore jeune jusqu’au 25 février. Après cette date, j’aurai officiellement basculé de l’autre côté des 35 ans, ce qui me réjouit au plus haut point en dépit des corrélations insistantes établies par les magazines entre mon âge et l’antirides. Cher Lecteur/trice, des fois que tu n’aurais pas remarqué, le gros bonhomme rouge est dans les startings blocks. Les lutins ont presque fini d’astiquer le traîneau, les rennes sont au régime sec et les cartes Michelin ont enfin cédé la place à un GPS qui signale les radars, autant te dire que cette année, Papy est décidé à ne pas se faire flasher. Et au milieu de tout ce petit monde, on trouve quoi ? La télé. Et les films de Noël. Un marathon de navets difficilement enjolivés à coups de guirlandes et de bonhommes de neige prenant possession du petit écran tous les après-midi de décembre, et qui en dépit de leur réputation méritée, contribuent à donner un je-ne-sais-quoi festif à tes dimanches après-midi pré-Noël. Ou à faire baisser ton QI, c’est selon, mais qu'est-ce-que c'est bon. 1. Parce que c’est crédible. En un seul dimanche, tu peux voir dix-huit couples brushingués au sourire ultra-brite se former sous les flocons de neige, un quart d’entre eux aidés par le père Noël, un autre quart par des lutins espiègles, le reste par une branche de gui bien placée/un labrador amical/un moteur récalcitrant. Ne jamais sous-estimer le pouvoir d’un chien ou d'un moteur.
2. Parce que c’est moderne. Tu te dis que le film ne s’en sort pas trop mal pour un navet des années 90, jusqu’à voir jaillir un smartphone de sous un pull jacquard. Et je parle bien d’un smartphone dernier cri, pas d’un Nokia tribandes assorti au pantalon en velours du protagoniste. 3. Parce que c’est joli. Le décor en carton-pâte est planqué sous huit tonnes de neige et trente-deux kilomètres de guirlandes lumineuses, les maisons sont toutes en bois rouge et les sapins bien alignés. C’est toute la magie de Noël : la pire des niches se transforme en palais illuminé, sauf la tienne. 4. Parce que ça fait réfléchir. Quand tu sors fermer les volets, tu penses enfin à lever le nez vers les étoiles, des fois que les rennes passeraient dans le coin. Mieux, tu prépares une double dose de vin chaud au cas où le père Noël s’inviterait. S’il ne vient et que tu descends la double dose en solo, soyons lucides, c’est la faute du film. 5. Parce que c’est fashion. Chez les hommes, tu as le choix entre le bûcheron et l’homme d’affaires : moonboots et chapka à oreillettes avec abdos sculptés par le maniement de la hache d’un côté, costume trois pièces et attaché case avec mocassins antidérapants de l’autre. Chez les femmes, tu as la bombasse en robe moulante, brushing imperméable et talons de douze sur le verglas, ou l’ingénue en jupette patineuse ras le string à pompon et pull de Noël sous des nattes bien sages. De quoi donner une bonne leçon aux clichés. 6. Parce que c’est féministe. Quand monsieur porte un duffle coat et trois écharpes, madame se promène jambes nues dans ses escarpins, c’est dire comme elle est libre. Quand monsieur patine façon hockeyeur professionnel, madame vacille sur ses graciles gambettes en lui agrippant désespérément le bras, c’est dire si elle n’a rien à prouver. Et quand monsieur hausse un sourcil, madame se liquéfie devant la cheminée, ce dans les dix-huit films sans exception, c’est dire si elle est à l’aise avec ses sensations. 7. Parce que c’est qualitatif. On parle de jeu d’acteurs, du vrai, de déclarations d’amour sur le ton de « fichtre, j’ai oublié d’acheter du pain », ou du deuil dramatique façon « sacrebleu, j’ai crevé un pneu ». Ce n’est pas pour rien que les boulangeries cartonnent à Noël. 8. Parce que c’est représentatif. D’une, le film de Noël n’existe pas sans histoire d’amour. Le célibataire est une âme perdue pendant les fêtes, il est totalement inconcevable, voire anti-Noël, qu’il/elle assume son statut à l’heure du gui. De deux, les héros/héroïnes ressemblent au commun des mortels comme un sac Hermès à un sac poubelle, et ça, ça booste quand même bigrement la confiance en soi. 9. Parce que c’est musical. Ces perles de l’industrie cinématographique ont mis le paquet sur la recherche musicale, et rivalisent d’imagination pour réinterpréter Mon beau sapin version rumba, Jingle bells version métal ou Santa’s coming to town en reggae, pour les plus audacieux. Les autres misent sur le courant avant-gardiste des chœurs joyeux et des violons mielleux avec clochettes tintinnabulantes. Badass. 10. Parce que ça marche. Oui, tu perds deux ou trois neurones et sans doute ton temps, mais si tu laisses défiler les films de Noël en fond sonore* suffisamment longtemps, tu rêves en rouge et vert même dans les alertes pollution à l’heure de pointe. Un peu de magie dans le quotidien et des senteurs de sapin jusque dans le local poubelle, ça vaut bien quelques neurones. *Le film de Noël se vit en fond sonore, et uniquement en fond sonore. Il est conseillé de faire ses comptes, la cuisine ou le ménage en parallèle, afin de garder un orteil en prise avec la réalité. Ne s'adonner à aucune autre activité simultanée peut entraîner une baisse dramatique de quotient intellectuel, une addiction aux boules et aux guirlandes ou une obsession maladive pour les costumes rouges. L’industrie cinématographique ne pourra être tenue responsable d’une consommation excessive et/ou irraisonnée de bluettes sous les flocons. Oui, je sais. C’est honteux. Cher Lecteur/trice, sache que je m’auto-flagelle tous les jours avec mon singe en peluche, vu que tout de même, un mois et demi sans post, c’est de l’ordre de l’affront, d’ailleurs je ne te blâmerai pas si tu décides de transpercer ton écran à coups de fléchettes en me lisant. Je te rappellerai simplement que ça coûte cher, un écran. Là, logiquement, tu t’attends à ce que je me prosterne fessier en l’air en implorant ton pardon et en te narrant dans le détail comment Ryan a finalement décidé d’abandonner femme et enfants pour découvrir le savoir-faire français. Tu ne me vois pas, je peux donc sans risque t’assurer que je suis actuellement prosternée et non en pyjama sur mon canapé. En revanche, côté Ryan, je serai honnête avec toi. J’ai été obligée de le renvoyer chez lui, trop d’abdos tue le confort. Alors bref, plus sérieusement, je sors d’une période d’apnée du travail particulièrement intense pour enchaîner sur un nouveau déménagement et, surtout, Noël, ce qui à défaut de justifier, t’explique un minimum le pourquoi du comment de ma lamentable désertion. D’autant que si tu étais dans les parages les années précédentes, tu sais que chez moi, on ne prend pas Noël à la légère. Encore moins en cette fin d’année au goût de Trump amer, nécessitant une bonne benne de magie pour relever le niveau. De quoi donner envie de partir en vrille avec un joyeux boxon bien déjanté, quand tu auras fini de lancer tes fléchettes. Comment jouer à Pokemon Go
Option 1, tu es djeuns, tu es in, tu es ouf, tu optes pour la méthode classique avec smartphone et tendances suicidaires pour pourchasser des bestioles virtuelles le nez sur un écran en plein carrefour à l’heure de pointe. Option 2, tu es has been, tu es out mais tu es curieux(se), tu caches tes peluches dans le salon pour leur sauter dessus avec un filet à papillon. Pas moins ridicule, mais personne ne le sait. Comment je m’appelle Pose la bouteille et appelle ta mère. Comment jouer au loto Achète une amulette porte-bonheur, fais brûler de l’encens et apprends la danse de la pluie sur la lande un soir de pleine lune couvert(e) de lait d’ânesse. Pour les citadins, on remplace par une gigue autour de la table basse avec du lait écrémé. Ensuite, seulement, tu peux cocher les cases. Comment jouer à Pokemon Go sur PC Pose une peluche Pikachu sur ton PC et chope le tout dans ton filet à papillon, le contrat est respecté. Si vraiment tu fais partie des puristes, perche-toi sur le dossier d’un fauteuil de bureau à roulettes avant de plonger sur ta cible, sensations fortes garanties. Comment jouer au keno Suis exactement le même processus que pour le loto, mais ajoute une goutte de sueur de licorne au creux des poignets. Dans Keno, il y a « ken », et si tu parles un peu verlan, tu comprendras que le jeu n’a pas vraiment à cœur de te voir gagner. Comment jouer au poker Va voir ton banquier et réclame un prêt. Le poker nécessite un gros cerveau, or un gros cerveau coûte la peau du fessier de King Kong. Ne fais surtout pas comment moi, j’ai gagné le mien au loto, je me fais rétamer à la crapette. Comment joindre sfr Attends qu’ils appellent, ils ont besoin de clients. Comment joindre free Demande à SFR, ils adorent qu’on leur pose la question. Comment jeuner Chasse des Pokemon avec la méthode classique. Non seulement tu es djeuns, mais tu jeunes au passage, tout occupé(e) que tu es à attraper une créature virtuelle sur un smartphone sans faire la bise à un tramway. Tu peux ajouter une petite danse de la pluie histoire de griller quelques calories supplémentaires, avec un peu de chance, tu tomberas dans les pommes seulement après avoir chopé Pikachu. Comment je me suis disputé Si tu as déjà posé la bouteille, il est temps de poser aussi ton pétard et de sniffer un café. |
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Mars 2018
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